Que Dieu nous préserve de nos amis (Sam, l’Oncle qui nous veut du bien)

par Kalman SCHNUR
mardi 21 mai 2024

Que Dieu nous préserve de nos amis (l’Oncle SAM nous veut du bien).

 

  1. L’Oncle Sam, allié et ami ? Vraiment ?

Et si l’Oncle n’était qu’une puissance étrangère agissant (parfois maladroitement, souvent brutalement) pour ses propres intérêts qui ne coïncident avec les nôtres que par…coïncidence ?

Et si son intérêt en Ukraine était diamétralement opposé au nôtre ? Si il consistait à « diviser pour régner », en l’occurrence à nous opposer à la Russie, vu que l’ensemble UE+Russie (quelle que soit le format de cet « ensemble ») serait une puissance incontournable de nature à détrôner l’Empire US et le roi dollar ?

Et si le conflit ukrainien n’était qu’un moyen pour nous aliéner la Russie ?

L’aliénation étant manifestement réussie, à qui profite le crime ? Qui pousse la Russie dans les bras de la Chine, de l’Iran, de la Corée du Nord et d’autres infréquentables ? Qui nous aliène aussi, au passage, le « sud global » ?

Sachant que cela nous coûte déjà cher et pourrait in fine nous coûter la guerre, la vraie.

Or, l’Oncle est coutumier du fait ; comme atteste la liste suivante (non exhaustive) de ses exploits passés.

 

  1. Afghanistan, premier épisode ; merci CIA.

On ne présente plus Henri Kissinger, célèbre stratège auprès de plusieurs présidents Républicains de l’Oncle Sam.

MAIS peu d’Européens connaissent son confrère Zbigniew Brzeziński dit « Zbig », américain d’origine polonaise, théoricien influent et source d’inspiration en géostratégie de présidents américains, surtout Démocrates.

Zbig fut, entre autres, conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter pendant son mandat de 1977 à 1981. C’était le début de la guerre menée par la Russie (à l’époque l’URSS, Union des Républiques Socialistes Soviétiques, dite l’Union Soviétique) en Afghanistan ; guerre ayant pour but de soutenir le régime marxisant et prosoviétique à Kaboul, combattu par les « moudjahidine » (ceux qui pratiquent le Djihad) afghans pendant la quasi-totalité de la décennie 1980.

Cette aventure afghane fut fatale à l’URSS. Les lourdes pertes en hommes et en moyens et la défaite finale ont ébranlé Moscou au point de déclencher l’effondrement du régime soviétique et l’effritement du bloc des pays alliés (dit « Pacte de Varsovie »). Les évènements emblématiques de l’époque, dont la chute du mur de Berlin (novembre 1989) étaient largement les conséquences du choc subit par l’URSS en Afghanistan. La Russie en fut affaiblie et déstabilisée pour longtemps.

 

En 1998 le Nouvel-Obs publia une interview historique avec un Brzeziński désormais libre de sa parole. Extraits :

Question : « L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme… : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine Afghans six mois avant l’intervention soviétique…. Vous confirmez ? »

Brzeziński : « Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan…

Mais la réalité gardée secrète est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là ….je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques. »

Question : « ….. Vous ne regrettez rien aujourd’hui ? »

Brzeziński : « Regretter quoi ? Cette opération secrète….a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège Afghan….Le jour où les Soviétiques ont… franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter… : ‘’Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam.’’ De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable …, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique ».

 

  1. Afghanistan, deuxième épisode ; merci encore, CIA.

Zbig n’avait donc aucun regret en 1998 d’avoir aidé la CIA à fomenter une guerre en Afghanistan.

MAIS sans doute en avait-il dès 2001, le 11 septembre précisément.

Puisque les « Moudjahidine », maitres de l’Afghanistan dès 1989 (merci l’Oncle Sam, merci tante CIA), y importèrent leurs coreligionnaires Talibans du Pakistan voisin. Et ces derniers y accueillirent leurs frères d’armes Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden, qui y implantèrent les bases arrières ayant permis, le 11 septembre 2001, aux islamistes suicidaires de frapper New York et Washington.

La CIA fut-elle donc, indirectement, à l’origine des attentats du 11 septembre ?

Pire : l’expérience soviétique n’ayant servi à rien, il a fallu que l’Oncle se venge illico. Dès novembre 2001 ses troupes envahirent donc l’Afghanistan pour y guerroyer pendant vingt ans, accompagnés de leurs vassaux habituels dont la France. Pour in fine déguerpir honteusement en 2021, laissant le pays détruit pleurer ses morts comme d’habitude, rendant les Afghans aux Talibans et les Afghanes à la Charia.

Merci encore, CIA ?

 

  1. Et l’Ukraine dans tout ça ?

La ressemblance de ces histoires afghanes avec le cataclysme russo-ukrainien actuel ne doit évidemment rien au hasard.

Car la vision du monde des USA est toujours celle de Zbig. Exprimée en 1997 dans sa profession de foi dont le nom trahit la brutale franchise : « Le Grand Echiquier, la suprématie américaine et ses impératifs géostratégiques ».

En bref dit-il : « L’Eurasie est l’arène centrale du globe….Il est impératif qu’AUCUN concurrent eurasien n’émerge, capable de dominer l’Eurasie et donc de défier l’Amérique.”

AUCUN concurrent donc. Connaissant les traumatismes polonais dont Zbig fut héritier, il parle surtout de la Russie. D’où l’intérêt qu’il porte à l’Ukraine : « L’Ukraine est le pays critique, en ce qui concerne le développement futur de la Russie….Sans l’Ukraine, la Russie n’est plus un empire eurasien.”

Et en 2014 un Zbig vieillissant mais toujours obstiné et influent récidive. Il dit de Poutine : « Il veut reconstruire l’Union soviétique. Et l’Ukraine est le gros lot. S’il peut obtenir l’Ukraine, la partie est bien engagée (pour lui) ».

Tout s’explique donc. L’Afghanistan ne fut qu’un hors d’œuvre. Le plat de résistance est l’Ukraine. 

Et le dessert ? L’Otan à Moscou, horreur absolue aux yeux des Russes (et pas que de Poutine…) ?

Quoi d’étonnant donc si la doctrine Zbig, toujours écoutée par les gouvernements US, surtout les démocrates dont l’actuel de Biden, passe pour une provocation belliqueuse aux yeux des décideurs russes, Poutine le premier…

 

  1. Joe-la-gaffe.

N’ayant jamais démérité de ce sobriquet, et l’âge n’arrangeant rien, Biden est une source inépuisable d’étonnement.

En mars 2021, deux mois après son intronisation à la présidence US et presque un an avant l’invasion russe de l’Ukraine, il fut interviewé par un journaliste bien complaisant.

Une des questions posées par le plumitif était curieusement formulée : « Diriez-vous que Poutine est un tueur (‘’killer’’) ? ». Et la réponse de Biden, irresponsable, au mépris de toute règle de civilité et de protocole entre chefs d’Etats en temps de paix : « oui, je le crois »…

Amnésique, Biden. Car de quels noms traiterait-il donc, exemple au hasard, ses prédécesseurs ayant sévi pendant quinze ans au Vietnam ? Y ayant commis tous les crimes de guerre possibles et imaginables ?

Mieux ; à la question du folliculaire « quel prix Poutine aurait-il à payer pour ça » ? Biden répondit : « le prix qu’il aura à payer, vous le verrez bientôt ».

De quel prix parle-t-il en mars 2021 ? De la guerre en Ukraine, effectivement punitive pour la Russie et pour Poutine ? Biden savait-il donc un an d’avance ? Auquel cas à qui profite le crime ?

 

  1. La déclaration de guerre.

Un document, passé presque inaperçu, daté du 10 novembre 2021, trois mois et demi avant l’invasion russe de l’Ukraine, permet d’éclairer la question.

Il suffit d’accéder par Internet au site officiel du ministère US des affaires étrangères (Secretary of State) et saisir « U.S.-Ukraine Charter on Strategic Partnership november 2021 » (charte de partenariat stratégique entre les USA et l’Ukraine de novembre 2021). Le document est en Anglais, signé par les ministres éponymes des deux pays.

Cette « charte », et notamment sa « section II », ne pouvait qu’être considérée par la Russie comme une menace imminente.

Le terme « Russian agression » y figure plusieurs fois. Promesse y est faite avec insistance d’aboutir à l’intégration de l’Ukraine dans les « structures européennes et euro-atlantiques » (sic…), le but étant d’obtenir « l’interopérabilité » (sic…).

Il s’agit EXACTEMENT d’un engagement d’intégration rapide de l’Ukraine à l’Otan ; alors que l’Otan, profitant dès 1990 de la faiblesse russe suite à l’effondrement de l’URSS pour récupérer les anciens pays du Pacte de Varsovie, avait déjà gagné un millier de kilomètres à l’est au détriment de la profondeur stratégique russe.

Sachant que la Russie s’égosillait depuis des années à avertir que l’intégration de l’Ukraine serait une ligne rouge, un casus belli ; la « charte » de novembre 2021 est effectivement une déclaration de guerre.

Et la Russie n’en est pas signataire…

 

  1. La vérité sort de la bouche d’Angela.

Le tout corroboré par la franchise tardive d’Angela Merkel, l’ancienne chancelière de l’Allemagne désormais retraitée.

Dans un entretien accordé au journal Die Zeit en décembre 2022 elle parle, entre autres, des « accords de Minsk » négociés en 2014 et en 2015 par Kiev et Moscou. Ces accords avaient pour finalité officielle de régulariser le conflit entre les deux pays concernant le Donbass.

MAIS, avoue Merkel désormais, ils avaient pour but véritable de gagner du temps et de permettre à l'Ukraine de se renforcer, surtout militairement, en vue d’une guerre contre la Russie. C’est fait.

Normal. Vu que « régulariser le conflit » entre l’Ukraine et la Russie est contraire à la doctrine Brzeziński ; sa finalité étant l’antagonisme entre les deux, creusant le fossé entre l’Europe et la Russie, Europe et Ukraine devenant de ce fait inféodés à l’Oncle Sam pour que RIEN dans l’espace eurasien ne lui fasse de l’ombre, le laissant incontestable chef de file dans l’inévitable confrontation avec la Chine. 

 

  1. Décidément, l’Oncle Sam aime beaucoup l’Ukraine.

Ce pays est donc depuis (et bien avant) les évènements dits « de Maïdan » (pour lesquels on ne remerciera la CIA jamais assez), un champ de bataille à intensité croissante.

MAIS aussi, curieusement, un « Western » où s’exporte le duel entre engeances rivales américaines.

Il suffirait de rappeler le premier « impeachment » (tentative de destitution par la voie parlementaire) du président (Républicain) Donald Trump en 2019, sur fond d’agissements (en Ukraine déjà, quel hasard…) de ses rivaux (Démocrates) Biden père et fils.

De rappeler Hunter (le fils) Biden, actuellement sous enquête du FBI, ayant siégé longtemps, pour un salaire conséquent, au conseil d’administration de Burisma, grosse entreprise gazière (ukrainienne, what else) alors qu’il n’avait aucune compétence en la matière ; mais son père était vice-président d’Obama et futur président….

Et du curieux intérêt porté par Joe Biden, vice-président à l’époque, à la lutte contre la corruption en Ukraine (décidemment, encore et toujours…pourquoi pas en Patagonie ?), utilisant l’argent du contribuable US pour imposer à l’Ukraine le limogeage du procureur ukrainien (corrompu, disait-il) Viktor Shokin ; le même Shokin étant supposé s’intéresser à Burisma, employeur de Hunter Biden…

Bref, la mainmise ancienne de Moscou sur l’Ukraine fut remplacée par celle de Washington et l’Oncle Sam télécommande désormais l’Ukraine à sa guise. On dirait que parallèlement au « Grand Echiquier » de Zbig un « petit échiquier » inavouable, mafioso-politique, se jouait en Ukraine.

Sachant que l’on attribuait obstinément à Trump, le rival principal de Biden (à l’époque et aujourd’hui), des curieux liens avec la Russie de Poutine ; pourrait-on échapper à la question si la tragédie russo-ukrainienne actuelle n’est pas une guéguerre intra-US, une bataille Trump-Biden par Europe interposée ? Une bagarre politicienne US exportée, sur notre dos et à nos frais, en Europe ?

 

  1. L’Oncle Sam aime aussi l’Amérique Latine.

Surtout depuis la « doctrine Monroe » de 1823, jamais abrogée et même étendue au reste du monde.

On attribue ceci à Porfirio Díaz, ancien président du Mexique : « Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États-Unis ».

La plupart des pays d’Amérique Latine pourraient souscrire à ça vues les innombrables ingérences US, militaires, économiques, politiques ou barbouzardes, pour y arranger les affaires de l’Oncle. Le Cuba en sait quelque chose, le Chili aussi, le Venezuela, le Nicaragua et tous les pays impliqués dans « l’Opération condor » ; liste non exhaustive.

 

  1.  L’Oncle Sam aime doublement l’Irak.

Vu qu’à deux reprises (en 1991 et en 2003) ses armées (sous les présidents Bush père et fils) l’envahirent, moyennant des prétextes variés.

La première fois il y avait vaguement question de « libérer » le Koweït, principauté pétrolière d’opérette dans la péninsule arabique, dont l’initiale raison d’être fut l’intérêt colonial de l’empire britannique (encore « diviser pour régner ») suite au démantèlement de l’empire ottoman dès 1917. L’Irak a envahi le Koweït en 1990, n’ayant jamais reconnu son indépendance, le considérant comme sa province naturelle. Les USA et leurs caniches habituels (dont la France) attaquèrent donc et occupèrent l’Irak en 1991, « libérant » le Koweït du « joug » irakien. Des mauvaises langues expliqueraient que le Koweït regorge de pétrole et que ceci explique cela.

La deuxième fois était tout simplement un gros bobard planétaire. L’Oncle-en-chef George W. Bush, bigot, simpliste et crédule, a gobé les balivernes de son intriguant entourage, et notamment du vice-Oncle Dick Cheney (ancien dirigeant de Halliburton, grosse entreprise proche du complexe militaro-pétrolier américain), que l’Irak de Saddam Hussein possédait des horribles « armes de destruction massive » que ce pays s’apprêtait à utiliser.

C’est ainsi que l’Irak fut envahi à nouveau par l’Oncle, sa structure étatique effondrée, son armée massivement décimée, son économie démolie, Saddam sommairement jugé et pendu.

Mais JAMAIS personne ne trouva trace de ces « armes de destruction massive ». C’est qu’elles n’avaient jamais existé : l’Oncle Sam et ses principaux ministres ont menti à la face du monde pour prétexter l’inavouable.

Rendons justice à la France de Chirac qui, une fois n’est pas coutume, refusa de faire le caniche et dénonça la supercherie.

SAUF que ce n’est pas fini. Les troupes de l’Oncle y sont toujours.

Sachant que l’Irak est une mosaïque d’ethnies et de religions ; essentiellement musulmans sunnites et chi’ites. Saddam ayant été sunnite (et ennemi historique de l’Iran chi’ite) sa classe dirigeante en était largement composée. Saddam éliminé, le pouvoir en Irak a migré vers les chi’ites, proches coreligionnaires des Ayatollah iraniens que l’on ne présente plus. Merci, Oncle Sam.

Sans oublier la frustration de l’élite sunnite, anciens maitres du pays désormais détrônés. D’où la genèse de Daech dit « Etat islamique », organisation sunnite radicale ayant semé la terreur certes au Proche Orient mais aussi en Europe dont en France. Merci encore, l’Oncle.

 

  1. L’oncle Sam, allez savoir pourquoi, aime aussi le Kossovo,

Alors que ce petit pays d’à peine deux millions d’habitants, majoritairement musulmans albanophones, n’est reconnue ni par l’Organisation des Nations unies, ni par l’Union Européenne.

Est-ce vue l’animosité entre le Kossovo et la Serbie voisine qui le considère comme l’une de ses régions ? Sachant que la Serbie est slave et chrétienne-orthodoxe, ce qui lui vaut l’amitié de la Russie ; et peut-être donc l’animosité de l’Oncle.

N’empêche que tout ça a fini en 1999 par, what else, un bombardement massif pendant près de trois mois de cibles serbes dont la capitale Belgrade, par l’Oncle et ses caniches dans le cadre de l’Otan, sans le moindre accord de l’ONU, histoire de faire plier la Serbie d’accepter la naissance au forceps du Kossovo.

Curieux, cette manie de l’aviation de l’Oncle de matraquer de bouts de territoire aux antipodes de chez lui…

Sous prétexte d’y parachuter une prétendue « démocratie », lestée par un tapis de bombes…

 

  1.  L’Oncle Sam adore l’Europe.

Il adore surtout notre industrie qu’il compte siphonner. Moyennant, exemple au hasard, le torpillage de la vente de sous-marins français à l’Australie (affaire « Aukus ») ; mais surtout une législation protectionniste (IRA, « Inflation Reduction Act »).

Sans oublier nos coûts énergétiques exorbitants, dus aux sanctions à double tranchant que nous infligeons à la Russie (en réalité, à nous-même…) sur les ordres de l’Oncle...

C’est ainsi qu’assoiffés de démocratie nous nous interdisons d’acheter des hydrocarbures, pourtant de source européenne, à cet horrible dictateur qu’est Poutine, frappé de sanctions d’inspiration US. Nous les achetons donc auprès des grandes démocraties que sont l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Algérie… ET auprès de l’Oncle Sam lui-même qui nous exporte à prix d’or son gaz de schiste, extrait moyennant des techniques que nous nous interdisons pour cause d’écologie…

L’incohérence ne nous étrangle pas, vue notre admiration inconditionnelle à l’égard de la « démocratie américaine ».

 

  1. Démocratie américaine ? Parlons-en donc un peu.

Sachons que le terme « complexe militaro-industriel US » fut forgé par nul autre qu’un président des Etats-Unis et non des moindre ; s’agissant de David Dwight Eisenhower dit « IKE », glorieux vainqueur de la deuxième guerre mondiale à la tête des forces alliées et généralissime du débarquement en Normandie en juin 1944.

En janvier 1961, après deux mandats en tant que président des Etats-Unis et sur le point de passer le relais à son successeur, Ike prononça l’avertissement testamentaire suivant qui n’a rien perdu de sa valeur prophétique :

« Nous avons été obligés de créer une vaste industrie d'armement. Et aussi trois millions et demi d'hommes et de femmes qui sont directement engagés dans l'establishment de la défense. Chaque année, nous dépensons pour la sécurité militaire plus que le revenu net de toutes les entreprises américaines.

Cette coïncidence d'un immense établissement militaire et d'une importante industrie d'armement est nouvelle dans l'expérience américaine. L'influence totale - économique, politique, même spirituelle - se fait sentir dans chaque ville, chaque institution, chaque bureau du gouvernement. Nous reconnaissons la nécessité impérative de ce développement. Pourtant, nous ne devons pas manquer d'en comprendre les graves implications. Notre labeur, nos ressources et nos moyens de subsistance sont tous impliqués ; il en va de même pour la structure même de notre société.

Dans les considérations gouvernementales il faut donc se prémunir contre l'acquisition d'une influence injustifiée, recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le potentiel de montée désastreuse d'un pouvoir mal placé existe et persistera.

La perspective d'une domination des universités du pays par les budgets de l’Etat, les allocations de projets et le pouvoir de l'argent est toujours présente et est gravement à considérer.

Pourtant, en respectant, comme il se doit, la recherche et la découverte scientifiques, nous devons également être attentifs au danger égal et opposé que la politique publique puisse elle-même devenir la captive d'une élite scientifique et technologique ».

MAIS en 1961 IKE était bien au-dessous de la vérité actuelle. Qu’aurait-il dit connaissant la mainmise sur les USA (et le monde) d’une telle « élite » ? Les « GAFA », les Elon Musk, Mark Zuckerberg, Jeff Bezos, Bill Gates et les autres ?

 

  1. L’auteur de ceci étant paresseux…

Le curieux lecteur pourrait compléter l’info en étudiant, entre autres, ceci :

A ce dernier sujet il serait intéressant de citer Daniel Ellsberg, à l’origine des « Pentagone Papers » (1971), ayant alerté l’opinion publique américaine (et mondiale) sur la vérité de cette guerre et sur la nature criminelle de certaines décisions prises à Washington :

« Le Président, ses porte-paroles, ses officiels mentent au public chaque jour. Si vous ne pouvez supporter l’idée que le Président ment au public pour des raisons diverses, vous ne pouvez rester au gouvernement à ce niveau une seule semaine, sinon on vous le fera savoir… Le fait est que les présidents ne disent toute la vérité que rarement ; en fait, ne disent jamais la vérité entière de ce qu’ils espèrent, de ce qu’ils croient, de ce qu’ils font et pourquoi ils le font ; et qu’ils hésitent rarement de mentir à ces sujets ». 

 

Que Dieu nous protège de nos amis.

 

 K. SCHNUR Mai 2024.


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