Quatre tuiles ŕ replacer ŕ la toiture de la tour historique de Taisey. Mme le Maire de Saint-Rémy, au secours !

par Emile Mourey
vendredi 18 décembre 2020

 

Il n'y avait pas urgence, mon chirurgien urologue m'affirmait que si. Rassuré par la lettre de décharge de responsabiltés que j'ai signée où il était écrit que les complications étaient rares, je me suis dit que les quelques tuiles qui avaient glissé suite à une rupture de tasseaux pouvaient attendre mon retour. Hélas ! cela fait trois mois et je ne suis toujours pas rétabli. Bien sûr, j'avais pris les dispositions pour qu'il n'y ait aucun dégat, mais je suis inquiet. Mme le Maire de Saint-Rémy, au secours !

Comme vous le savez, les habitants de Taisey sont trés attachés à la conservation de cette tour antique sur laquelle j'ai beaucoup écrit jusqu'à y voir le premier symbole de notre histoire nationale. Juste aprés mon achat, la précédente municipalité avait tiré la sonnette d'alarme en publiant une photo montrant un toit ouvert à tous les vents. Les habitants ont été rassurés en me voyant faire les premiers travaux. De même, n'avez-vous pas déclaré lors d'une visite que j'avais organisée, le 19.9.2014, au château tout proche, qu'il allait s'écrouler si rien n'était fait. Il est toujours là.

 Chalon-sur-Saône, Saint-Rémy, Taisey, site chargé d'histoire avec sa tour antique et son château versaillais. Et pourtant site incompris, voire méprisé. J'ai mis longtemps à essayer de comprendre pourquoi. Pourquoi tant de méfiance à ce que j'écris ? Pourquoi ces réserves des élus comme si j'étais porteur d'un projet de restauration suspect ? Pourquoi cette presse écrite hostile, journal de Saône-et-Loire, qui refuse de m'ouvrir ses colonnes ou qui ne veut pas évoquer les graves turpitudes archéologiques que je dénonce ? Pourquoi cette autre presse télévisée qui, à FR3 Bourgogne, me condamne sans véritable débat et me refuse un simple droit de réponse ? Pourquoi ces réponses "langue de bois" de trois ministres successifs de la culture, répondant sur le journal officiel aux députés qui ont bien voulu leur poser des questions écrites à ma demande ? Pourquoi ce refus de visite de la DRAC Bourgogne malgré une pétition écrite des habitants ?

C'est ainsi que la construction d'une maison en bois s'est vue autorisée, sans que je sois au courant, et par la commune de Saint-Rémy (71) et par les services de l'État, à quelques 50 mètres, au pied de la tour antique.

Et pourtant, j'avais reçu par écrit l'assurance formelle de la part du dernier architecte des bâtiments de France à être venu me voir que le point de vue serait préservé, la parcelle n'étant pas constructible.

Faisant fi de ma réaction pourtant abondamment argumentée, cette construction a néanmoins été réalisée dans des conditions discutables que M. le Préfet de région n'a pas voulu éclaircir, allant même jusqu'à me refuser le classement de la tour sous le faux prétexte d'un intérêt d'art insuffisant. Dans sa lettre du 18. 8. 2005, signée Paul Roncière, préfet de la région Bourgogne, celui-ci va même jusqu'à préciser que la dite tour "bénéficie déjà d'une protection au titre des abords" du fait de la présence tout à côté du château. Une protection des abords qui a permis la construction d'une maison moderne en bois à son pied, à quelques 50 mètres ! C'est vraiment se moquer du monde ! Ce préfet n'a pas compris qu'il se faisait abuser par sa DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) et par le service des architectes des bâtiments de France. Il faut savoir, en effet, que les archéologues des DRAC, sont, en majorité, des soutiens inconditionnels de la thèse du mont Beuvray et, par conséquent, adversaires de la mienne. 

Le 14 avril 1999, me répondant sur FR3 Bourgogne, M. Vincent Guichard, directeur du centre archéologique européen du mont Beuvray, en manque d'arguments, déclarait que, dans la communauté scientifique, ça fait belle lurette que plus personne ne doute. Ça fait au moins 130 ans que plus personne ne doute de la localisation de Bibracte. M. Vincent Guichard omet de dire que la thèse de Bulliot a été contestée dès le début par les érudits d'Autun, les textes latins ne permettant pas une telle localisation. Moi-même, j'explique, entre autres, que le grec Strabon dit clairement que le pays éduen s'étendait entre la Saône et la Dheune, et non entre la Saône et le Doubs, et que, par conséquent, le mont Beuvray, qui est au-delà de la Dheune, ne peut pas être Bibracte

Depuis le temps que je publie et que j'alerte, y compris en m'adressant directement à M. Guichard, l'affaire est claire. Alors, pourquoi persiste-il dans l'erreur ? Je ne vois qu'une explication : l'aveuglement. Mais s'il se refuse à entrer dans le débat, d'autres que lui se chargent de me discréditer. M. Vincent Guichard ne veut pas comprendre que les très nombreux débris d'amphores retrouvés sur son site ne s'expliquent que par une occupation de troupes militaires lors du conflit de frontière qui opposa les Arvernes et les Éduens, puis par les Boïens vaincus lors de la bataille des Helvètes que César y avaient installés, d'où les nombreuses maisons en bois construites dans l'urgence, d'où le nom de Gorgobina que l'Histoire a retenue. Il ne veut pas comprendre que les très nombreuses monnaies découvertes ne s'expliquent principalement que par le fait que le mont Beuvray était un site mystique où on y faisait des offrandes à Jupiter, d'où le nom de Montjeu - mont Jovis - qui a subsisté près d'Autun pour désigner la montagne. M. Vincent Guichard rêve d'une grande ville en bois qui n'a jamais existé sur ce mont pelé, d'une archéologie nouvelle à partir d'une prospection généralisée de trous de pieux. Il réinvente la Gaule, sa Gaule à lui. Les maquettes qu'il construit deviennent pour lui des réalités. Il remplit les vitrines de son musée de copies de vestiges qui viennent d'ailleurs.

Ce vendredi 11 décembre 2020, dans un documentaire de RMC découvertes, "La capitale disparue", Vincent Guichard proclame que l'Histoire de France a commencé au mont Beuvray. La thèse de ce documentaire est sans ambiguité : notre peuple gaulois aurait été en retard de civilisation, ne sachant construire que des maisons en bois. Au Ier siècle avant JC, César arrive en Gaule et pour la première fois, apparaîssent sur le mont Beuvray des édifices construits en pierre, à la romaine, avant de se répandre dans toute la Gaule.

Hélas ! Rien n'est plus faux !

 Tout cela est insensé. Incroyable paradoxe, alors qu'à Taisey, la tour antique est menacée de toutes parts,par une urbanisation discutable, au mont Beuvray, faux site de Bibracte, non seulement on protège drastiquement l'environnement, mais on achète à grands frais des hectares et des hectares de forêt en croyant préserver l'ancien pays des Éduens. On prospecte à tour de bras dans l'espoir d'y retrouver, ou un trésor révélateur ou une ancienne mine d'or, témoins de la grandeur des Celtes. Dans ce bateau fou conduit par des archéologues aveugles, véritable tonneau des Danaïdes, on entraîne toutes les têtes pensantes, spécialistes de l'antiquité européenne. On bafouille en voulant expliquer notre riche patrimoine, notamment religieux. On nous emprisonne dans un carcan de fausses vérités et d'erreurs.

Et tandis qu'on me refuse une modeste subvention sous prétexte que je me refuse à payer un architecte civil pour contrôler mes travaux de toiture, la ministre accorde au mont Beuvray une importante part des subventions prévues pour la protection du patrimoine. Madame la ministre marche sur la tête.

Madame la Maire de Saint-Rémy, soyez notre libératrice ! Merci de réagir en soutenant publiquement mes articles de vérité et en intervenant auprès de madame la ministre de la Culture et des autorités préfectorales.

Emile Mourey, 18 décembre 2020

  1. https://www.agoravox.fr/actualites/article/bibracte-au-mont-beuvray-c-est-un-229299
  2. https://www.agoravox.fr/actualites/article/gaulois-gauloises-de-sang-ou-de-229458

 


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