Une enfant de la balle

par Blogauteur
jeudi 8 juin 2006

Découvrez le blog de Cathy Tanvier, ex-championne de tennis.

Je me souviens de Cathy Tanvier. Elle était joueuse de tennis, blonde, jolie. Dans les années 1980, c’était notre Amélie M, celle qui avait Roland Garros à ses pieds.

Qu’est-elle devenue, Cathy Tanvier ? Elle doit avoir quarante ans...

Non, je ne suis pas en train de vous faire une crise modianesque, je vous invite tout simplement à visiter le blog de Cathy T, ici.

Blog qui existe depuis le mois de mai, et où Cathy T lève le voile sur les années passées qui n’ont, semble-t-il, pas été faciles.

Morceaux choisis :

Quand on vous vole votre métier, que l’on vous enlève votre maison, vous retire votre état de droit, que vous reste-t-il après ça ? Moi, j’y ai vu une disparition. Un retrait de permis de conduire ma vie. L’ablation de mon être, de mon statut de femme, de mon identité. Voilà comment on en arrive à se retrouver à quarante ans à vivre chez sa mère depuis des années, le désir volé, le plaisir affecté, l’esprit révolté.

[...]

Voici comment l’idée d’écrire mon livre, Le prix de l’ignorance, m’est venue. Je n’ai jamais étudié ni attendu pour voir si je pouvais l’écrire. Comment vous dire. C’était urgent. Une nécessité. L’idée n’a pas fait son chemin. Elle s’est imposée à moi. Une question de survie. Le moment de ma vie était propice. Je n’avais ni titre à défendre, ni famille (ma mère mise à part), ni maison, ni travail, plus de trophées, de santé, de tendresse. Le grand vide d’une page blanche de vie devant moi. Rien à perdre,, et surtout pas le souvenir des instants passés.

[...]

Libre à moi de sortir ou pas aujourd’hui. Je vais me gêner !
D’abord repasser à la poste pour m’affranchir d’un énième timbre de quatre euros à envoyer à cet éditeur qui ne retient pas mon manuscrit parce que, me dit-il, il ne correspond pas à ma démarche éditoriale. Il savait pourtant qu’il ne s’agissait pas d’un roman ou de je ne sais quoi d’autre ! Encore un autre qui me fixe... La vie doit être un guet alors.

[...]

A l’aube de ma carrière, lorsqu’on évoquait Roland-Garros, rien que ce nom m’impressionnait déjà. Bien que mourant d’envie de m’y trouver, de participer à ce tournoi prestigieux, je redoutais sa légende. Tout au long de ma carrière là-bas, jamais cette trouille ne m’aura quittée une seule fois. Toutes ces années, au cours de mes 10 participations, j’ai aimé passionnément l’atmosphère, le bruit, l’enchantement, l’élégance de ces dames, la courtoisie de ces messieurs, la précipitation des enfants s’engouffrant dans les passages interdits avec une témérité inconsciente, cette multitude de visages attachants, excités, de nous autres participants et acteurs de ce grand cirque de l’ocre jusqu’aux petits ramasseurs et gens d’entretien. De ma mémoire, jamais ne s’effacera le chemin qui m’y a conduite si follement, la sensation qui s’empara de moi lorsque j’y suis entrée pour la première fois, l’émotion qui m’étreignit la dernière fois. Quelle profusion démente d’émois, de volées, de services et de retours ! [...]

Un blog surprenant, voire touchant. Entre ses confidences, la recherche d’un éditeur, l’écriture, Cathy T . commente Roland Garros 2006, la défaite d’Amélie M, le renouveau du tennis féminin.

Allez faire un petit tour. Avec ou sans votre raquette.


Lire l'article complet, et les commentaires