Pourquoi je n’irai plus au feu d’artifice

par Pale Rider
vendredi 14 juillet 2023

Cette année, plus que jamais, la « fête » nationale a un goût amer. Le petit prétentieux qui nous gouverne avec mépris a réussi son coup : fracturer ce pays où il faisait bon vivre.

Oui, j’ai le cafard. Et chez moi, on en a marre de m’entendre déblatérer sur tout ce qui va mal en France. Je ne vais pas en faire la liste : elle serait fastidieuse. Et je veux bien reconnaître que ce pays n’est pas moins vivable que la plupart des autres, par exemple l’Ukraine qui lutte pour sa survie, Haïti où les gens se demandent si, le soir, ils auront survécu aux gangs dans une terre dévastée et entièrement livrée au chaos, ou bien les États-Unis d’Amérique qui nous ne font plus beaucoup rêver et où il s’agit de passer entre les balles perdues.

 Jusqu’à présent, je n’ai pas raté beaucoup de feux d’artifice du 14-Juillet. Cette fois, en 2023, j’ai décidé de ne pas y aller. Pour fêter quoi ? Et avec qui ? Avec des gens du Front National qui, depuis longtemps, ont confisqué le drapeau français, à tel point qu’on n’ose pas le mettre à sa fenêtre sous peine de passer pour un fasciste ? Avec des woke qui nous ciblent pour la moindre expression de travers et qui seraient prêts à nous faire incarcérer parce que nous avons chez nous un exemplaire de Tintin au Congo  ? Avec des drag queens qui affichent outrancièrement leur « fierté » alors que, bientôt, il faudra que je m’excuse d’avoir fait mes enfants moi-même ? Avec des zemmouristes nostalgiques d’une vieille France qui n’a jamais existé et qui, d’ailleurs, n’était pas toujours marrante ? Avec des mélenchonistes qui sont très ambigus sur les récents événements de guerre civile que nous avons subis ?

 …et avec des barbares de banlieue qui, finalement, se sont accaparé les mortiers d’artifice comme le FN le drapeau français ?

Le dynamiteur

 Emmanuel Macron a réussi à parachever ce qui avait été commencé sous son ami Sarkozy (d’aucuns diront : sous François Mitterrand) : diviser cette nation, en gros, en trois camps : 1) l’élite, méprisante, affairiste, jupitérienne, sans âme ; 2) le peuple « Gilets Jaunes », c’est-à-dire la masse des gens qui font ce qu’ils peuvent pour vivre à peu près correctement (même s’ils ne sont pas toujours très fins) ; et 3) les banlieues, qu’on se targue d’aider à coups de milliards alors que ce qu’il faudrait, c’est du ciment social, aucune permissivité envers les dealers, les casseurs et les agresseurs de pompiers, et davantage de respect pour ceux qui en méritent. On pourrait ajouter : 4) les gens qui ne se reconnaissent dans rien de tout ça (et je crois que je suis dans cette catégorie de citoyens qui ne sont jamais dans la bonne case).

 Le soir du 14 juillet 2023, quoi de mieux qu’un bon film, ou un bon livre, ou le spectacle simple et grandiose des étoiles sous lesquelles péteront quelques dérisoires lumignons colorés ?

 Depuis que je suis né, jamais je n’ai vu mon pays dans une telle colère et un tel état de fracture. Et je ne vois venir personne pour venir indiquer une voie que, fatigués de nos conneries et de nos exaspérations, nous aurions envie de suivre, avec le sens de l’unité (même partielle) retrouvée. Celle que, peut-être, les Ukrainiens sont en train de se forger sous peine de disparaître. Je n’irai certainement pas jusqu’à dire qu’« il nous faudrait une bonne guerre ». Il n’y a pas de bonne guerre. Le civisme, la diplomatie, l’art de « comprendre les raisons de l’adversaire », comme disait Camus, ce serait plus utile…


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