Qui sont les fauves modernes ?

par Réflexions du Miroir
samedi 18 décembre 2021

Marc Lévy a publié une nouvelle série de livres avec apparemment les mêmes objectifs mais avec un scénario différent et une équipe de neuf personnes.

Les deux premiers livres de la série sont sorti coup sur coup mais bizarrement, le second arrivait avant le premier. 

Neuf hackers, justiciers tentent d'attaquer des personnes haut placées afin de venger leurs victimes.

 

Le but de l'organisation des Robins des Bois

L'idée de Robin des Bois moderne s'était imposée dans l'idée de Zoé Sagan dont j'avais parlé dans "Braquage dans les data noires".

Le Groupe de 9 Robins des Bois modernes dont Marc Lévy dans ces deux livres, est hors-la-loi, manipulateur, faussaire, œuvre en partageant leurs secrets pour le bien contre la conspiration des fauves.

Interview de Marc Levy (lien).

Ce sont donc le Web, les réseaux sociaux, Facebook qui sont ses cibles de Marc Lévy.

Ce journal possède suffisamment d'avertissements sur ce que ces moyens de communications ont de dangers dans leur structure en réseaux.

Marc Levy parle des personnages de ses livres avec ce préambule :

"Ils sont hors la loi, mais ils œuvrent pour le bien. Neuf amis partagent leurs secrets. Ils ne se sont pourtant jamais rencontrés. Commence une course folle et terrifiante dans les rues d'Oslo, Madrid, Paris, Tel-Aviv, Istamboul et Londres dans un pari dangereux de s'attaquer à la vilénie du monde. " Depuis vingt ans, j'écris pour voir le monde en couleurs... Pour me calmer aussi.
À quoi sert d'être écrivain, si ce n'est pour raconter des histoires qui interpellent, pour se poser des questions ? Je m'en suis posé à chaque page, alors j'ai mené l'enquête, résolu, aussi mordu qu'un reporter. Je suis parti à la rencontre des vrais protagonistes, des hors-la-loi au cœur d'or, des vilains bien sous tous rapports, des manipulateurs, des faussaires, des passeurs, des assassins en col blanc, des putains magnifiques, des journalistes risquant leur peau pour que la vérité éclate, et ce faisant j'ai découvert l'indicible. J'ai tout fait pour entrer dans leur bande. Ils ils m'ont accepté. Bienvenue dans le monde de 9 ! " Marc Levy
".

Le 1er opus de la série "C'est arrivé la nuit" a obtenu la cote "3.51" sur Babelio

Certains lecteurs sont enthousiastes et l'expriment.

La plus mauvaise cote provient du lecteur "Chronos" qui n'y pas trouvé le même enthousiasme.

"On part sur du Chattam surtout pour le côté hacker, les recherches très poussées de l'auteur pour écrire son bouquin. Quand j'ai commencé à le lire, je n'ai pas vraiment été emballé par tous les évènements. Commençons par le début, l'incipit donne le reste de l'histoire, la première impression et la première saveur. Des personnes galèrent avec l'informatique. L'univers des hackers et l'idée du groupe 9 le sont. Le côté lanceur d'alerte donne une dimension d'espionnage peu abordée dans les livres de ce genre. Le travail de recherche avec de vrais hackers se ressent et apporte le seul intérêt pour ce livre qui manque de subtilité dans la construction. On reste trop en surface de ce monde souterrain vu d'une manière scolaire sans rendre justice à ces nouveaux guerriers. Beaucoup de clichés dans les personnages. Une intrigue qui n'a pas fait monter la tension. Marc Lévy ne maîtrise pas suffisamment les codes du genre pour pondre un bon roman de ce type. Pas de fin propre vu qu'on part sur une série écrite pour être adapté que pour être lu. Cet objectif, Harlan Coben l'a fait avec Safe".

 J'ai lu ce premier livre, il y a déjà quelques mois.

Ce que dit ce commentateur est exact.

Je n'ai pas totalement accroché non plus.

Mais c'est peut-être pour d'autres raisons encore.

Le livre a les défauts de ses qualités de dynamisme auxquelles il veut donner un allant. 

D'entrée de jeu, on sait que tout se déroule en quatre jours, et pas uniquement la nuit malgré le titre.

Heure après heure, le roman saute de paragraphes en paragraphes, de ville en ville en suivant des personnages dont on apprend les noms sans qu'ils soient vraiment identifiés pour faire partie de cette histoire.

On s'y perd très vite. Il n'y a pas vraiment de suite linéaire si ce n'est en sortant du rythme du livre en rassemblant les chapitres qui se déroulent dans une ville avec ses propres acteurs de la bande des 9 et leurs propres cibles à détruire.

Pas de flash back. Des histoires parallèles dans le temps localisées à dans différentes villes et cela brise un peu le rythme. 

Pour les personnages du groupe, les règles sont claires : motus et bouches cousues, travailler le plus en binôme mais, pour raison de sécurité, pas ensemble en opérant le plus souvent à partir d'un écran et, dans le cas contraire, se tenir à distance de sa cible.

Je vais essayer de remettre un peu d'ordre dans les villes et les personnages d'où ils agissent.

Suivez-moi. Ne vous égarez pas en chemin.

Lire les chapitres par ville (qui parfois contiennent des sous-paragraphes dans plusieurs villes), peut tout aussi bien se faire plutôt que la manière chronologique du livre.

Oslo apparait aux chapitres 1,2,3,58,10,13,15 avec Ekaterina, Maya, Mateo, Olav

Paris, au chapitre 4, avec Maya

Madrid aux chapitres 6,7,10, 16, 24 avec Diego, Cordelia, Alba

Tel-Aviv, aux chapitres 11,12,17,22,23 avec Janice, Gloria, David, Noa, Efron, Vitalik, Metelyk, Malik

Londres, aux chapitres 14,18,19, 21,25,26,29 , aux chapitres 20,27,28 avec Cordelia, Penny Rose, Ekaterina, Mateo, Ekaterina, Mulvaney

Istanbul : aux chapitres 20, 27, 28 avec Maya, Eylem

Chronologique, la lecture se passe sans profondeur progressive sur les objectifs des interlocuteurs. 

C'est à la fin du livre à la page 402, dans un résumé lors d'une vidéoconférence qu'on apprend qui sont leurs cibles, et quelles sont les réussites et les échecs de leurs missions :

- Le monstre a plusieurs têtes : Ayron Cash, Robert Berdoch, les frères Kich, Schwarson, Stefan Baron et tous ceux que j'ignore les noms. Que pouvaient faire les 9 faces à des forces aussi redoutables dont ils ignorent encore les noms ? 

- Je vous le disais au début de notre entretien, ne pas se contenter de s'offusquer, de protester ou de condamner, mais agir.

- De quelle façon ?

- Ekaterina, Mateo, Cordelia, Diego, Janice, Vital, Malik, Maya n'ont pas été recrutés par hasard. Toutes leurs années de hack n'étaient qu'un long processus de formation. Ce qui est arrivé la nuit, à Oslo, au commencement. Tous étaient liés sans le savoir pour mener ensemble un jour ce combat périlleux. A Kiev, cela consistait à réunir des preuves. Maintenant que les règles étaient enfreintes, il n'y avait plus aucune, ni du côté du bien ni du côté du mal. Apprendre de l'adversaire c'est faire preuve d'humilité et d'intelligence pour ne pas laisser aux PSYOPS le monopole de la manipulation en s'attaquant aux portefeuilles des dirigeants avec le message 'nous existons'. Ils ne savez pas qui nous sommes mais ils savent maintenant que nous pouvons les atteindre. De quoi occuper leurs esprits et créer une diversion parfois seulement par un symbole mais avec une clé de la cage où emprisonner fauves." dit le n°9 qui est le patron du groupe et qui apparait dans le deuxième opus "Crépuscule des fauves".

Je n'ai fait que le lire en diagonale.

Celui-ci est construit sur le même formatage, parfois difficile à suivre, mais il pourrait se lire de la même façon, une ville à la fois.La cote globale du livre atteint, cette fois, 3,76.

Pour ce qui est du choix des fauves, tout dépend de la stratégie qu'on leur reconnait qu'elle soit sanitaire ou non...

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Le logiciel espion Pegasus 

Dans le livre de Marc Levy, il est question de capter à distance, les informations des cibles par l'intermédiaire de smartphones.

Extrait page 29 : "Les yeux rivés à son écran, Ekaterina relevant les identifiants des portables qui se connectent à son réseau. Le garde du corps de Baron consulte le sien. Dès lors, il suffisait d'observer le flux d'activité pour déterminer à qui appartenait chaque appareil. Effleurant une touche sur son smartphone, elle activa leur micro. Tout se déroula comme prévu. Son matériel enregistrait la conversation et aspirait les données de Baron et de son client à chaque seconde. Il faudrait ensuite les décrypter, cela prendrait bien plus de temps, Ekaterina s'en chargerait une fois rentrée chez elle. Tout se déroulait comme prévu jusqu'à ce qu'un clignotement sur son écran fasse sourcilier l'agent de sécurité. Comme une interférence quand son portable tentait de se reconnecter au réseau original par le Wi-Fi de l'hôtel. Elle avait commis une faute de frappe qui n'allait pas rester sans conséquence. Le phénomène s'accentue au fur et à mesure que le modem caché dans le sac d'Ekaterina perdait en puissance et que la charge de sa batterie s'amenuise".   

Cette technique est rendue possible via le logiciel Pegasus.

Le "Project Pegasus" a été découvert suite à une enquête. qui se fonde sur l'exploitation d'une liste résultant d'une fuite d'information à partir de 50.000 numéros de téléphone de cibles potentielles présélectionnées par les États clients de l'entreprise israélienne NSO.

"C'est là que le bât blesse" comme dit Bernard

Ce logiciel n'est pas mentionné dans le livre de Marc Levy.

Quand il a écrit les deux livres, le pot aux roses de cette astuce liée au smartphone n'était pas encore connu. 

Ce logiciel pourrait devenir un danger s'il sort du domaine étatique pour entrez dans le public, celui de tous.

On lit : « Impossible de protéger totalement les citoyens belges »  "Une quatrième victime belge du logiciel espion Pegasus"

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"La chute de l'Empire américain".

Pour terminer ce billet j'ai trouvé excellent de parler de ce film québécois.

Ce film raconte le fiasco de membres de gang effectuant un vol à main armée dans une blanchisserie industrielle servant de coffre-fort au crime organisé. Deux morts et un fuyard. Deux sacs remplis de millions de dollars en argent liquide, sont laissés sur le sol. Personne à proximité, un chauffeur-livreur en profite pour s’emparer des deux sacs remplis d'argent. Malgré le fait d'être titulaire d'un doctorat à haut potentiel intellectuel. En dehors de ses études, c'est un raté dans la vie. Sa petite amie est à des années lumières de ses pensées philosophiques. Un prisonnier sorti de prison et spécialiste de blanchiment d'argent, lui apprend à gérer cet argent volé qui va être dans l'œil du cyclone des membres du gang. Une call girl va lui apprendre les plaisirs de l'amour tarifé. Sortir l'argent du pays s'impose. Un spécialiste chevronné et fortuné de l'évasion fiscale, accepte de les aider et leur propose un montage financier impliquant le recours à des circuits financiers internationaux compliqués à dessein. Pour éviter les mouvements d'argents traversant les frontières canadiennes et venir en aide aux SDF, il crée une fondation caritative, ils échangent leur argent liquide avec des fraudeurs désireux de rapatrier leurs avoirs au Canada. Il échappe aux autorités policières et aux groupes criminels et trouve ainsi pour chacun une stabilité avec la réintégration dans la société, la stabilité financière et la relation en couple du livreur avec la call girl qui l'a été par obligation".

Ce film à l'art de mélanger la morale du bon et la léchanceté du mauvais en mixant le pouvoir, l'argent et le sexe réunis. Il est un prétexte pour de grinçants portraits de groupes que sont les avocats véreux, les fonctionnaires corrompus, les policiers cyniques et les médecins cupides...

La dernière plume de Thomas Gunzig rappelait que "tout est dans tout" (je dirais même aussi "et inversement" pour correspondre à ma devise (lien). 

Si le bien n'existe pas, d'après Thomas, le mal non plus. Le bien et le mal ne vont pas l'un sans l'autre. Aucune entreprise humaine n'est exempte d'un avis positif et d'un autre négatif. Cela veut dire que si vous jouez au Père Noël en offrant un de ces deux livres, vous allez créer le plaisir chez l'un et l'envie chez l'autre.

Faut-il déconstruire le Père Noë ? Une question et une réponse (lien)

Comme chantait Alain Souchon, on avance, on avance et si on ne sait pas où on va dans l'espace, on y va dans le temps pendant la trêve des confiseurs que cesoit pour les prédateurs fauves ou pour leur proies victimes.

Allusion

 


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