Colère en Turquie : Ils ont arrêté les responsables d’un magazine satirique les accusant d’avoir publié une caricature de Mahomet

par Carlo Gallo
mardi 1er juillet 2025

 La tension est à son comble en Turquie après la publication, dans le magazine satirique Leman, d'une caricature qui selon les autorités représente le prophète Mahomet. L'affaire a suscité de vives réactions dans les milieux religieux et politiques du pays. Des foules se sont rassemblées devant les bureaux du magazine à Istanbul, scandant des slogans contre le magazine et priant, certains s'en prenant aux locaux du journal satirique.

Tard dans la nuit de lundi à mardi, le caricaturiste, le directeur éditorial et le directeur de la rédaction du magazine ont été arrêtés et des mandats d'arrêt sont en cours contre trois autres personnes. Dans le même temps, une ordonnance a été émise pour retirer le numéro publié le 26 juin, qui représente (toujours selon les autorités) Mahomet et Moïse saluant une ville du Moyen-Orient dévastée par les bombes, et pour interdire l'accès au contenu en ligne.

Le ministre de la justice, Yilmaz Tunç, a déclaré qu'une enquête avait été ouverte pour « insulte publique aux valeurs religieuses » en vertu de l'article 216 du code pénal turc. « Aucune liberté n'autorise la satire du caractère sacré d'une religion », a-t-il souligné, estimant qu'il s'agissait d'un acte irrespectueux des croyances de millions de musulmans et d'une menace pour la paix sociale.

Pour sa part, le ministre de l'intérieur, Ali Yerlikaya, a condamné le dessin, le qualifiant de « caricature obscène de notre prophète ». « Ce n'est pas la liberté de la presse, c'est une insulte à nos valeurs religieuses », a-t-il déclaré, ajoutant que les responsables de tels actes seraient traduits devant la justice.

Le magazine lui-même nie que la caricature représente le prophète Mahomet, affirmant que le personnage porte simplement le nom de Mahomet, l'un des noms musulmans les plus courants. Dans une déclaration, Leman a affirmé que l'objectif de la caricature était de mettre en lumière les injustices commises à l'encontre des musulmans et de dénoncer la violence au Moyen-Orient, en particulier contre les Palestiniens.

"Il n'y a aucune représentation de notre prophète. Le nom de Mahomet est utilisé par des millions de personnes. Quiconque interprète mal la caricature le fait avec de mauvaises intentions", précise le communiqué, rappelant l'engagement permanent du magazine sur la question palestinienne. « Nous n'acceptons pas la stigmatisation dont nous sommes l'objet », conclut le communiqué.

L'affaire a relancé le débat sur les limites de la liberté d'expression en Turquie, en particulier lorsqu'il s'agit de questions religieuses, tandis que les réactions sur les médias sociaux restent vives.

* Ce grand pays qu’est la Turquie que l’Occident ménage et courtise n’est pas prêt de reconnaitre le droit au blasphème, les droits des minorités, le droit à la différence… Cependant, et j’insiste, l’Occident l’adule car il y trouve son compte : traitement des migrants, Ukraine, Syrie et pas seulement[1]

 

[1] Article réalisé d’après différentes sources et articles de la Presse française et internationale.


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