Autoroute de la Mer : une petite avancée

par ÇaDérange
mercredi 17 septembre 2008

Je vous parle assez régulièrement du transport maritime et d’une de ses composantes qu’en sont les autoroutes de la mer. Un concept qui vise à substituer au transport routier transfrontalier l’utilisation de services maritimes et portuaires adaptés à des forts trafics pour diminuer la population de camions sur les axes routiers qui sont proches désormais de la saturation et corrélativement diminuer les émissions de CO2 qui en résultent.

Le concept, qui est l’alter ego de celui des autoroutes ferroviaires, semble avoir tout autant de mal à démarrer. La faute au coût de ces systèmes qui sous-entendent des bateaux spécifiques adaptés au chargement et déchargement ultrarapide des camions et les infrastructures c’est-à-dire des ports qui justement permettent ces chargements/déchargement rapides et des systèmes dévacuation terminaux à terre, routiers ou ferroviaires, qui aussi permettent de se rebrancher sur les circuits existants de l’activité de transport. Bref, tous ceux qui ont pris le ferry ne me démentiront pas, transformer une activité maritime qui vit à un rythme plutôt lent en une activité compétitive en rapidité d’exécution et flexibilité à celle du transport routier.

Tout cela sous-entend des études, des investissements lourds et de la prise de risque pour les opérateurs. Pour les infrastructures portuaires, les Etats, qui en sont encore majoritairement propriétaires et bénéficiaires via les diminutions démissions, sont censés être les bailleurs de fonds pour construire ou renforcer celles existantes sur les grands axes choisis au niveau européen. Pour les bateaux, par contre, "on" comptait sur l’industrie maritime privée pour financer cette aventure. Visiblement, ça coince et les armateurs ne semblent pas se presser au portillon pour mettre au point et acheter de tels bateaux.

Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, et son homologue européen, Antonio Tajani, viennent de faire un pas en avant important en reconnaissant que les bateaux eux-mêmes pouvaient être considérés comme des infrastructures au même titre qu’un pont, par exemple. Une position qui rejoint la position des armateurs et qui ouvre la porte à des financements publics. Il restera bien sûr à trouver ces financements, mais, au niveau européen - car c’est à ce niveau que les autoroutes de la mer doivent être mises en place -, c’est sans doute plus facile à trouver.

Ces deux messieurs ont donc décidé que ce seraient vous, contribuables qui n’en pouvez, mais qui seriez les financiers de l’opération. Eh oui lécologie, ça coûte cher. Il reste à espérer qu’il y aura des retombées du côté des emplois. Pour les infrastructures portuaires, c’est vraisemblable, pour les bateaux, par contre, ça me paraît moins évident. A moins que les Chantier naval coréens qui viennent de racheter le Norvégien Aker Yards et les Chantiers de l’Atlantique ne décident de faire de Saint-Nazaire leur spécialiste de ce type de bateau. Comptons sur Nicolas Sarkozy pour le leur rappeler  !  


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