Et le massacre continue !

par worf
lundi 28 juin 2010

Cet article pour vous faire part que le massacre de mammifères marins continue ! D’abord celui des dauphins au Japon, responsable de la mort de 13000 individus rien que dans l’année 2007. Mort qui fait suite à des actes d’une grande cruauté.
Ensuite, la chasse des baleines, dont le moratoire couvre depuis 1986, pourrait être levé lors de la réunion de la CBI à Agadir.

Chaque année, des milliers de dauphins sont tués le long des côtes japonaises pour la principale raison : leur viande. La baie de Taiji (1), station balnéaire, n’est pas la seule à pratiquer ce massacre mais elle est un excellent exemple de la cruauté employée. Les habitants de Taiji usent d’une technique de rabattage qui leur est propre, consistant à frapper des tubes métalliques et de créer sous l’eau un tapage atroce pour l’ouïe extrêmement fine des cétacés, afin de diriger les bandes de dauphins paniqués vers une crique. Ceux-ci y restent entassés, le plus souvent une nuit entière, prisonniers d’un filet leur interdisant toute fuite possible.

Le lendemain – quant la viande est bien gorgée d’adrénaline, les dauphins seront harponnés, égorgés, noyés ou jetés vivants sur le sable jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Parfois, ces mêmes « pêcheurs » sautent à pieds joints sur le corps d’un dauphin expirant sous un soleil de plomb, pour mieux le faire souffrir.

La chasse à la baleine et au dauphin est en effet considérée comme un fleuron important du mode de vie traditionnel nippon et constitue l’un des éléments de sa culture gastronomique, un peu comme le foie gras en France. Beaucoup de Japonais voient dans les critiques des défenseurs des cétacés, qui regroupent en effet nombre d’occidentaux, mais aussi de courageux citoyens nippons une ingérence étrangère contre laquelle il convient de se défendre.

Néanmoins, il faut bien constater que seule une minorité de Japonais, le plus souvent âgés, consomment encore de la viande de baleine, et moins encore de la chair de dauphin, considérée comme un sous-produit mais qui peut être vendue sous l’appellation de viande de baleine, et qui, malgré leur haut teneur en mercure, peut se retrouver dans les cantines des enfants. Un dauphin mort rapportant près de 600 $ pièce.

Soumis comme la plupart des autres médias mondiaux aux ukases du pouvoir en place, un puissant tabou prévaut également au sein des médias japonais à l’égard de toute critique visant les agriculteurs et les pêcheurs du pays, souvent décrits comme d’héroïques défenseurs d’un mode de vie en voie de disparition.
Mais une petite partie de ces êtres échappent au massacre pour alimenter les delphinariums. Ce sont seulement les plus beaux spécimens (des femelles Tursiops Truncatus, celles qui ressemblent à Flipper) qui sont épargnés pour être revendus à des prix pouvant avoisiner 150 000 $. Ces pêcheurs japonais ne sont donc pas les seuls responsables de ces captures mais également les parcs aquatiques prétendant pratiquer des spectacles "éducatifs"avec leurs dauphins !

Les choses pourraient changer avec la diffusion du film "The cove" (2), qui a réussi à être diffusé lors du festival cinématographique de Tokyo, grâce néanmoins à des pressions occidentales. L’équipe de tournage du film, comprenant un couple d’apnéistes et divers spécialistes en opérations clandestines ont utilisé de faux rochers afin cacher les caméras et les micros le long de la crique de Taiji. De nombreux spectateurs ont été outrés de ces pratiques qui leur été pour la plupart inconnues et le buzz autour de ce film pourrait pousser le gouvernement japonais à enfin réagir. Du côté de la coopérative de pêche à Taiji, ils avaient exigé que le festival retire le film de son programme, accusant les producteurs de violation de propriété privée dans le seul but d’y tourner des séquences et d’émettre des affirmations mensongères. La petite ville avait même embauché un avocat et se préparait à prendre des mesures juridiques, selon le témoignage d’un responsable local. Néanmoins, l’avocat désigné, M. Shozaburo Ishida, n’a jamais répondu aux demandes répétées afin de régler l’affaire. « Pendant ce temps, quoiqu’il en soit » a annoncé l’Agence des Pêcheries Japonaises « la chasse aux dauphins se poursuivra comme prévu durant la saison qui s’étale de septembre à février ».

Mais cette semaine, se joue également la vie d’autres cétacés. En effet, la commission baleinière internationale (CBI) se réunissait à Agadir pour statuer sur une demande de chasse à la baleine commerciale. Malgré un moratoire datant de 1986, un certains nombre de cétacés sont tués soit sous prétexte d’étude scientifique (3), soit sous prétexte d’une chasse traditionnelle comme l’avance les inuits voulant défendre une pratique ancestrale. Mais la culture inuit ne se définit elle que par la chasse à la baleine ?

La proposition de la CBI - le fruit de trois ans de négociations - recommande :

La réunion a d’ores et déjà été ébranlée par des accusations de corruption dévoilées récemment par le quotidien anglais The Sunday Times. D’après l’article, les vols, l’hébergement, les per diem, et bien d’autres dépenses inhérentes à cette réunion auraient été financés par des représentants du Japon pour le Président élu de cette réunion de la CBI et certains Pays Parties (4). Un conflit d’intérêts est donc évident et soulève légitimement la question de l’objectivité des prises de décision.

"Parmi les pays qui prennent eux-mêmes en charge leurs dépenses, la plupart sont favorables à une protection permanente des baleines" déclare Patrick Ramage, le directeur du Programme international de protection des baleines d’IFAW. "Cependant, des tactiques procédurales sont utilisées pour les empêcher de présenter leur point de vue en session plénière. Le Président élu a ordonné deux journées supplémentaires de réunion à huis clos afin de limiter le temps imparti à un débat public et d’accélérer la révision de la proposition lorsque la réunion officielle reprendra mercredi."

Nous sommes donc en attente de l’issue de ces réunions, si la protection de ces animaux va enfin être suffisante, animaux qui doivent déjà faire face à un milieu pollué (chimique & sonore), la destruction de leur habitat, les collisions avec les navires et les prises dans les filets. Si en plus, on continue à les traquer dans leur habitat pour leur chair !

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