Hadopi, la catastrophe continue
par POlivier
lundi 29 août 2016
Connaissez-vous Hadopi ? Ayant fait grand bruit lors de sa création, petit à petit, on n’en a plus entendu parler, jusqu’à ce printemps où il a été dit qu’hadopi allait s’arrêter. Il n’en est rien, et ce n’est pas anodin comme nous allons le voir.
Hadopi, ou Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet, c’est quoi ? Pour faire simple, c’est l’instance d’Etat qui s’occupe du piratage sur internet. Dès le départ, des critiques ont été émises sur hadopi par rapport à la liberté que tente de museler hadopi.
En effet, bien que la protection des droits d’auteurs soit une nécessité, ce droit existe déjà depuis bien longtemps. Hadopi, à la base, n’est donc qu’une loi pour surprotéger des catégories d’auteurs, le cinéma et la musique, via les gros majors qui ont verrouillé ces secteurs depuis bien longtemps, et se refusent de toute déviation, business oblige.
De plus, Hadopi a la prétention de surveiller internet tout entier, un travail de titan, démesuré, totalement impossible surtout au vu des moyens et des connaissances mises en œuvres pour ce projet.
Et le résultat est à la hauteur de leur niveau : hadopi ne fonctionne que par ip, ce qui non seulement ne distingue pas réellement les propriétaires d’ordinateurs, mais en plus, peut facilement être contourné…
Niveau efficacité, c’est encore pire, mais c’était prévisible et prévu par beaucoup, nous allons le voir juste après.
Ce printemps, il a été dit qu’hadopi allait disparaître.
Mais finalement, hadopi va continuer ! Le Sénat a rejeté le texte de mise à mort d’hadopi.
Et c’est là qu’on va pouvoir faire un bilan de cette catastrophe inefficace : près de 7 ans d’existence pour 60 millions de budget, et une demande de 9 millions pour l’année prochaine, soit quasiment 10 millions par année. Pour quel résultat ? En 7 ans d’existence, toujours, il y a eu transmission de… un peu plus de 1000 dossiers. Soit même pas 145 par an, c’est-à-dire, même pas un dossier par jour. Et on pourra toujours essayer de diviser en supprimant les week end, jours fériés et vacances, on n’arrivera tout de même à pas un dossier par jour.
10 millions d’euros pour 145 dossiers dont tous n’aboutiront même pas, voilà le résultat d’hadopi. Un budget gigantesque dont on ne sait même pas les tenants et dont les résultats sont pitoyables. On arrive à un coût de quasiment 1000€ par dossier, alors même que la procédure est automatisée. Un piètre résultat, mais qui a l’air de satisfaire nos politiques, puisqu’ils veulent continuer le massacre. A nos frais, bien évidemment.