Aux armes camarades, le pain augmente !

par Olivier de Termes
mercredi 23 août 2006

De tout temps, le prix du pain a été le détonateur de la révolte populaire et a conduit la France à sa grande révolution historique.

Le pain a toujours été le principal aliment de la société, on l’accommode à toutes les sauces, dans la soupe, avec du pâté, du saucisson et toutes sortes de composantes, selon les moyens financiers de la famille.

Quand j’étais gosse, notre mère nous donnait deux tranches de gros pain avec un soupçon de beurre et quelques carrés de chocolat de ménage pour notre goûter, le tout emballé dans un ancien paquet de pâtes en cellophane que nous étions absolument tenus de rapporter pour resservir le lendemain.

Il y avait des variantes à la maison, une tranche de gros pain que nous faisions griller sur la plaque de la cuisinière à charbon, frottée avec une gousse d’ail que nous enduisions de saindoux, c’était le top !

Je viens de lire que le prix du pain va augmenter... Il l’avait déjà été lors du passage à l’euro, le prétexte avait été qu’il fallait arrondir les prix, les centimes n’étant pas bien vus dans les boutiques, et encombraient les tiroirs caisse, ce qui a abouti à une augmentation de 10 à 20 %.

Il est vrai que l’euro est devenu une caution, qu’est-ce que 10 centimes ? Un montant dérisoire, sauf que rapporté à nos francs, cela représente tout de même 65 centimes, une grosse paille tout de même dans un porte-monnaie !
 
Cette année, les céréaliers nous servent la soupe de la canicule et le manque de production, pour justifier l’augmentation de la matière première, j’en ai même vu un sur France 3 qui se réjouissait de cette situation en disant qu’il était bien normal que les prix augmentent en période de pénurie, alors qu’ils baissent quand il y a abondance...

Si je comprends bien, le blé suit les cours du marché, alors comment se fait-il que les boulangers ne répercutent les prix qu’à la hausse et jamais quand les prix de la farine baissent ? Je n’ai absolument rien contre les artisans boulangers, ils sont certainement victimes des grandes compagnies de minotiers qui font la pluie et le beau temps sur les matières premières.

Y aura-t-il une révolution pour dénoncer cela ? Mais non, mais non, on accepte sans broncher, il est vrai que les familles, même les plus modestes, acceptent aujourd’hui d’acheter des consoles de jeu à leurs gosses qui valent l’équivalent d’une année de pain, tout cela pour que leurs chers gamins puissent s’amuser et s’abrutir à souhait avec des jeux vidéo violents pour la plupart.

La santé du corps est devenue secondaire... Mais pour alimenter l’esprit, le corps doit être bien nourrit...


Lire l'article complet, et les commentaires