L’Amérique latine futur bastion d’une gauche alternative, unie, contestataire et revendicative ?

par Shyankar
mardi 14 août 2007

L’Amérique latine fait peur en ce moment comme on le voit si bien dans la plupart des médias. Qui ne dénonce pas la dictature de Fidel et Raul Castro, celle de Chavez et le nouveau socialisme de Morales ? Petite analyse...

Après des décennies de main-mise sur le continent sud-américain, les États-Unis sont obligés de se taire. Trop embourbés dans leur Irak, aucune action ne peut être entreprise dans "l’Amérique du bas", déjà pour des moyens financiers et logistiques (entre l’Afghanistan et l’Irak les soldats et le matériel sont déjà pris), mais aussi pour des raisons totalement indépendantes de la volonté de Bush. Comment réagirait la population si des milliers de soldats américains déferlaient sur le Venezuela pour détruire la "dictature" de Hugo Chavez ?

Les États-Unis ont pourtant du mal à accepter ce fait. Cuba a réussi ce que les sandinistes et les autres guérillas marxiste n’ont pu. Pourtant on peut se poser la question de savoir si sans la guerre en Irak la donne aurait été la même.

On assiste à un virage à gauche du continent sud-américain : Lula, Bachelet, Morales, Fidel y Raoul et bien entendu Chavez.

Mais que doit-on vraiment penser de ce nouveau socialisme ?

Alors qu’en Europe la gauche se fait vieille et en perte de vitesse, alors que l’Amérique ne connaît toujours pas un contre-pouvoir assez puissant pour contrer le libéralisme et consorts, les pays d’Amérique latine et leurs gouvernements proposent une gestion alternative.

La terre sud-américaine serait-elle alors le terreau d’une nouvelle gauche, aussi puissante que dans sa plus grande période en Europe ? Mais alors pourquoi ce "socialisme nouveau" marche-t-il si bien là-bas et ne marche plus (comme nous l’avons si bien vu) chez nous ?

Il faut comprendre l’histoire de l’Amérique latine pour comprendre le phénomène. Le peuple latino-américain a souvent (quasiment tout le temps) vécu sous le joug de dictatures diverses et plus particulièrement de droite "dure" ou d’extrême droite. La liberté du peuple inexistante, il s’est créé un malaise profond au sein même d’une population vouée à la pauvreté et au labeur.

Ces époques tristes ont créé dans la plupart des pays latino-américains une unité que nous, Européens, ne pouvons même plus espérer.

La domination des États-Unis dans le domaine politique et économique à toujours été présente et c’est seulement ces derniers temps que le joug se relâche. Pour devenir président à une certaine époque, il fallait être "couvé" par un président américain et donc suivre sa ligne politique. Cuba, Argentine, Chili. Aucun n’y échappait.

Dans cette optique, le peuple bien entendu nourrit une profonde aversion pour la plupart de ces gouvernements, et les révoltes et les révolutions naquirent. Le fait de prendre les armes pour faire tomber un gouvernement par un coup d’Etat est monnaie courante. Pourtant, la plupart échouèrent et certaines se continuent encore aujourd’hui. Seule Cuba et ses leaders purent mener à bien cette guérilla et mettre à mal l’hégémonie américaine. Le fait que Cuba soit une île est peut-être un facteur déterminant dans la victoire. Les sandinistes n’ont pas eu cette chance et l’armée américaine (légale ou contre-guérilla financée par elle-même) leur sont tombée à bras-le-corps. On a vu l’empressement avec lequel ils se sont jetés en Bolivie pour assassiner le Che avec l’aide du général Barrientos alors dictateur de ce pays.

L’unité populaire, et la volonté d’en découdre avec ce pouvoir qui ne les comprend pas, pousse la population à voter en masse et ce pour des leaders populistes de toute catégorie.

Après Cuba et sa vision du communisme (qui s’est éloignée avec le temps de celle de l’URSS et de la Chine), ces nouveaux pays sont bel et bien le flambeau d’une gauche nouvelle, grande, créative et florissante. Avec Lula l’altermondialiste, Fidel et Raoul les communistes, Hugo Chavez le "nouveau socialiste" et avec Morales "l’Indien du peuple" la gauche latino-américaine semble avoir encore de beaux jours devant elle. En espérant que ces pays trouvent une entente pour peser de tout leur poids politique envers leur voisin capitaliste.
Le rêve de Bolivar pourrait-il se réaliser ?


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