Le redoublement va-t-il disparaître ?

par Pallaké
mercredi 7 mars 2007

Ce week-end étaient publiées les conclusions du Haut Conseil de l’Évaluation de l’École (HCCE), 293 pages dirigées par Christian Forestier et Claude Thélot qui mettent notamment en cause le redoublement comme facteur de l’échec scolaire.

 

Et la première conclusion à retenir de ce rapport est l’inefficacité du redoublement. Celui-ci est même cité comme dangereux lorsqu’il est pratiqué à l’école primaire, voir au collège. Le fait pour un enfant de moins de dix ans de devoir laisser filer ses copains dans la classe supérieure n’invite pas à progresser scolairement, ce serait même plutôt l’inverse selon les experts. Si la menace du redoublement peut certes être un bienfait arrivé à un certain âge, elle serait déstabilisante pour un enfant de six ans. Et le rapport d’insister sur le fait que, sur 150 000 élèves qui quittent chaque année le système scolaire sans diplôme, la moitié a connu un redoublement durant les petites classes.

Supprimer le redoublement donc ? Pourquoi pas, avance le rapport. Il s’agirait d’encourager l’élève en difficulté et non le sanctionner dès la première alerte. Garder l’enfant dans un environnement connu et rassurant (mêmes camarades ,voir même enseignant sur plusieurs années) au lieu de soumettre le redoublant à un renouvellement complet de son entourage quotidien, au risque de le faire apparaître en intrus aux yeux des autres élèves et surtout de perturber l’équilibre psychologique de l’enfant.

Les auteurs du rapport citent en exemple les pays scandinaves. Finlande et Norvège ont presque supprimé le redoublement et apparaissent en haut des statistiques mondiales sur la réussite scolaire (étude Pisa). Dans ces pays un même groupe d’élèves conserve le même maître durant plusieurs années. Ainsi l’enfant en difficulté n’est pas privé de la compagnie de ceux de son âge, avec en contrepartie un soutien particulier dès le plus jeune âge. L’enfant est ainsi pris dans sa globalité ( psychologique, apprentissages etc..) les aides qui lui sont apportées le sont par des personnels formés spécifiquement pour trouver la cause des problèmes, y remédier et non infliger des séances de "soutien-ratrappage" en lecture ,math etc... comme il se fait actuellement en France, sans prendre en compte l’enfant avec toute son histoire.

Ce rapport paraît, alors qu’à l’heure actuelle tout le monde en France prône le soutien individualisé, experts et politiques étant en accord sur ce point. Serait-ce un premier pas ?

Remplacer le redoublement par un soutien individuel accru ? La parole des experts et l’exemple de nos voisins du nord y incitent. Lorsque l’on sait que les sans diplôme sont trop nombreux et qu’à l’inverse les "diplômés" (à partir de Bac +3) manquent (150 000 chaque année), cette hypothèse parait plausible. Si l’on ajoute que le rapport du HCCE montre que le redoublement coûte 2 milliards d’euros par an à l’État en augmentant artificiellement les effectifs de 20 à 30%, la question devrait en intéresser plus d’un.

 


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