Vive les immigrants !

La Gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson, nous invitait, ma femme Dominique et moi-même, à l’occasion de la fête nationale le 1er juillet, à une cérémonie d’attribution de la nationalité canadienne à une quarantaine de familles d’immigrants. La cérémonie se tenait dans la salle du Sénat de l’impressionnant édifice du Parlement à Ottawa. Les immigrants firent une déclaration d’allégeance et reçurent leur certificats de citoyenneté des mains de la Gouverneure générale, dans une atmosphère de solennité simple mêlée de fierté réciproque : les nouveaux citoyens étaient manifestement heureux de rejoindre la communauté canadienne et les représentants de l’Etat de les accueillir. Tous entonnèrent ensuite l’hymne national.

Les immigrants présents venaient des quatre coins du globe : Nigeria, Syrie, Sri Lanka, Bangladesh, Allemagne, Corée, Somalie... Ils représentaient les quelques 300,000 étrangers, 1% de la population, qui, chaque année, sont autorisés à migrer au Canada. Leur contribution à la richesse et au dynamisme de la nation est si bien comprise que leur accession à la nationalité canadienne est l’occasion de cérémonies à travers le pays auxquelles les plus hautes autorités de l’Etat tiennent à participer.

Madame Clarkson, elle-même originaire de Hong Kong, remplit un rôle plus que protocolaire en tant que Gouverneure générale, fonction qui traditionnellement représente la Couronne britannique. Pouvant théoriquement destituer le Premier ministre, Chef des armées, elle exerce une sorte de présidence de la nation canadienne.

A ma connaissance, la France réserve aux immigrants qui adoptent la nationalité française, rien d’autre que l’accueil plutôt rébarbatif des guichets de l’Administration. A quand des cérémonies marquant notre fierté réciproque, que le chant de la Marseillaise clôturerait ?

Et quand verrons nous un Président, ou une Présidente, de la République directement issu de l’immigration ?