Que l’accusation d’« islamophobie » soit définitivement rayée de l’histoire pour la liberté de tous !
par CHALOT
mercredi 30 avril 2025
Après la mort tragique d’un jeune fidèle sauvagement assassiné dans une mosquée du Gard, on a vu bon nombre de responsables politiques se lancer dans une exploitation des sentiments victimaires auxquels on assigne les musulmans. A commencer par la marche organisée dimanche dernier par LFI, dite « contre l’islamophobie », dont ce terme est la signature. L’utilisation de celui-ci contient un poison mortel pour les libertés de tous. Chaque usage qui en est fait, par les uns et les autres, contribue à les mettre en danger. C’est tout un monde politique et journalistique, jusqu’à la Commission nationale consultative des droits de l’homme, de façon assez ahurissante dans ses rapports, qui le relaie, le banalise.
Tout d’abord, ce terme trahit le combat antiraciste qui est universel et concerne tous les individus dans l’esprit d’une même dignité humaine, alors qu’ici, on entend criminaliser toute critique d’une unique religion, en désignant ceux qui s’y essaieraient comme l’objet d’une forme de dérive mentale inspirée par le rejet de l’autre, une phobie, autrement dit du racisme. Mais en réalité, l’intolérance qu’exprime ce terme est l’expression précisément d’une conception sacrée de la religion bien connue, qui se confond avec le délit de blasphème, qui, derrière une apparence trompeuse de défense des musulmans, attaque la liberté de pensée et de conscience, en interdisant le moindre écart avec le dogme. C’est donc aussi un instrument de soumission, d’assignation des musulmans eux-mêmes à cette logique liberticide, qu’il faut protéger, en le dénonçant.
L’utilisation du terme "islamophobie" est une injure à l’intelligence et un cadeau fait aux alliés de circonstance que sont les communautaristes, mais aussi les xénophobes aux yeux desquels il justifie leur propre intransigeance identitaire et rejet de tout ce qui n’est pas eux !
Le premier qui aurait utilisé ce terme serait Alain Quellien au début du XXᵉ siècle en territoire colonial, dans un texte sur « la politique musulmane occidentale française ». Il était rédacteur pour le ministère des Colonies et titré, docteur en droit, mais, à ne pas replacer les choses dans leur contexte, on peut leur faire dire ce que l’on veut. C’est ainsi que l’on entend, par cette référence, banaliser le terme en en faisant endosser la signification actuelle à ce célèbre inconnu. Ainsi, beaucoup d’utilisateurs de cette occurrence « islamophobe » proclament haut et fort que ce ne sont pas les islamistes qui ont inventé ce terme, mais ce monsieur. Le tour de passe-passe a pour autant ses limites. Par-delà la signification qui lui a été donnée dans un contexte colonial dépassé, il a été fabriqué par les islamistes pour en faire une arme à leur service, pour donner force au « délit » de blasphème, rejeter la liberté d’expression, de conscience, et garantir la fidélisation du croyant musulman.
« L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution parrainée par 60 États membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui a désigné le 15 mars comme Journée internationale de lutte contre l’islamophobie."
Le meurtre qui a eu lieu dans la mosquée de La Grand-Combe est effroyable et intolérable. C’est un crime à relents racistes qui choque des dizaines de millions de Français et de Françaises de toutes origines, de toute confession et sans confession. Mais l’ignorance, la bêtise et parfois la folie ne doivent pas justifier de laisser tirer parti de telles circonstances pour renverser la charge en les utilisant pour encourager un peu plus au repli communautaire par la peur, ce qui est contraire à l’intérêt de tous. Rejeter le terme « islamophobie » est la condition préalable pour considérer d’abord nos concitoyens musulmans comme des citoyens responsables, qui n’ont nullement besoin de ce genre de pseudo-protection qui n'encourage, par le sentiment de victimisation absolu qu’il porte, que l’enfermement communautaire.
Citoyens que nous sommes, ne confondons pas la croyance et la foi qu’elle soit chrétienne, juive, musulmane, bouddhiste, etc., et la violence qu’utilisent tous les intégrismes religieux quels qu’ils soient. Il y a des actes antimusulmans, des discriminations à ce titre, c’est un fait, dont pas une ne doit être tolérée !
Pour nous, comme pour tous les laïques, les musulmans ont leur place dans la République comme quiconque, et se doivent, comme les autres croyants ou non, de respecter les principes républicains, dont la laïcité. Cette dernière les protège, car en ayant séparé les Eglises et l’Etat, ce dernier peut regarder l’ensemble des individus de façon égale et non chacun selon sa différence, mais les mêmes droits et libertés. Il porte ainsi la liberté de conscience, l’autonomie de l’individu concernant ses croyances ou non, au-dessus de tout, sans pour autant nier les différences, singularités légitimes de chacun, mais en évitant ainsi qu’elles ne se transforment en une logique communautaire, de clan, qui fracture et prenne le pas sur tout.
La République laïque c’est la séparation de la sphère publique de l’encadrement des Eglises, et donc, la consécration de l’intérêt général qui bénéficie à tous, libertés politiques, libertés individuelles dont la liberté de culte, libertés économiques et sociales… L’école laïque en est le reflet le plus limpide, car en créant les conditions que les élèves laissent à sa porte traditions et religions, elle permet un même accès à l’instruction, à la connaissance, pour ouvrir les esprits au libre choix de soi, qui fonde la possibilité de toute émancipation.
Il y a longtemps que l’on travaille à tenter de judiciariser l’accusation d’« islamophobie » qui serait, pour les tenants de sa promotion, non seulement le moyen de faire taire toute critique de l’islam devenant poursuivable devant les tribunaux, mais aussi d’imposer un droit à faire nation dans la nation en dressant les murs du communautarisme.
La loi est la même pour tous et combattons les racistes et xénophobes ainsi que les communautaristes, qui les uns comme les autres fracturent la population en fonction de leurs origines en les assignant uniquement à telle origine ou religion sous le signe de l’intolérance pour mieux les récupérer, les soumettre ou les exclure. Cela commence par tirer un trait définitif sur l’usage du terme « islamophobie » !
Jean-François Chalot
Guylain Chevrier