L’arnaque du marché informatique : l’imposition insidieuse des OS propriétaires

par levinch
mercredi 6 décembre 2006

Certes, le titre de cet article est provocant : le problème est qu’il est juste, au sens quasiment juridique du terme.
Vous n’êtes pas sans avoir remarqué que l’informatique est devenue une telle manne financière que l’ordinateur imprègne nos vies : nos foyers, nos lieux de travail, quand ce n’est pas les loisirs.

2007 va être une année passionnante sur un point : la bagarre que vont se livrer tous les acteurs du marché informatique, et en particulier ceux travaillant essentiellement sur les OS (Operating Systèm) ou systèmes d’exploitation. Le « truc » qui fait l’interface entre l’homme et la machine, ou plus exactement entre l’homme et le couple machine-logiciel.

A l’heure où la convergence des système vers Unix est devenu un fait, les consommateurs que nous sommes se voient courtisés par le nouveau Vista de Microsoft ou par le secret pas si secret Leopard du concurrent Apple pour les amoureux de la pomme.
(Apple et Microsoft ayant la culture de l’effet d’annonce pour orienter les marchés ; Apple étant passé maître dans cet art).

On parle ici de systèmes « propriétaires », car développés par deux grandes entreprises américaines.
Au passage, si l’on regarde de plus près les deux plus gros distributeurs de Linux que sont Red Hat et Novell (Suse), on voit qu’ils sont également américains : pour faire simple, aujourd’hui, on peut dire que les OS sont des systèmes vraiment « outre-atlantistes ».

Mais ce que l’on sait moins, c’est que le cœur de ces OS est issu de systèmes Unix.
Car que ce soit Darwin (cœur de Tiger) ou le soi-disant nouveau Vista, la convergence est là : vers Unix.
Le terme de convergence des systèmes est assez idéal : ils tendent tous globalement vers un modèle qui porte le nom de plus en plus connu : Linux.

Or Linux est basé sur un système de licence permettant à tout le monde de le redistribuer gratuitement, le système permettant de le modifier pour peu que cette modification soit portée à la connaissance de tous.
Un vrai travail collaboratif en somme, dont Apple, par exemple, sait tirer tous les bénéfices en minimisant le plus possible le retour d’expérience... une réciprocité égocentrée.

Alors pourquoi ne pas tenter l’expérience Linux ?
Des distributions gratuites, comme Ubuntu, pour ne citer que la plus en vogue, le permettent facilement et gratuitement.

De grands comptes ont fait le calcul : une fois l’amortissement fait en formation, c’est économiquement « idéal ».
En France ces grands groupes s’y mettent, les petites entreprises aussi, ainsi que quelques ministères.
En France, la Gendarmerie est en suite office libre depuis un an et demi, l’Assemblée nationale passe au tout Linux à la prochaine législature, etc.
Aux USA, pays pourtant créateur d’OS « propriétaires », le FBI, le bureau des US Marshalls (ministère de la Justice) pour ne citer que les plus prestigieux, sont sous Linux.
Et ce n’est pas uniquement parce que XP contient des « portes dérobées » (back doors) permettant le scan à distance de votre machine et des données qu’elle contient : ces organismes le savent, s’en prémunissent, mais savent aussi compter !

A l’heure où la recherche et le développement redeviennent à la mode, électorale entre autres, il serait sain de créer un pôle de compétence européen sur les logiciels libres, et pourquoi pas des partenariats dont tout le monde profiterait.

Pourquoi payer cher quelque chose que l’on peut avoir gratuitement en mieux, pourquoi payer une licence de renouvellement de système alors que pour ce prix on peut acheter un ordinateur, pourquoi ne pas former une secrétaire à un outil qui sera toujours à jour...
Autant de questions que notre culture doit assimiler.

Alors oui, il existe une alternative au marketing, une alternative économico-technique.

Les seuls informaticiens qui vont tirer leur épingle du jeu sont ceux qui ont cette culture vers « le libre » : l’Inde , la Chine ont des cerveaux travaillant sur Linux. Microsoft investit beaucoup d’argent dans ces pays et ce n’est pas le fruit du hasard...

Car si vous demandez à un technicien formé à Linux de réparer un ordinateur sous XP ou OS X : ce sera fait, et efficacement.
Demandez à un assembleur qui ne connaît que XP de faire l’inverse...

Le plus amusant aujourd’hui est d’essayer d’acheter un ordinateur portable à la Fnac : « Bonjour, je voudrais un ordinateur sans système, car je veux installer Linux dessus. »
Vous aurez droit à toutes sortes de réponses plus ou moins abstraites, en passant par des inexactitudes.
Car sachez qu’un vendeur d’ordinateur n’a pas le droit en France de vendre le système avec l’ordinateur porprement dit.
Ceci s’appelle de la vente liée, et c’est puni par la loi.

La DGCCRF est au courant, tous les acteurs aussi, de l’assembleur au vendeur en enseigne : mais personne ne bouge.
Car plus que la crainte de perdre un référencement chez Microsoft, c’est la nécessité d’une profonde remise en question des connaissances qui est en jeu, et tout le monde n’en a pas envie.

Alors demain Linux va percer : non pas parce qu’on l’aura aidé, mais parce que le bouche-à-oreille, les économies d’échelle et la nécessité du marché tendent vers cela.

Et ceux qui tireront leur épingle du jeu s’y préparent aujourd’hui.

La France devrait y participer, maintenant.
Mais c’est vrai Mr Gates est reçu avec les honneurs d’un chef d’Etat quand Mr Stallman (défenseur du libre et parlant si bien le français) reste dans la rue car son rendez-vous est annulé en dernière minute.
C’est une vraie erreur politique.

Alors oui, on peut oser dire aujourd’hui que c’est une vraie démocratie informatique qui doit se mettre en place.

Alors pourquoi ne pas s’intéresser à Linux, pour de vrai ?


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