Le cloaque d’OnlyFans
par George L. ZETER
lundi 16 juin 2025
OnlyFans, ce site est une drogue qui s’infuse dans l’esprit de gamines en quête de Fame & Pognon. Ça commence toujours comme ça dans le petit monde des bonnes copines : Il y en a toujours une plus délurée qui a compris avant les autres que son corps juvénile vaut de l’or en barre aux yeux de mâles de tout âge, mal dans leur peau, tête et libido ; alors, avec cet objet de désir que Dame Nature lui a donné, pourquoi se fatiguer de travailler dur pour des études ou pour un job de vendeuse en parfumerie ; alors que l’on peut de chez soi gagner en une semaine ce que les parents gagnent en un an ? Le cycle infernal s’enclenche dès les premières photos dénudées postées, et… Comme un premier « fixe » d’héroïne, le « flash » entraîne l’euphorie de se sentir planer, désirée et enfin populaire. Il n’y a plus d’anxiété, de tensions, seule, devant la camera dans sa chambre, exhiber son intimité à des voyeurs libidineux qui payent, cher, donne un sentiment de surpuissance, qui ne demande qu’à se renouveler. Le cycle est enclenché, et aspirera la nymphette jusqu’à son âme.
Une machine à broyer. Pour l'exercice comptable, 2023, l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaire de 6 milliards d'euros, dégagé un résultat de 658 millions et a versé 426 millions d'euros de dividendes à son unique actionnaire, Leonid Radvinsky, un Américain d'origine ukrainienne, d’ailleurs qui a mis en vente son business pour 8 milliards… Et histoire de savoir à qui on a affaire, le bonhomme est un gros financier de l’AIPAC, l’équivalent américain du CRIF, qui supporte le génocide de Gaza, ainsi, Mesdemoiselles, lorsque vous tombez le string, eh bien vous participez au financement du massacre… 6 milliards de revenus générés (dégénérés) par ce site l’an dernier, par l’exploitation de jeunes filles même mineurs et en moins nombreux de jeunes garçons qui va de la photo sexy à la pire débauche sexuelle. Appelé par les aficionados O.F, il a été lancé en 2016, et fonctionne par un abonnement et le « pay per view » ou « je te mate, je te paye ».
Voilà comme ça se danse…[i] Une belle jeunette se déshabille sur Instagram et Twitter, elle se fait repérer par un jeune homme qui se présente comme ayant une agence de management. Il va la manager. Tout ce petit monde est basé à Dubaï. Les garçons managers ayant rarement plus de 30 ans, et les filles souvent entre 14 et 20. Le recrutement se passe ainsi. Ces jeunes hommes font miroiter une « vie de rêve », faite de villas luxueuses avec piscine, de Lamborghini, de déplacements en hélicos et jets privés, pour attirer des jeunettes en mal d’amour de LVMH, de shopping et autres fariboles tape à l’œil. C’est une recréation du mac d'antan de la rue Saint-Denis avec sa, ou ses protégées tapinant sur le trottoir version 2.0. La jeune femme devient « influenceuse » et doit chaque jour produire du « contenu » : qui le temps passant ira de se montrer nue, jusqu’au gang bang. Plus son nombre de « followers » est important, plus ses placements de produits rapportent. Le manager lui, est là pour empocher 50% de commission et organiser la surenchère. Il se charge de la promo sur OnlyFans de sa pouliche : en créant artificiellement une « relation personnelle » entre elle et ses souscripteurs. C’est lui qui se fait passer pour la belle et répond aux messages énamourés de ces pigeons en faisant monter la sauce afin qu’ils restent le plus longtemps possible online. Il envoie aussi les photos ou les vidéos en pay per view de celle qui suscite tous leurs phantasmes. Une fois bien accro, leurs cartes de crédit chauffent pour le plus grand bonheur de ce tandem sachant si bien exploiter la solitude sexuelle d’une société autant sexualisée, où le virtuel l’emporte de loin sur le réel. Pour ces pauvres filles, il est de plus en plus difficile d’attirer le client comme par exemple une Bonnie Blue, 25 ans, qui avec son manger a organisé sur le site un « challenge » : coucher avec 1057 hommes en 12 heures…[ii] Elle l’a fait et promet de faire encore mieux la prochaine fois.
Il faut savoir que Dubaï est l’un des épicentres de la prostitution mondiale où les filles repérées sur OnlyFans par des milliardaires du pétrole sont prêt à offrir des sommes importantes pour passer des « moments intimes » avec elles. De devant la camera à la rencontre réelle cela devient presque naturel en cet univers, et ainsi, ces jeunes filles vont de plus en plus mettre le doigt dans une machine à détruire de ce monde impitoyable jusqu’à faire des choses de plus en plus dégradantes afin d’assouvir les phantasmes de vieux pervers payant autant. Certaines filles sont allées livrer des témoignages saisissants.[iii] De leurs propos, on perçoit l’ampleur du phénomène et l’enfer que vivent certaines se réclamant d’etre des influenceuses de haut niveau, devenues de simples objets sexuels dans ce pays du désert.
De la chair fraîche, de la chair fraîche. Cette industrie en besoin permanent de toujours se renouveler. Des nouveaux visages, des nouveaux corps, si possible les plus jeunes possibles. Alors, cette belle jeunette toute fraîche, devient rapidement trop « vieille », trop vue, trop « consommée ». Le « manager » va donc placer son « produit » vers d’autres destinations moins bling-bling, mais toujours lucratives... Pour lui. Les films pornos, la prostitution, les dates sélectionnées. Sa protégée passera donc de main en main au cours de soirées, ou alcools et drogues circulent, et ainsi, en quelques années celle qui fut… Ne sera plus qu’une pauvre chose, déglinguée ayant pour seule compagnie son chihuahua nommé Kevin, du nom de son ex manger qui lui se porte bien ou est en taule.
Dans un monde d'où si peu d’adultes sont exemplaires afin de montrer la voie, de la valeur d’acquisition d’une culture, de l’effort et de l’élévation sans le matérialisme, il n’est pas étonnant que lorsque les trompettes d’OnlyFans sonnent aux oreilles des nymphettes, certaines tombent dans le gouffre du trou noir qui les aspirera… Et les recrachera plus tard, comme une expectoration après un sale hiver. « Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère, haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé. Et, comme le soleil dans son enfer polaire. Mon cœur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé. » Charles Baudelaire.[iv]
Georges ZETER/juin 2025
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