Tu casses et tu fais payer les autres

par Jean-Luc ROBERT
mardi 10 juin 2025

PSG-Inter : Le débat sur les violences relance la question de qui paie les dégâts

L’après-match PSG-Inter, censé être un moment de fête pour les supporters, a une nouvelle fois été marqué par des scènes de violence et de dégradation. Une situation désormais tristement familière, qui soulève des interrogations non seulement sur la sécurité, mais surtout sur la facture laissée aux citoyens.

Invitée sur le plateau de RMC-BFMTV, Marine Le Pen a vivement réagi aux débordements : « Ce sont encore les pauvres citoyens qui paieront les dégâts ». Une déclaration qui sonne comme un écho amer à une promesse formulée par le Premier ministre Gabriel Attal il y a quelques mois : « Tu casses, tu répares. » Une formule simple, ferme, censée incarner la réponse de l'État face aux actes de vandalisme.

Mais dans les faits, comme le souligne la présidente du Rassemblement National, ce principe de responsabilité semble s’éroder. Les auteurs des violences sont rarement identifiés, encore moins contraints à rembourser. Les assurances, les collectivités locales, et donc in fine les contribuables – souvent les moins favorisés – se retrouvent à supporter le poids de ces dégradations.

Cette situation met en lumière une fragilité structurelle de l’État face à la violence urbaine. Plus qu’un simple problème de maintien de l’ordre, c’est la capacité de l’État à faire respecter la justice et la réparation qui est remise en cause. Le gouvernement semble désormais redouter l’embrasement social plus que les critiques politiques, et préfère minimiser les conséquences plutôt que de risquer une confrontation frontale avec les fauteurs de troubles.

En creux, cette séquence illustre une inquiétude plus large : celle d’un pouvoir qui craint de plus en plus la colère populaire. Entre prudence stratégique et résignation silencieuse, la réponse publique apparaît floue, parfois incohérente.

Le slogan « Tu casses, tu répares » avait pour ambition d’apparaître comme un rempart républicain face au chaos. Aujourd’hui, il sonne davantage comme une illusion, rattrapée par une réalité où l’impunité semble devenir la norme et où l’État, loin d’incarner la force tranquille, donne l’image d’une institution sur la défensive.

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