Le Meilleur des Arts dans le Meilleur Des Mondes

par DerWiderstand
jeudi 16 mai 2024

Ni pamphlet tapageur, ni apologie flateuse, cette investigation menée par Aude de Kerros explore les arcanes de l' « art contemporain » de manière minutieuse et méthodique. L'essai est ponctué de cartouches explicatifs. Le résultat de cette enquête de 400 pages interpelle d'autant plus le public amateur d'art ! Celui-ci découvre en effet que l'« AC » (« A » pour Art et « C » pour Contemporain) occupe en réalité le sommet d'un trio infernal ou d'une pyramide ayant pour base la finance internationale et pour côtés, les artistes aux ordres et le fonctionnariat d’État...

On comprends désormais mieux pourquoi ces artefacts bidulaires, qui n'existent que par leur médiatisation outrancière, ressemblent davantage à des sortes de totems ou logos d'entreprise qu'à des œuvres d'art. La raison ? Tel est précisément ce qu'ils sont ! Des logotypes d'une entreprise visant la transformation cybernétique de la société. Les symboles même de la société liquide. La globalisation trouve un accomplissement symbolique dans les produits artistiques et cultutrels écrit l'auteur à la page 382 de son ouvrage.

L'état des lieux étant fait, on est en droit de se demander où sont donc passées les œuvres encore fidèles à l'aventure de l'art ? Pour une moitié, dans les ateliers des artistes dissidents ; pour une autre, dans les yeux du public encore capable d'émerveillement. Une relation de clé à serrure dont cet opus magnum se fait aussi l'écho. L'art peut exister même caché s'écrit Aude de Kerros, avant de nous adresser cet ultime avertissement : L'Histoire nous raconte de nombreuses renaissances, elle en connaîtra d'autres.

A retenir : l'auteure oppose radicalement l'ère de la "modernité" ouverte à tous les courants esthétiques - y compris conceptuels - et la post-modernité, monolatrique et conceptuelle. Dans les faits, elle révèle avec force d'âme que cette post-modernité coïncide avec la mise en orbite d'un nouveau "clergé culturel" apparu en France au début des années 80. Initié par Jacques Lang, ce clergé composé de deux cents inspecteurs d'Etat, inconnu du grand public, impose en effet aux artistes la "Trinité" climat/genre/antiracisme. Clergé autoproclamé, utopie globaliste, nouvelle Trinité... autant de signes avant-coureurs d'une nouvelle religion qui n'est pas sans en rappeler une autre apparue 2000 ans plus tôt...

A discuter : le moyen le plus efficace de lutter contre un monothéïsme d'importation est-il de lui opposer un autre monothéisme d'importation, matrice de tout les uns et de les ismes ? au bien, plutôt, de revenir au polythéïsme des dieux et des valeurs des origines de l'Europe ? 

L'imposture de l'art contemporain, une utopie financière.

www.editions-eyrolles.com, 8,90 €

Site de l'auteur : https://audedekerros.fr/


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