Les hommes sont tous coupables

par rpplbis
jeudi 16 février 2017

L'émission de France Inter "grand bien vous fasse" du jeudi 2 février 2017.

https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-02-fevrier-2017

Le caractère identitaire de la condamnation des hommes énoncée tout le long de cette émission est explicitée à la 31ème minute par la lecture du mail d'une auditrice, lecture d'adhésion, cette lecture n'est assortie d'aucune interrogation, tout comme si ce mail disait le vrai : « Je pense qu'il est essentiel d'éduquer les hommes et les garçons grâce aux méthodes de l'éducation populaire pour que l'empathie fasse partie de leurs valeurs, alors ensuite, ils pourront comprendre ce qu'ils font vivre aux femmes du fait de leur classe dominante. »

Les filles ont l'empathie dans le sang, les hommes et les garçons non. Ce mode de condamnation collective est interdite en principe, mais pour les hommes, elle est pratiquée à grande échelle (beaucoup de coups verbaux sont donnés aux hommes, à tous les hommes ; beaucoup de forces dans ces coups).

Si les garçons n'ont pas l'empathie en eux et qu'il faut le leur apprendre, je m'étonne que ce ne soit pas fait aisément, l'éducation étant exercée essentiellement par les femmes.

Ce point passe à l'antenne à la minute 21’ 48’’, dit par un homme Thibault de Saint Maurice, philosophe, et, complètement euphémisé. Il est difficile de comprendre ce qu’il veut dire, il n’ose pas parler et dira plusieurs fois, à la suite de l’animateur d’ailleurs, qu’il n’est pas question de justifier ce fait : « il y a quelque chose d’un petit peu paradoxal, c’est que les enseignants sont aujourd’hui majoritairement des femmes » Qu’y a-t-il de paradoxal ? Les enfants sont toujours réputés être aux mères, dans une fusion que le père doit casser. Rien n’a changé dans ce schème de la psy de ce côté-là. Il y a d’autres corps de métier où les femmes sont majoritaires (les magistrats qui est un des trois pouvoirs, pouvoir sans aucune contrepartie… la médecine…) « quand on est un homme dans une salle des maîtres, on est en minorité… » c’est un combat politique, une discussion entre un homme et une femme ? et d’une politique identitaire ? Cela « peut tendre la situation ». « l’absence de parité crée un déséquilibre, ce qui est intéressant, c’est que comme dans l’enseignement, c’est inversé, ça permet du coup d’être convaincu qu’il faut bien de l’équilibre dans tous les cas ». L’animateur nous sort de cette confusion par le témoignage d’une femme qui cite un homme dans une parole indécente et cela permet d’accabler tous les hommes et de repartir…

J'ai donné deux informations de ce type à l'émission : Une enseignante de mon fils, alors en CE2, m'a accueilli par un : "Ah, c'est vous. Je m'arrange mieux avec les mères." Je n'étais pas légitime donc de m'occuper de mon enfant. Propos sexiste à mon avis condamnable également du point de vue des obligations de la fonction publique (obligation de neutralité).

Une autre fois, j'ai entendu à côté de moi, à la sortie de l'école, une enseignante dire à une mère : "je préfère les weekends maman aux weekends papa !" Mêmes réflexions sur l'obligation de neutralité de la fonction publique. Sexisme de ces femmes, inverse de celui qui a été le seul à avoir le droit de s'exprimer dans cette émission d'une radio de service public. Ces propos sexistes tenus par des femmes, des enseignantes, que j'ai fait connaître à cette émission répondaient à son intitulé et y avaient droit de citer.

Aucun débat n’était possible ; n’était possible que le harcèlement des hommes, tous amalgamés, tous stigmatisés.

Une réflexion désobligeante d'un député est répétée et commentée abondamment, comme si c’était l’essence de ce que tout homme a dans le cœur et dans son comportement envers les femmes. Amalgame et stigmatisation sont deux types de discours politiquement interdits pour certaines catégories de la population, les musulmans.

Je demande un droit de réponse à l'antenne et une réponse circonstanciée de l'animateur. Pendant toute l'émission, les hommes, en masse et sans distinctions, sont vilipendés et accusés des pires maux (aux dires des participantes) sans pouvoir se faire entendre (sauf ceux qui vont dans le même sens).

Marie Cervetti loue « la domination des femmes » (27’) : on est « maîtresses de la destinée de l’humanité, on peut très bien décider demain de ne plus du tout faire d’enfants, et bien, c’est fini, on n’existe plus, donc il faut pouvoir maitriser ça et puis de tout temps, le fait que les femmes aient ce pouvoir absolument colossal est totalement terrorisant pour les hommes, qui évidemment comme on le sait à ce jour, ne l’ont pas ». La suite, par l’animateur, n’est pas logique, mais elle ramène à l’essentiel de cette émission : « ça me rappelle… personne n’est plus arrogant envers les femmes plus agressif ou méprisant qu’un homme inquiet pour sa virilité ». Pan sur la virilité.

Ça me rappelle tout à fait autre chose, que jamais une femme a fait un enfant toute seule (sauf peut-être Marie, mais on n’est pas obligé d’y croire), que jamais deux femmes ont fait un enfant ensemble, que Marie Cervetti est née d’un homme et d’une femme, comme nous tous… que si les hommes décidaient de ne plus faire d’enfants, l’humanité serait finie pareillement… L'égalité des femmes et des hommes dans la procréation est parfaite.

Dans mon divorce, les juges ont pris leur décision sur l'idée qu'ils ont eu de moi que je « volais le rôle de mère à la mère » et que je faisais vivre ma famille dans une « confusion des rôles parentaux ». Nous vivons encore sous ces assignations. Pour aboutir à ce résultat, les juges ont suivi les déclarations d'un expert-psychiatre qui a « postulé » que ma mère était dépressive. Il n'a pas examiné ma mère et viole le serment d'Hippocrate. Ce postulat est une diffamation. De ce postulat, il « constate » selon son mot cette « confusion des rôles parentaux » dont je suis seul coupable, mes enfants et leur mère en étant victimes.

Pas moyen de passer cela à l'antenne. Il n’y a qu’une vérité dans cette émission : Les hommes sont porteurs de toutes les culpabilités, les faits cités à l'antenne étant choisis de telle sorte que tous les hommes soient tout le temps coupables de façon indifférenciée.

Je réclame un droit de réponse à l'antenne, France Inter étant une radio de service public.


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