Le renoncement linguistique

par C’est Nabum
vendredi 17 mai 2019

La Langue, cheval de Troie de l’abrutissement général.

J’en ai assez de ces collectivités, Métropoles prétentieuses, Agglomérations hautaines, communautés de communes ambitieuses, qui galvaudent sans vergogne notre langue française pour laisser organiser sur leurs territoires des événements dont la principale caractéristique est de se parer, en dépit de la loi Toubon sur la protection de la francophonie, de termes anglophones afin d’assurer, prétendument une couverture internationale à la chose.

Tous ces petits valets du libéralisme se couchent devant l'hégémonie de la pensée unique, du pouvoir de l’argent et de la machine à tout niveler par le bas. Qui peut encore prétendre qu’en agissant ainsi ils font honneur à leur mandat ? Ils sont la honte de la nation tout autant qu’ils favorisent la lente et inexorable décadence de notre culture.

Il n’est d’ailleurs pas possible de leur faire comprendre quoi que ce soit. Ces prétentieux se caractérisent d’abord par leur inculture et ensuite par la faiblesse sidérante de leur vocabulaire. C’est d’ailleurs pour palier cela qu’ils ont recours à des termes valises, passe-partout et issus d’un sabir international, forme réduite d’un créole planétaire.

Plus leur programme est porteur de termes issus de l’anglais, plus ces gens, pourtant élus de la République, se gonflent d’importance et se persuadent d’entrer de plain-pied dans la modernité. Ils rêvent d’être de leur temps, d’ouvrir leur ville à des milliers de touristes venus d’ailleurs. Ils se trompent lamentablement, faisant de notre environnement, la copie conforme de celui du voisin.

Il n’est pas possible de leur faire entendre raison, persuadés qu’ils sont d’être dans le vent, de devancer même un mouvement mondial qui va tous nous transformer en consommateurs décervelés pour le seul profit du grand marché planétaire. Incapables de la moindre vision, dépourvus de toute réflexion, ils ne font que reproduire ce qui se fait partout ailleurs.

Ne soyez pas surpris si les commerçants suivent le même chemin tandis que les annonceurs leur emboîtent aussi le pas. Sur les devantures, sur les affiches, les mêmes mots venus d’ailleurs, la même simplification de la pensée, les mêmes raccourcis langagiers. Eux au moins n’enfreignent pas la loi, puisque rien ne les contraint à user de notre si belle langue. Ils diffèrent en cela des canailles qui nous gouvernent.

Les autres, ces responsables de l’évènementiel, de la culture, des festivités et autres manifestations se vautrent dans le déni de leur patrimoine culturel. Ils le font par imitation, incapacité à comprendre les enjeux, gestion à courte vue, facilité et incompétence. Car c’est seulement en restant soi-même qu’une nation ne se dissout pas dans le maelström global de la mondialisation forcenée.

Faire des citoyens des robots obéissants, des individus disposés à ne plus revendiquer une appartenance et des racines est finalement le plus sûr moyen pour eux de rester en place. Moins les gens conservent leurs valeurs, plus ils sont aptes à se plier à cette vaste machinerie acculturation collective.

Une fois encore, ces prétendus responsables, irresponsables notoires vont hausser des épaules à mes incessantes récriminations tout en les repoussant d’un revers de main hautain. Ces propos, tenus dans une langue dont ils ne peuvent plus percevoir toutes les nuances, sont pour eux sans importance, insignifiants et dérisoires. Ils se presseront alors à leurs immenses événements estampillés d’un terme anglophone, seule garantie à leurs oreilles de l’importance de la chose.

Voilà donc le gentil petit commentaire que j’accolerai désormais à leurs annonces évènementielles afin de les contrarier un peu et de leur signifier toute la bassesse de la traîtrise dont ils font preuve à l’égard de notre si noble langue.

Lexicalement leur.


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