Voyage au pays des oiseaux...

par rosemar
vendredi 17 mai 2019

Elles cherchent le pays des oiseaux, plus précisément Coucouville-les-nuées, la cité idéale fondée par deux personnages dans la célèbre pièce d'Aristophane intitulée Les oiseaux.

Après avoir longtemps voyagé, elles croient être parvenues à destination, mais elles ne sont pas sûres.

 

Les deux protagonistes de ce spectacle, deux femmes essaient alors d'entrer en communication avec le monde des oiseaux, pour rétablir leur royauté usurpée il y a bien longtemps par les dieux et mise à mal tous les jours par les hommes...

L'une d'entre elles porte un baluchon, l'autre tient une harpe et une cage d'oiseau.

 

Les deux personnages discutent, c'est l'occasion de commenter d'abord le nom "oiseau" qui contient toutes les voyelles et la consonne "s". Comment ne pas voir que d'autres consonnes étaient plus appropriées ? Le "l" bien sûr, ou encore le "v" des ailes déployées, ce que souligne bien le poète Francis Ponge.

 

Soudain, une voix off déclare : "Coucouville-les-nuées, vous êtes arrivés à destination !"

Avec des jumelles, une des dames observe alors les alentours : elle voit un signe, un temple, un observatoire d'oiseaux... "temple, templum, templare, contempler... au départ, un temple, c'est simplement un rectangle qui est tracé par les devins, on y observait le passage des oiseaux, et ça servait à prédire l'avenir..."

 

Et les deux dames vont s'attacher à amadouer les oiseaux, les appeler au son d'instruments de musique, d'abord une flûte au son enchanteur, puis une autre minuscule flûte magique...

Ainsi, ce spectacle musical nous fait découvrir toutes sortes d'espèces d'oiseaux.

 

Sont tour à tour évoqués bécasseaux, pluviers, camarguais, aigrettes, martinets, goélands, bécasses, chouettes, rossignols, cigognes, faucons pèlerins...

Tant de noms d'oiseaux évocateurs, tant d'espèces que l'on connaît si mal... L'occasion de découvrir leurs caractéristiques, leurs moeurs étonnantes.

 

Un message est lancé aux oiseaux : "Pardon pour les cages, les fusils, les filets, les collets, la glu, pardon pour les ULM, les drones, pardon pour les lignes à haute tension, pardon pour le glyphosate et tous les insecticides, pardon pour les élevages en batterie, les pâtés, les tourne-broches, le coq au vin, la poule au pot..."

 

Bien sûr, la poésie est aussi convoquée au cours du spectacle : 

"Oiseau tranquille au vol inverse oiseau
Qui nidifie en l’air
A la limite où notre sol brille déjà
Baisse ta deuxième paupière la terre t’éblouit
Quand tu lèves la tête

Oiseau tranquille au vol inverse oiseau
Qui nidifie en l’air
A la limite où brille déjà ma mémoire
Baisse ta deuxième paupière
Ni à cause du soleil ni à cause de la terre
Mais pour ce feu oblong dont l’intensité ira s’augmentant
Au point qu’il deviendra un jour l’unique lumière..."

Le son de la harpe vient ponctuer ce poème de Guillaume Apollinaire.

 

Aux textes se mêlent des messages radios, des images vidéos, des enregistrements phono, des morceaux de musique, des sifflements, des chansons, des cris d’appeaux…

Ce spectacle enchanteur délivre avec humour et poésie un message écologique : les oiseaux doivent être protégés, alors que tant d'espèces disparaissent.

 

La compagnie Mistral gagnant est spécialisée dans les spectacles à la fois drôles, poétiques et scientifiques, traitant des relations de l’homme avec la Nature à travers de grands textes de la littérature (les arbres avec
Armand Gatti, les fleurs avec Colette, la botanique avec Jean-Jacques Rousseau, les insectes avec Jean Henri Fabre.)

Le titre du spectacle : Pinsons, rires et tétras lyres... un spectacle de et avec Pauline Tanon et Barbara Schröder.

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/voyage-au-pays-des-oiseaux

 

Vidéos :

 


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