Bilan en demi-teinte pour l’euro

par Henry Moreigne
vendredi 29 décembre 2006

Selon les résultats d’un sondage publié dans l’édition du Pèlerin du 28 décembre, 52 % des personnes interrogées sont déçues par le passage à l’euro. Cinq ans après son introduction, la monnaie unique présente un bilan en demi-teinte.

94 % des personnes interrogées estiment que le passage à l’euro s’est traduit par une hausse du prix du panier de la ménagère. Un sentiment partagé par tous les Européens qui ont adopté l’euro, et qui ne manque pas de réjouir les enfants de la perfide Albion qui se félicitent de leur positionnement hors Euroland. Au fond, la monnaie unique symbolise bien de quelle façon le citoyen ordinaire ressent l’Union européenne : avec résignation et un certain pessimisme.

Et il est vrai que si l’euro est une réussite technique incontestable, ses conséquences sur la vie courante des Européens ont été mal appréhendées. Il est loin, l’enthousiasme du 1er janvier 2002, et le plaisir de tenir entre ses mains nouveaux billets et nouvelles pièces. L’alignement systématique au demi ou à l’euro supérieur s’est concrètement traduit par une hausse remarquée des produits les plus courants. Avec un taux de conversion de l’euro en francs à 6,56, autant dire que la progression a été conséquente, alors que dans le même temps l’évolution des salaires s’est faite au centième d’euro près.

Les avantages sont beaucoup plus difficilement saisissables. Pour les eurocrates, l’euro a pour fonction d’apporter, à travers la monnaie unique, une cohésion des politiques économiques des membres de l’Union européenne, et de favoriser les échanges intracommunautaires. Il constitue de ce fait à leurs yeux un outil politique de l’intégration européenne.

Succès économique, l’euro n’est pas pour autant un succès populaire. L’Europe, ce n’est pas seulement celle des entreprises, mais aussi celle des citoyens. Faute d’avoir suscité une réelle dynamique économique, et, par ricochet, créé un enrichissement collectif, l’euro n’a pas renforcé le sentiment d’appartenance à un même territoire, et son corollaire, le désir de vouloir vivre ensemble.


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