STIF, le feuilleton politique le plus nul de l’année à Paris ?
par Jean-Paul Chapon
mardi 21 juin 2005
Pendant ce temps, le gouvernement fait passer à la sauvette la « garantie de transports » avant que la région de prenne contrôle du STIF. La gauche et les syndicats sont mis en minorités, et voilà, 33% minimum pour la SNCF, et 50% pour la RATP, sous peine d’amendes. Et une amende payée par ces deux sociétés en cas de non-respect de ses niveaux garantis, ce qui risque sûrement de retenir un syndicat gréviste ?
Le Président de la Région, Jean-Paul Huchon dit qu’il ne veut pas prendre contrôle du STIF et qu’il ne nommera pas ses représentants car l’Etat ne veut pas décoincer une rallonge au-delà des 529 millions actuels du budget de fonctionnement du STIF. Courage fuyons, plutôt que de dénoncer le scandale de l’intérieur, il est plus confortable de se laver les mains et d’arriver à une situation de blocage. Pourtant, cela aurait pu être aussi l’occasion de faire quelques réformes comme par exemple proposer de faire évoluer le nombre d’administrateurs pour qu’ils représentent mieux les intérêts des Franciliens. Il y a actuellement 5 représentants pour Paris et ses 2 millions d’habitants et 7, un par département, pour les 9 millions d’habitants de la petite et de la grande couronne. On comprend mieux comment on fait voter un tramway sur les maréchaux et qu’Orbitale ou les différents trams de banlieue à banlieue sont toujours repoussés aux calendes.
On fait aussi remarquer de ci, de là, que le budget de la région parisienne est à lui seul égal à celui de toutes les autres régions additionnées, mais on oublie de signaler que le trafic régional parisien représente plus de 60% de tous les trafics régionaux français ?
En ce jour de pic de
pollution
en région parisienne, de tels arguments comptables effraient un peu. D’ailleurs la ligne A du RER a encore connu des incidents techniques, problèmes d’infrastructure je crois, ce matin. Mais bien sûr ce n’est pas une priorité, et ce n’est pas très glamour que de parler des problèmes d’aiguillages, de caténaires, de wagons, de retard, de banlieue et de banlieusards. Qui est prêt à s’engager là-dessus ?
Bref tout le monde s’accorde sur le fait qu’il y a une crise, une de plus.
Je ne dirais pas que les franciliens sont pris en otage. Je n’ai jamais aimé galvauder ce mot otage, et l’actualité de ces derniers mois dans toute sa cruauté nous interdirait de le faire. En revanche, je me permettrais de dire, qu’ils soient de droite, gouvernement et pouvoirs publics, ou de gauche, municipalité de Paris, région Ile de France, tous nous utilisent vraiment comme un enjeu d’affrontement au gré des blocages des uns et des reculades des autres. En bref pas pris en otages, mais vraiment pris pour des cons !