Attaque de drones sur le Kremlin, menace ou faux drapeau ?

par Patchwork Mental
jeudi 25 mai 2023

(Ecrit les 9 et 10 mai 2023.)

La nuit du 2 au 3 mai 2023, deux drones - dont au moins un chargé de 400g d'explosif TNT - ont été interceptés avant d'atteindre leur cible : le Kremlin où se trouve un bureau et un appartement de Vladimir Poutine.

Mais qui est donc derrière cette attaque jugée terroriste par les russes ?

Etant donné des caractéristiques des drones utilisés, il est quasiment certain que leur lancement s'est effectué depuis le territoire russe lui-même, l'Ukraine est bien trop éloignée.

 

Regardons tous les cas de figures possibles (ou tout du moins une grande partie) que mon cerveau malade est capable d'imaginer :

 

Hypothèse #1 : Il s'agit d'une attaque sous faux drapeau.

Le paralèlle a été fait en Russie avec le World Trade Center. La propagande russe insiste sur le fait que l'Occident est ligué contre la Fédération de Russie. Cette image choc d'une attaque terroriste peut faire accepter aux citoyens hésitants ou anti-guerre les choix autoritaires de leur dirigeant.

C'est peut-être un contre-feu pour masquer de mauvais résultats de son « opération militaire spéciale » et/ou une excuse toute trouvée pour un défilé du 9 mai plutôt réduit au strict minimum et la promulgation futur de nouvelles lois encore plus dures pour la population.

D'un autre coté cela met en évidence le manque de sécurité y compris à Moscou même. Quoiqu'il en soit, Poutine ne s'embarrasse d'habitude pas trop de fioritures pour appliquer des mesures politiques ou militaires. A-t-il vraiment besoin d'une telle mise en scène ? Dans ce cas c'est qu'il est en très mauvaise position.

 

Hypothèse #2 : C'est une action intentée par une faction russe anti-guerre/anti-Poutine/pro-démocratie.

Menacer Poutine pour le faire céder ? A mon humble avis c'est illusoire, ça aurait plutôt l'effet inverse et des citoyens résistants risquent la prison, ou pire. Ne pas oublier non plus que plusieurs oligarques russes ont bien été mystérieusement privés de leur vie sur Terre depuis le début de la guerre. De quoi dissuader même le plus avide des hommes, y compris les politiciens.

Il faut aussi noter que les potentiels candidats à la succession de l'autocrate n'ont pas l'air d'être moins militaristes, bien au contraire. S'ils sont prêts à un coup d'état, ils utiliseront des méthodes beaucoup plus radicales que deux petits drones lancés sur un batiment même pas occupé par leur cible.

 

Hypothèse #3 : Pourquoi pas des infiltrés ukrainiens ?

Il est tout à fait probable que de courageux ukrainiens ont réussi à entrer en Russie ou bien s'y sont installés depuis plusieurs années et mènent maintenant des opérations de sabotages ou de subversions.

Avoir choisi comme cible un bâtiment officiel et symbolique est certainement plus aisé que de viser une voiture mobile dans laquelle pourrait se trouver le président ennemi. L'idée serait de déstabiliser le pouvoir en place et d'avoir une nouvelle image choc pour un timbre, après celui du Pont de Kertch en feu, afin d'encourager son camp. On pourrait même supposer que dans ce cas la cible n'était pas le bâtiment en lui-même – qui de toute façon ne risquait pas grand chose contre un si petit drone -, mais plutôt le drapeau russe qui flottait au sommet de sa coupole.

 

Hypothèse #4 : Et si c'était une ingérence d'une force externe à la Russie et à l'Ukraine ?

Les bellicistes sont nombreux en Occident - comme ailleurs -, aussi bien dans certains pays de l'est que dans les grandes sphères anglo-saxonnes et otaniennes biberonnées à l'anti-communisme amalgamé à l'anti-russie depuis des décennies. Pour eux toute méthode pour aggraver le conflits est envisageable, comme utiliser les couloirs maritimes - instaurés pour exporter les céréales – pour attaque la Crimée à l'aide de drones flottants.

Mettre en feu le Kremlin pourrait monter le moral des ukrainiens mais aussi la détermination des russes, montant encore la tension entre les deux pays et éloignant d'autant plus les futurs accords de paix et l'acceptation des peuples.

Il peut également s'agir d'autres forces étrangères, d'Afrique, du Moyen-Orient ou même de Chine qui ont quelques sévères rancunes avec l'OTAN. Elles peuvent se servir de la Russie comme un proxy pour affaiblir/ruiner/battre les USA ou l'Occident en général et se réjouissent d'une possible victoire russe. Notons à ce propos que la dédollarisation du monde et de l'élargissement des BRICS n'ont jamais été autant d'actualité : se crée en silence la plus grande alliance du monde, en opposition à l'hégémonie américaine.

 

Hypothèse #5 : Un message pour les initiés ?

Cette attaque symbolique pourrait aussi être un avertissement ou une menace pour les protagonistes, du genre : « Nous l'avons fait une fois et nous pouvons recommencer. Poutine, vous n'avez nul part ou vous cacher ! »... afin de réduire le champ d'actions possibles du président russe en le forçant à se terrer dans un bunker. Ou au contraire, ce serait une incitation à Zelensky pour lancer sa contre-offensive tant attendue pour beaucoup d'experts de l'OTAN qui trépignent d'impatience. La presse a en effet noté un comportement étrange du président ukrainien qui est resté à l'étranger plus longtemps que prévu. Peut-être qu'il sait qu'une contre-offensive réussie est sa seule chance de rester en place et surtout en vie. Le général ukrainien Zaloujny aurait même refusé de communiquer sur cette contre-offensive avec Comité militaire de l’OTAN. La confiance règne.

 

Avez-vous d'autres hypothèses ou remarques à faire ? Selon vous qui en est l'instigateur et dans quel but ? L'espace des commentaires est là pour vous !


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