Dupond-Moretti : un bilan catastrophique et une humiliation publique face à Sarah Knafo
par Jean-Luc ROBERT
lundi 26 mai 2025
Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux depuis 2020, était censé incarner une nouvelle ère de la Justice. Ancien ténor du barreau, médiatique et controversé, il avait promis de réconcilier les Français avec leur système judiciaire. Quatre ans plus tard, le constat est sans appel : le bilan est calamiteux, et le ministre semble désormais incapable de le défendre, y compris face à ses opposants directs.
Lors d’un récent entretien sur Paris Première, Sarah Knafo — conseillère politique de Reconquête et figure montante de la droite nationale — a mis le ministre en grande difficulté. Avec calme mais fermeté, elle l’a confronté sur plusieurs points : explosion de l’insécurité, sentiment d’impunité généralisé, engorgement des tribunaux, et surtout l’effondrement de la confiance des citoyens envers la justice. Dupond-Moretti, visiblement pris au dépourvu, n’a pas su répondre avec clarté. Les mots lui ont manqué. Le malaise était palpable.
Ce moment sur Paris première a eu valeur de symbole : le ministre de la Justice réduit au silence face à une jeune femme déterminée, préparée, et parfaitement à l’aise sur le fond comme sur la forme. Une véritable humiliation pour celui qui, autrefois, maîtrisait l’art oratoire au millimètre près.
Sur le fond, les critiques sont nombreuses. Depuis sa nomination :
*** Rien n’a été fait pour restaurer l’autorité de la justice pénale, ni pour répondre à la crise des moyens dans les tribunaux. *
** Les magistrats restent à bout, la grève de la justice en 2021 l’a prouvé.
*** Les peines ne sont toujours pas appliquées efficacement : la surpopulation carcérale continue, les aménagements de peine automatiques aussi.
*** La loi sur la justice restaurative, bien qu'intéressante sur le papier, a été vécue comme une gifle par les victimes, tant le sentiment d’impunité domine.
*** L'insécurité n'est pas un sentiment pour de nombreux français mais une réalité.
Pendant ce temps, les Français assistent, impuissants, à la banalisation des violences, à la récidive constante, et à l’impunité de plus en plus flagrante dans les faits divers du quotidien.
Le passage télévisé sur Paris Première cristallise cette chute : Dupond-Moretti n’a pas seulement été mis en difficulté — il a été exposé. Déstabilisé, incapable d’articuler une réponse solide, il a donné raison à ceux qui dénoncent son absence de vision et sa gestion plus politique que structurelle du ministère.
Ce duel avec Sarah Knafo, que certains auraient pu minimiser, restera comme le révélateur d’un mandat raté, et peut-être même comme l’un des symboles du discrédit croissant qui entoure la politique judiciaire du gouvernement Macron.