Un jour tous égaux ?
par politzer
vendredi 23 mai 2025
Un jour tous égaux ?
L’humanité porte un double projet : s’adapter à une nature indifférente, comme l’observait Descartes, et l’aménager pour le bien commun sans la détruire. Ce dessein se heurte à des contradictions : entre les humains et la nature, souvent exploitée au détriment de la survie collective, et entre les humains, divisés par la lutte pour les ressources et la compétition sexuelle basée sur le statut social. Le communisme, en visant l’égalité absolue, propose de résoudre ces tensions par l’abondance, où le coût marginal des biens tend vers zéro, rendant les différences socialement neutres. Le socialisme, étape transitoire, réduit les inégalités mais reste ancré dans la rareté, laissant les hiérarchies persister. La science, en transformant la nature humaine et son environnement, pave la voie à une société où l’attirance sexuelle repose sur les qualités intrinsèques, non sur le prestige et le rapport monétaire. Cet article explore cette dynamique, fondée sur des perspectives historiques, économiques et écologiques, sans nier les différences ni sombrer dans des illusions.
Socialisme : la rareté alimente les hiérarchies
Le socialisme collectivise les moyens de production, alphabétise, soigne, et intègre les marginaux dans le travail collectif, dissolvant des conditions comme le lumpenprolétariat. Mais la rareté – ressources, opportunités, prestige – maintient les hiérarchies. En URSS, les bureaucrates dominaient les ouvriers ; dans les socialismes nordiques, les élites accaparent les écoles prestigieuses. Les différences naturelles, comme les aptitudes cognitives ou manuelles, deviennent des leviers d’inégalité : un savant surpasse un tôlier, un ingénieur éclipse un nettoyeur de surface.
Ces hiérarchies reflètent les contradictions humaines. Face à la nature, le socialisme exploite les ressources, souvent au prix de dégâts écologiques, comme les pollutions industrielles soviétiques. Entre humains, la lutte pour les ressources rares (terre, capital) et l’attirance basée sur le statut (prestige, pouvoir) creusent les divisions. Les Nobels juifs, surreprésentés (20 % des lauréats pour 0,2 % de la population), incarnent cette rareté : un possible avantage cognitif (QI moyen de 115 chez les Ashkénazes) et un accès privilégié aux réseaux académiques leur ont permis d’exceller. Mais pour chaque Nobel, des tôliers juifs, des ouvriers, des paysans africains voient leurs talents – façonner une tôle en sphère, nourrir une curiosité – bridés par un système qui rationne les chances. Le socialisme atténue ces injustices, mais la rareté perpétue les hiérarchies et les contradictions.
Communisme : l’abondance résout les contradictions
Le communisme parie sur l’abondance, où la technologie et la collectivisation réduisent le coût marginal des biens (nourriture, savoir, soins) à zéro. La Chine, avec sa production massive et son éradication officielle de la pauvreté en 2020, esquisse ce chemin, malgré ses hiérarchies persistantes. L’abondance dissout les contradictions. Face à la nature, elle permet d’aménager sans détruire : technologies vertes (énergie solaire, agriculture durable) s’adaptent à l’environnement tout en répondant aux besoins. Entre humains, elle supprime la lutte pour les ressources et le statut : quand chacun a assez, l’attirance se fonde sur les qualités – créativité, curiosité, humanité , goûts partagés– et non sur le prestige social.
Dans l’abondance, les hiérarchies oppressives deviennent des différences neutres. Une mémoire physionomiste exceptionnelle, un talent pour la tôle, une curiosité inextinguible persistent, mais n’accordent ni pouvoir ni supériorité. Un tôlier n’est pas « inférieur » à un savant ; un nettoyeur de surface, intégré dans une communauté, partage la même dignité. La science résout les contradictions internes : chirurgie réparatrice, thérapies cognitives, et médecine atténuent les écarts naturels. Un jeune avec un retard cognitif, nettoyeur de surface dans un collectif, contribue pleinement ; une curiosité encouragée par un professeur s’épanouit. Ces exemples préfigurent le communisme : une société où les différences s’harmonisent, sans domination.
Science et nature : aménager pour l’égalité
L’humanité doit s’adapter à une nature non conçue pour elle seule, comme le notait Descartes. Le communisme fait de cette adaptation un projet collectif : aménager la nature pour tous, sans la détruire. La science est cruciale. Les technologies vertes réduisent les pollutions ; l’IA démocratise le savoir ; la neuroplasticité montre que l’intelligence se développe avec un environnement adapté. Ces avancées atténuent les différences naturelles : interventions médicales qui égalisent les apparences, boostent les capacités cognitives, réduisant les écarts qui, sous la rareté, alimentaient les hiérarchies.
Les contradictions entre humains s’apaisent. La lutte pour les ressources disparaît dans l’abondance ; l’attirance sexuelle, libérée du statut, valorise les qualités intrinsèques. Un tôlier façonne une sphère à partir d'une plaque de tôle ; un savant résout une équation ; un nettoyeur de surface maintient la propreté : ces différences, autrefois hiérarchisées, deviennent complémentaires. La solidarité inclut ceux sans dons évidents, assurant une place à chacun, du curieux au nettoyeur.
Défis : écologie et relations humaines
Le passage à l’abondance écologique et sociale est complexe. Produire à coût marginal zéro exige une base économique immense, comme la Chine le tente, mais sans reproduire ses hiérarchies (cadres, élites). Aménager la nature sans la détruire demande une discipline collective, corrigeant les excès socialistes (pollutions, déforestation). Humainement, l’ambition persiste : même dans l’abondance, certains chercheront à se distinguer. Une révolution culturelle, valorisant les qualités sur le statut, devra réorienter ces pulsions vers le collectif.
Inclure ceux sans talents évidents exige une solidarité active. Un nettoyeur de surface intégré est un succès, mais généraliser cela nécessite une société qui voit chaque contribution comme essentielle. Einstein, pour qui « l’imagination est bien supérieure à l’intelligence », inspirerait cette imagination collective : inventer des façons d’aménager la nature et la société pour que tous, du tôlier à l'ingénieur, prospèrent sans conflit.
Un jour tous égaux ?
L’égalité absolue, c’est l’abondance du communisme, où les contradictions – humains contre nature, humains entre eux – s’évanouissent. Les Nobels juifs, fruits d’une rareté où talents et opportunités étaient concentrés, montrent ce qu’une minorité peut accomplir. Le communisme universalise cela : que le tôlier, le nettoyeur de surface, le savant brillent, sans opprimer. La science atténue les différences et aménage la nature ; l’abondance supprime les luttes, orientant l’attirance vers les qualités. La Chine trace une voie, mais reste dans la rareté socialiste.
Les différences persisteront, mais leur rôle oppressif s’éteindra. Chaque tôle façonnée, chaque surface nettoyée, chaque curiosité nourrie est un pas vers un monde où l’humanité s’adapte à la nature et l’aménage pour tous. Un jour tous égaux ? Oui, quand l’abondance, la science et la solidarité transformeront les contradictions en harmonie, et l’attirance en reconnaissance mutuelle des qualités humaines.