Interview apocryphe du « pauvre con »

par Peachy Carnehan
lundi 3 mars 2008

Le « pauvre con » du Salon de l’agriculture reste introuvable. Par défaut voici l’interview exclusive qu’il n’a jamais accordée à la presse.

Quand Nicolas Sarkozy a appris que sa rencontre avec le "pauvre con" du Salon de l’agriculture avait été filmée, il s’est encore emporté : "Putain, quelle merde ! Ils vont me faire chier avec ça !" (Le Canard enchaîné, 27/02). Il ne pensait pas si bien dire. Cinq jours après son exploit, la vidéo a été consultée six millions de fois sur le site du Parisien, presque autant sur les sites de partage et les blogs. Les chaînes de télévision du monde entier continuent de passer les images en boucle, et, consécration suprême, le nom de domaine pauvrecon.com est maintenant en vente sur ebay. Un véritable triomphe pour celui qui prétendait vouloir rétablir les cours de morale et de civisme à l’école.

UN "PAUVRE CON" INTROUVABLE

Après cette performance, on s’est beaucoup interrogé sur les troubles de comportements de plus en plus fréquents du président, sur sa capacité à gouverner sereinement, et même sur ce qu’il pourrait bien faire des codes nucléaires en cas de nouveau coup de sang. On a donc beaucoup parlé sur Sarko mais on a oublié d’évoquer l’autre protagoniste de l’affaire : le "pauvre con" lui-même. Qui est-il ? Que faisait-il là ? Pourquoi n’a-t-il pas voulu serrer la main de Sarko, cet infidèle ?

Pour répondre à ces questions essentielles, notre équipe s’est donc lancée à la recherche du "pauvre con" du Salon de l’agriculture, et... nous ne l’avons pas retrouvé. Non, malgré nos efforts le "pauvre con" reste introuvable. Par défaut voici l’interview exclusive qu’il n’a jamais accordée à Peachy Carnehan.

Elora Catset


INTERVIEW EXCLUSIVE DU "PAUVRE CON"
Par Peachy Carnehan

Peachy Carnehan : Monsieur X bonjour, avant d’accepter cette interview vous avez tenu à conserver votre anonymat. Comment pouvons-nous vous appeler ?

Monsieur X : Je ne sais pas moi, le "pauvre con". Comme ça les gens comprendront.

Peachy Carnehan : Pourquoi vouloir conserver l’anonymat ?

Le Pauvre Con : Se faire traiter de "pauvre con" par le président de la République c’est pas très glorieux, même si c’est injuste. C’est pour me protéger, ma famille, mes enfants, mes petits-enfants et moi.

Peachy Carnehan : Vous parlez d’injustice, mais Roger Karoutchi a félicité Sarkozy pour sa réaction. Il a même ajouté qu’à la place du président il vous aurez « mis une baffe ».

Le Pauvre Con : Karouchi (sic), connais pas.

Peachy Carnehan : Peu de gens le connaissent, c’est le sous-ministre chargé des Relations avec le Parlement.

Le Pauvre Con : Le président insulte un vieux monsieur qui pourrait être son père et ses ministres, eux, ils veulent le taper. C’est des gangsters ou quoi ?

Peachy Carnehan : Selon François Fillon et Xavier Bertrand vous seriez un « voyou » parce que « le président de la République ne se laisse pas insulter ».

Le Pauvre Con : Un voyou ? (Il s’emporte) Je suis entré dans la Résistance quand j’avais 15 ans ! Des voyous j’en ai vu pendant la guerre et je peux vous dire à quoi ils ressemblent. Et puis je ne l’ai pas insulté, c’est quoi ces méthodes ?

« JE NE VOULAIS PAS ATTRAPER DE MALADIE »

Peachy Carnehan : Ils vous reprochent d’avoir refusé de lui serrer la main.

Le Pauvre Con :
Et alors c’est un crime maintenant ? Ça fait de vous un voyou ? Et puis les insultes elles viennent de lui, c’est moi qu’on a traité de "pauvre con" à deux reprises. C’est ma tête qu’on a vu à TF1 et dans Internet (sic) ! Même mon petit neveu en Amérique il m’a reconnu.

Peachy Carnehan : Pas d’excuses à attendre de votre part ?

Le Pauvre Con : Ils peuvent se gratter, j’attends les siennes. Et signées de sa main !

Peachy Carnehan : Dernière question, pourquoi avez-vous refusé de lui serrer la main ?

Le Pauvre Con : Sarkozy il arrivait du pavillon des cochons, il venait de les toucher. D’ailleurs il a failli se faire mordre, on ne caresse jamais un porc mâle, c’est pas un chat. Il aurait pu se faire croquer la main. Après ça il attrape une vache par les cornes, ce qui est très dangereux, et il se met à serrer la main des gens sans mettre les gants stériles. Il n’a jamais mis les pieds dans une ferme celui-là, je ne voulais pas attraper une dermatose. Alors quand il s’est approché, et comme je savais qu’il est proche des gens et qu’il les tutoie, je l’ai prévenu en lui disant "Ah non, touche moi pas !" Et là il me traite de pauvre con.

Peachy Carnehan : C’était donc ça le sens de votre réponse quand vous avez rétorqué "tu me salis" ?

Le Pauvre Con : Oui, moi je ne voulais pas attraper une maladie, c’est tout ! Et c’est là que Sarkozy en a remis une couche avec son "Casse-toi alors, pauvre con, va !"

Elora Catset, Peachy Carnehan, la Rédaction
Nordenstar, 1er mars 2008


Lire l'article complet, et les commentaires