Interview apocryphe du « pauvre con »
par Peachy Carnehan
lundi 3 mars 2008
Le « pauvre con » du Salon de l’agriculture reste introuvable. Par défaut voici l’interview exclusive qu’il n’a jamais accordée à la presse.
UN "PAUVRE CON" INTROUVABLE
Pour répondre à ces questions essentielles, notre équipe s’est donc lancée à la recherche du "pauvre con" du Salon de l’agriculture, et... nous ne l’avons pas retrouvé. Non, malgré nos efforts le "pauvre con" reste introuvable. Par défaut voici l’interview exclusive qu’il n’a jamais accordée à Peachy Carnehan.
Elora Catset
Peachy Carnehan : Monsieur X bonjour, avant d’accepter cette interview vous avez tenu à conserver votre anonymat. Comment pouvons-nous vous appeler ?
Monsieur X : Je ne sais pas moi, le "pauvre con". Comme ça les gens comprendront.
Peachy Carnehan : Pourquoi vouloir conserver l’anonymat ?
Le Pauvre Con : Se faire traiter de "pauvre con" par le président de la République c’est pas très glorieux, même si c’est injuste. C’est pour me protéger, ma famille, mes enfants, mes petits-enfants et moi.
Peachy Carnehan : Vous parlez d’injustice, mais Roger Karoutchi a félicité Sarkozy pour sa réaction. Il a même ajouté qu’à la place du président il vous aurez « mis une baffe ».
Le Pauvre Con : Karouchi (sic), connais pas.
Peachy Carnehan : Peu de gens le connaissent, c’est le sous-ministre chargé des Relations avec le Parlement.
Le Pauvre Con : Le président insulte un vieux monsieur qui pourrait être son père et ses ministres, eux, ils veulent le taper. C’est des gangsters ou quoi ?
Peachy Carnehan : Selon François Fillon et Xavier Bertrand vous seriez un « voyou » parce que « le président de la République ne se laisse pas insulter ».
Le Pauvre Con : Un voyou ? (Il s’emporte) Je suis entré dans la Résistance quand j’avais 15 ans ! Des voyous j’en ai vu pendant la guerre et je peux vous dire à quoi ils ressemblent. Et puis je ne l’ai pas insulté, c’est quoi ces méthodes ?
Peachy Carnehan : Ils vous reprochent d’avoir refusé de lui serrer la main.
Le Pauvre Con : Et alors c’est un crime maintenant ? Ça fait de vous un voyou ? Et puis les insultes elles viennent de lui, c’est moi qu’on a traité de "pauvre con" à deux reprises. C’est ma tête qu’on a vu à TF1 et dans Internet (sic) ! Même mon petit neveu en Amérique il m’a reconnu.
Peachy Carnehan : Pas d’excuses à attendre de votre part ?
Le Pauvre Con : Ils peuvent se gratter, j’attends les siennes. Et signées de sa main !
Peachy Carnehan : Dernière question, pourquoi avez-vous refusé de lui serrer la main ?
Le Pauvre Con : Sarkozy il arrivait du pavillon des cochons, il venait de les toucher. D’ailleurs il a failli se faire mordre, on ne caresse jamais un porc mâle, c’est pas un chat. Il aurait pu se faire croquer la main. Après ça il attrape une vache par les cornes, ce qui est très dangereux, et il se met à serrer la main des gens sans mettre les gants stériles. Il n’a jamais mis les pieds dans une ferme celui-là, je ne voulais pas attraper une dermatose. Alors quand il s’est approché, et comme je savais qu’il est proche des gens et qu’il les tutoie, je l’ai prévenu en lui disant "Ah non, touche moi pas !" Et là il me traite de pauvre con.
Peachy Carnehan : C’était donc ça le sens de votre réponse quand vous avez rétorqué "tu me salis" ?
Le Pauvre Con : Oui, moi je ne voulais pas attraper une maladie, c’est tout ! Et c’est là que Sarkozy en a remis une couche avec son "Casse-toi alors, pauvre con, va !"
Elora Catset, Peachy Carnehan, la Rédaction
Nordenstar, 1er mars 2008