Le Mégalo et le Sage

par ÇaDérange
mardi 14 juin 2005

J’ai cotoyé dans ma carrière différents types de dirigeants ou de manager.Je les classerais en deux grands types : Les Mégalomanes et les Sages.

Le Mégalo est majoritaire dans les managers. C’est aussi celui que j’appelle l’homme des volumes, beaucoup plus intéréssé à prendre des parts de marché, augmenter sa taille et sa production en permanence, etendre son influence dans le monde, racheter les concurrents, tuer les autres. C’est le Napoléon de l’entreprise, l’Alexandre du business, le grand batisseur, le flamboyant, l’entraineur d’hommes. Malheureusement ce peut être aussi un Hitler, un Staline, ou dans le domaine plus proche de nous et du business, le patron de Enron ou les divers dirigeants qui trichent pour améliorer leur résultats en attendant des jour meilleurs. D’une certaine manière ce sont des joueurs qui parient sur leur bonne fortune et qui croient toujours que demain sera meilleur.C’est souvent un affectif qui veux être reconnu et aimé et aussi un optimiste.

Le Sage est celui que j’appellerai un homme de Marge.Il est certes intéréssé par l’accroissement des volumes mais plus par le maintien ou l’amélioration des marges et il n’est pas prêt à faire une affaire à tout prix. C’est un gestionnaire à la « Air Liquide », progressant pas à pas, étendant sa toile néanmoins sur le monde, discret et peu attiré par les médias. Un scientifique plutôt qu’un affectif. Un peu pessimiste parfois. Par contre pas vraiment un entraineur d’homme...

Il faut des deux et chaque type est adapté à certaines situations et certaines périodes de l’histoire, certains types d’actionnaires aussi. Le Mégalo est l’homme des périodes de croissance, des trente glorieuses par exemple, des industries qui démarrent comme les télécoms ou l’informatiques en son temps, de la flexibilité, toujours prêt à se lancer dans quelque chose de nouveau.Le Sage est le dirigeant au long court, l’homme des périodes de récéssion comme actuellement, celui qui analyse en profondeur avant de se lancer dans une aventure mais aussi celui en qui on peut avoir confiance, qui ne trichera pas avec les chiffres, qui fera ce que la situation de son entreprise et de son marché lui permettra de faire avec des risques controlés.

Les deux coexistent dans les entreprises et parfois s’équilibrent mais souvent s’excluent l’un l’autre.Ce sont les actionnaires qui font le choix des dirigeants qui favorisent un type ou l’autre et définissent le niveau de risque que prendra l’entreprise. Il y a ainsi des entreprises mégalo et d’autres sages de culture, elles refletent leur histoire et celle de leur actionnariat. Il y a des secteurs d’activité dans lesquelles il faut de la mégalomanie, les start up dans tous les domaines, les médias,les secteurs en perpétuelle évolution ou en devenir, d’autres dans lesquelles il faut de la sagesse, les entreprises publiques ou les industries lourdes par exemple.

L’histoire des unes est plus flamboyante que celles des autres, plus heurtée aussi. Celles des autres ressemble plus à la marche d’un bateau qui court sur son erre, qui avance, sur de lui et dont la direction ne s’infléchit que lentement et surement.

Incidemment, nos dirigeants politiques obéissent aussi à ces grands types de caractères et de comportement, à ceci près qu’il y a sans doute un plus grand pourcentage de Mégalomanes que dans la conduite d’entreprise... 


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