Réponse à la lettre de Madame Jennifer Cingouin aux parlementaires français

par pascalbrindeau
mercredi 28 décembre 2011

En réponse à la « Lettre ouverte aux députés » publiée par Jennifer Cingouin sur AgoraVox.

 

Chère Madame,

Votre interpellation sur le mandat parlementaire qui s'achève et sur les orientations qui ont été prises tant en matière de politique étrangère qu'européenne sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy a bien retenu toute mon attention.

Je vais m'efforcer d'y répondre bien que n'étant parlementaire depuis le 15 décembre 2010, en remplacement d'un député nommé au Gouvernement (Maurice Leroy, Ville).

Vous posez une question fondamentale pour notre pays et pour nos concitoyens, qui je le pense aussi constitue le coeur de la campagne présidentielle qui s'ouvre : celle de la souveraineté.

Mais je voudrais vous faire remarquer que l'on met trop souvent à toutes les sauces ce beau mot qui doit être synonyme, à mon sens, de liberté et de démocratie.

Je sais le Président de la République et la majorité présientielle à laquelle j'appartiens, profondément attachés à la souveraineté de notre Nation.

Dans des domaines essentiels comme la politique internationale et européenne de la France, cette volonté de préserver notre souveraineté et notre modèle social s'est illustrée.

Vous citez l'exemple du traité de Lisbonne. Celui-ci est une continuité de la construction européenne, singulièrement depuis le Traité de Maastricht et il me semble que, sur ce point au moins, la plupart des partis de la gauche de gouvernement et ceux de la droite républicaine partagent une vision commune.

Je crois que le danger d'un tel débat et de confondre souveraineté et nostalgie de temps et de modèles révolus.

Le retour au Franc comme le préconise l'un des parlementaires que vous avez cités en référence est un miroir aux allouettes. En quoi le retour à une monnaie qui serait soumise à une plus grande spéculation encore que l'€, et dont la stabilité dépendrait largement non pas des choix de la banque centrale nationale mais de la santé économique du marché commun et plus globalement des flux financiers internationaux, constituerait-il un retour de souveraineté. C'est tout le contraire qui se produirait.

En réalité, ceux qui préconisent l'abandon de l'€ devraient aller jusqu'au bout de leur logique, dont ils savent qu'elle est tout bonnement inenvisageable : la sortie de la France de l'Union européenne.

L'isolement n'est pas un gage de souverainté bien au contraire, c'est dans le monde tel que nous le vivons, la certitude de la faiblesse et du déclin.

Il en va de même de notre politique de défense : la réintégration dans le commandement de l'OTAN était inscrite dans le sens de l'Histoire. A aucun moment d'ailleurs, la volonté du Général de Gaulle n'a été de quitter l'organisation militaire.

Aujourd'hui, la voix de la France est entendue et respectée. C'est une chance, et le leadership exercé par Nicolas Sarkozy n'y est pas étranger. C'est une chance aussi.

Au-delà des gesticulations, des surenchères de campagne et du populisme de comptoir, notre pays a besoin de se mobiliser, de se rassembler pour affronter des changements sans commune mesure avec ce que nous avons connu.

C'est ce que je souhaite et c'est le sens de mon engagement en politique.

Je vous remercie de l'attention que vous porterez à ces quelques éléments de réponse, bien trop succinte au regard des enjeux que vous posez légitimement.

Cordialement

Pascal Brindeau, Député


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