La rhétorique de George Bush

par Chem ASSAYAG
vendredi 5 août 2005

Devant une situation de plus en plus instable en Irak, le président américain use d’arguments de plus en contestables pour justifier la présence américaine sur place.

Lors d‘une conférence de presse tenue hier suite aux menaces proférées par le numéro 2 d’Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, George Bush a notamment déclaré "Les déclarations du numéro deux d’Al-Qaida montrent clairement que l’Irak fait partie de la guerre contre le terrorisme et que nous sommes en guerre

Et puis il a ajouté (c’est moi qui souligne) « Nous mettons en échec les terroristes dans des endroits comme l’Irak pour ne pas avoir à les affronter chez nous et nous apportons la liberté et la démocratie dans des endroits du monde qui souhaitent ardemment la démocratie et la liberté".

On savait que George Bush était capable de nombreuses contorsions sémantiques pour justifier la guerre en Irak mais là on reste un peu abasourdi. Tout d’abord les irakiens qui meurent par dizaines chaque jour seront contents d’avoir la confirmation que leur vie ne compte pas beaucoup par rapport à celle d’un américain, puisque en « confinant » le terrorisme en Irak il ne se déploierait pas ailleurs. Ensuite les madrilènes et les londoniens, sans oublier les marocains, les turcs ou les égyptiens, morts au cours de 2 dernières années seront heureux d’apprendre que le terrorisme est mis en échec. On n’avait malheureusement pas eu cette impression. Enfin dans une rhétorique perverse le président américain semble justifier la présence des troupes américaines en Irak en parlant de guerre contre le terrorisme alors qu’avant l’arrivée des troupes américaines sur place il n’y avait pas de terrorisme. La boucle est bouclée, l’effet, le terrorisme, créé la cause, le déploiement des troupes américaines en Irak.

Mais au delà des déclarations de G. Bush tentant encore une fois de justifier une guerre menée sur la base d’un certain nombre de mensonges, c’est bien la question du bilan final de la guerre en Irak qui devra être posée un jour. A ce stade ce bilan, humain, politique, stratégique est désastreux :

Alors oui, Saddam Hussein a été renversé, capturé et sera jugé. Mais à la question : est-ce positif ? on découvre avec terreur que la réponse, aujourd’hui, ne peut pas être affirmative.


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