Le retour des emplois jeunes ?

par Rubin Sfadj
mercredi 4 avril 2007

La nouvelle mesure de Ségolène Royal « pour l’emploi des jeunes », dévoilée vendredi 30 mars 2007, réunit tous les ingrédients qui ont, depuis plus de vingt ans, voué à l’échec les « mesurettes » successives de lutte contre le chômage.

La dépêche est tombée ce vendredi 30 mars 2007 :

Guéret, Creuse (Reuters) - Ségolène Royal propose que les pouvoirs publics financent en totalité pendant un an le salaire et les charges de jeunes employés par les artisans et les commerçants.

La candidate socialiste à l’élection présidentielle, qui promet de créer 500 000 "emplois tremplins" dans les secteurs public et le privé en cinq ans, a annoncé cette nouvelle mesure lors d’une rencontre avec la population à la mairie de Guéret, dans la Creuse.

Les artisans et commerçants bénéficiaires de ce dispositif s’engageront en contrepartie à "recruter sur un contrat stable et durable" ces jeunes à l’issue de cette première année.

"C’est même une exigence", a-t-elle déclaré à ce propos, sans préciser quelles sanctions seraient prévues en cas de non respect d’une embauche durable.

Le dispositif des emplois tremplins, hors artisans et commerçants, prévoit un financement total ou partiel des salaires et charges des jeunes pendant six mois.

Pour schématiser, il s’agit donc de faire financer par l’État la première année de salaires et de charges sur de nouveaux "emplois jeunes", en contrepartie de l’engagement par l’entreprise de conserver le salarié une fois cette période terminée.

Décortiquons :

Car enfin, qu’est-ce qu’un "jeune" ? Que je sache, notre système juridique connaît trois catégories de personnes basées sur l’âge : les mineurs, les mineurs émancipés, et les majeurs. Si l’on est d’accord pour considérer qu’au-delà de 18 ans, un individu devient un citoyen, et si les citoyens sont libres et égaux en droits, alors pourquoi créer des sous-catégories ?

Mais le jeunisme est partout. Ségolène Royal, championne en titre, utilise le mot "jeune", au singulier ou au pluriel, 322 fois par discours ! Alors soit les jeunes sont tout à la fois la cause, la conséquence, le problème et la solution à tous les maux de notre pays, soit on nage en pleine démagogie.

Pathétique.


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