Le transfert vers le privé des retraites des sociétés publiques

par ÇaDérange
samedi 15 octobre 2005

Salariés du secteur privé, vous avez pu suivre dans ces messages le transfert laborieux des retraites des salariés de l’EDF du secteur public et gouvernemental, vers les caisses de retraite du privé. Il le fallait pour pouvoir privatiser EDF (ou ouvrir le capital, en termes plus corrects), et c’est Nicolas Sarkozy qui s’en est chargé. A ceci près que dans l’opération, il avait minimisé le coût de ce transfert pour EDF, et donc sacrifié les salariés du privé. Heureusement, la présidente de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), Madame Danielle Karniewicz, s’est battue pour faire évaluer le transfert de cette charge à son juste prix. Seul l’avenir dira si elle y est totalement arrivée, ce genre de calcul (dit calcul actuariel) sur des périodes à venir longues et très hypothétiques étant très difficile, mais, tout au moins, elle a obtenu une augmentation substantielle de la somme versée par EDF à la caisse. Bravo pour elle donc.

Je vous avais signalé que cette méthode de transfert vers le privé des engagements de retraites des sociétés publiques préfigurait celle qui serait appliqué dans un avenir proche à la RATP, à la SNCF, à La Poste ou à d’autres entreprises publiques privatisables. Le pire des transferts à venir étant celui des engagements de retraites de la Poste, évalués à 77 milliards d’euros !

La prochaine opération à venir semble concerner la RATP, dont l’adossement des retraites au privé devrait faire l’objet bientôt de décisions gouvernementales par voie réglementaire. La voie réglementaire étant bien entendu celle qui offre le plus de liberté au gouvernement, et qui pourrait se faire avec la discrétion la plus grande. Salariés du privé, méfiez-vous donc !

Madame Danielle Karniewicz, se prépare à ce nouvel affrontement, et veut donc que cet adossement se fasse par voie législative, et non pas réglementaire. Elle va donc proposer aux parlementaires un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2006, afin de permettre l’adossement des retraites RATP au régime des salariés du privé. C’est, d’après elle et la CNAV, la seule manière d’assurer la neutralité financière de l’opération pour les salariés du privé.

Soutenez-la, et parlez-en à votre député. Sinon, c’est encore une fois le privé qui paiera pour le public et ses avantages. Décidément , dans la majorité ou dans l’opposition, le privé n’a pas beaucoup d’amis ! Et pourtant le privé fait vivre le public.


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