Microsoft...sans soft

par Mohammed-Salah ZELICHE
lundi 4 novembre 2024

 

Car, et j’en témoigne, il n’est de secret pour personne que Microsoft et consorts en usent et abusent. Il est vrai, comme Google ou un autre, qui, connaissant vos goûts, découvre aussi vos points faibles, va, algorithme aidant, concocter une panoplie d’applications, de logiciels, de livres ou autres médicaments à ce point intéressant (les Chrétiens en auront leur Bible sainte et les Musulmans leur Coran sacré). Votre tablette, qu’on a gavée d’annonces, étouffe et vous ne cherchez plus qu’à maudire le diable.

 

Microsoft... sans soft

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Je ne me plains

pas et pourtant je suis là

à alerter...

sur les sordidités

des agents au service

de Microsoft . 

Ni souffrance donc

Ni vengeance

Mais Justice !

Et qu’on sache

Que chez Microsoft, on n’est pas du tout soft...

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I/Navigateur en eaux troubles

 

Microsoft, si j’avais deux mots à lui dire, je commencerais par lui faire observer à quel point sa stature se limitait à une marque de fabrique que les succès des ventes avaient indûment rendu méritoires. Et ceux qui sont à ses ordres, hormis les chercheurs et les inventeurs, de simples agents sans laisse au service de leur maître pour impressionner les mécontents ou pour retenir de force un utilisateur de leur service, lassé, lui, de devoir toujours surveiller ses données, revoir régulièrement si les paramètres de son appareil n’avaient pas été programmés, à son insu et à ses dépens.

 

Car, et j’en témoigne, il n’est de secret pour personne que Microsoft et consorts en usent et abusent. Il est vrai, comme Google ou un autre, qui, connaissant vos goûts, découvre aussi vos points faibles, va, algorithme aidant, concocter une panoplie d’applications, de logiciels, de livres ou autres médicaments à ce point intéressant (les Chrétiens en auront leur Bible sainte et les Musulmans leur Coran sacré). Votre tablette, qu’on a gavée d’annonces, étouffe et vous ne cherchez plus qu’à maudire le diable. On n’a pas fini de remercier que l’on se mettait à crier : au monstre ! Quoi ? L’appareil déferle d’annonces de toutes sortes. la voie leur a été ouverte à vos ordinateurs, vos tablettes, téléphones... par vous-même. Tant et si bien qu’il allait vous falloir maintenant gérer les vents, les bourrasques, les tsunamis qui y chantent et s’entêtent. Mauvaise affaire en effet ! Le temps habituel d’aller à l’essentiel s’est rallongé. La patience, elle, éprouvée, allait déclencher des tombereaux de vitupérations contre les maudits malins. On n’a plus qu’à remercier pour tant de diligentes sympathies, tant de soucis surtout pour notre culture, assez d’ailleurs pour tomber dans les pommes.

 

Cela attire énormément l’attention des gens qui s’inquiètent que leurs données soient utilisées, et vendues pour justement les pister à la trace, à l’odeur, au parfum... pour en dernier lieu les hameçonner. Le plus drôle dans tout cela c’est que c’est chez le loup qu’on demande conseil. Et le loup qui en dispense pour vous dépecer vif, vous rôtir en attendant de donner votre chair à ses invités de marque, pour ne pas dire ses partenaires par lui, d’ailleurs, sponsorisés.

 

Tous ces antivirus, à y penser, ne sont que pour donner l’illusion d’être protégé. Vous êtes protégé signifie désormais pour vous, pour moi, pour tous : « dormez tranquille et laissez faire les rôdeurs bien rodés, les vautours des hauteurs, les rapaces de la nuit, du jour, du Net pas du tout nets ». Et, à vrai dire, personne n’est épargné. Dans cet univers, le mari espionne sa femme qui l’espionne elle-même. C’est dire si cette caisse plate n’est pas le grenier où chacun relègue un condensé d’habitudes insensées – en effet, non pas seulement de la mémoire elle-même fraîche et gardée précieusement, mais de tous les réflexes individuels. J’allais dire instincts, pulsions...

 

Son nom, son renom : du toc, du vain, du vent, du vide... mais trompeurs et régnant sur vous, moi y compris, grâce à la confiance qu’on aura placée en ce renom qui reluit souvent. La pudeur, la prudence et la pertinence m’empêchent très certainement d’ajouter à votre charge le « Rien intégral » de celui qui vous assassine en vous donnant plaisir et en vous appelant par votre prénom. Celui que ne mesure que le vide interstellaire et les éclats trompeurs de son être si richissime, qui, pour faire diversion, et monter en moralité, part certaines fois en pèlerinage. Pèlerinage de sage ! Soi-disant intègres. Appuyés sur son bâton en réalité vermoulu. Pèlerinage d’oracle des fins des temps. Sauveur attitré de la planète. Mais souffrant mille maux et lui-même plus pollueur que tous. Il la saccage, la précipite dans le néant... la planète qui déjà a quitté sa tête. 

 

Et, j’allais oublier, sa fortune, sur quoi se fonde-t-elle ? Sur son rayonnement sur les esprits, les mentalités subjuguées en fait par le faux-brillant ou le clinquant-neuf dont il sait se faire voir, se mettre hors des ombres, auprès des non-voyants, lui, pourtant, simple humain, torve de chez torve. Insignifiant et conduisant son monde vers une vérité à peine audible qui fait cependant trop de remous autour de lui. Seul et ne partageant rien, avec personne, on se demanderait si, cela valait la peine d’être sans dignes lendemains - à cause des découvertes sitôt nées sitôt démodées. Et lui, prêt, toujours, à recommencer, à vous mener en bateau, et à les remplacer. Pas étonnant : il connait bien son panurge.

 

Mais les civilisations ont leurs gourous, trop peureux pour mettre fin à leurs jours sans s’accompagner des ouailles funestement décidées, agissant sans discontinuer, pour une poignée d’euros ou pour une lueur au ciel, à lui offrir son Paradis. Pauvres humanité à qui on fait faire toutes sortes d’inepties. Le fin mot : exploitation des usagers obnubilés dont on soumet les données et les habitudes à des expériences par trop inavouées. Ils sont ni plus ni moins dans l’espionnage, ces gens. Et nous, à regarder faire sans bouger le petit doigt.

 

C’est sans compter les « navigateurs » dont je tairai le nom, nageant en eaux troubles, entérinant la nouvelle ère du piratage, du vandalisme dans le domaine pourtant compliqué et élitiste de la cybernétique. Celle des corsaires écumant au large des océans, résonnant de nos voix et vibrant dans nos têtes devenues bêtes. Celle incriminable des sphères lointaines, quasi inaccessibles, par là hautes et incontrôlables, octroyées aux plus influents sous l’étiquette d’Internet - dont la convoitise humaine s’était emparée des profits générés et des anonymats trompeurs des autres et trompeurs de soi. On entre de plain-pied, avec fracas dans l’inconnu et on s’y installe comme en pionniers, en colons, sans d’autres scrupules que ceux d’un capitalisme implacable, d’une surenchère, en fait inspirés de la gent animale dont on retrouve les attitudes et les réflexes chez l’humain acculé, dans une situation extrême de survie, comme si dans ce monde, on n’a ni de foi ni de loi à faire respecter.

Mohammed-Salah ZELICHE

 

(A suivre...)

 


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