Les droits d’auteur du pape Benoît XVI

par Serge-André Guay
mardi 28 février 2006

Le pape Benoît XVI réclame près de 16 000€ euros à une maison d’édition italienne pour avoir publié un recueil de ses réflexions sur l’avortement et la liberté. Et tenez-vous bien : la demande a été adressée dès le lendemain de l’élection du cardinal Ratzinger. Ce fut l’un de ses premiers gestes à titre de pape de l’Église catholique.

Le quotidien montréalais Le Devoir a publié une brève sur le sujet, reprise sur son site Internet : « La parole de Dieu est-elle monnayable ? Le pape peut-il exiger qu’on lui verse des droits d’auteur pour ses écrits ? Le débat est lancé en Italie, alors que le Vatican a demandé qu’on verse au pape des redevances pour l’utilisation de son oeuvre écrite. Certains auteurs jugent ce geste inadéquat. Le Vatican répond : pourquoi ne pas rendre à Benoît ce qui appartient à Benoît, et rémunérer les efforts de l’auteur ? Chose certaine, si le monde éditorial entend la parole du Vatican, ce dernier roulera sur l’or puisque, dès le lendemain de l’élection du cardinal Ratzinger, le cardinal Angelo, numéro deux du Saint-Siège, a signé un décret livrant les droits d’auteur de tous les écrits papaux à la maison d’édition du Vatican, Libreria Editrice Vaticana. Une maison d’édition italienne a reçu une facture salée de près de 21 000 $ pour la publication d’un petit ouvrage intitulé Le Dictionnaire du pape Ratzinger, qui rassemblait ses réflexions sur l’avortement et la liberté. Et c’est sans compter les 15 % de revenus de vente exigés et les 4800 $ en frais d’avocat. Source : Le Devoir, Dieu, le pape et les droits d’auteur, Édition des 25 et 26 février 2006, page F6.

De prime abord, la loi donne raison au pape, car les droits d’auteur d’une oeuvre produite par un employé dans le cadre de ses fonctions appartiennent à l’employeur.

Jean-Paul II agissait autrement car il « réservait ses droits d’auteur aux fondations caritatives » (Source).

La question de savoir si Benoît XVI s’inscrit à la suite de Jean-Paul II ne se pose donc plus depuis le lendemain de l’élection. Après tout, c’est dans les petits gestes et les priorités que l’on mesure la charité d’un homme, qu’il soit pape ou non.


Lire l'article complet, et les commentaires