Edouard Fillias, ce libéral éclairé

par stephane rossard
lundi 5 mars 2007

Edouard Fillias, président du jeune parti Alternative libérale, est un des rares « petits candidats » à présenter un vrai projet de société global, sérieux, crédible, novateur sur nombre de propositions avec une mise en perspective de la France. Son double tort : être libéral et chef d’entreprise. D’où cet intérêt a minima. Dommage. Sans compter que sa candidature serait un plus pour la droite.

En France, pour être médiatisé, mieux vaut être facteur et (se dire) proche du peuple, défenseur des sans-papiers, des faibles, des pauvres et "droits-del’hommistes", dynamiter les fast-foods et être un brin hors la loi, que d’être un avocat, plus classique dans la forme, mais non sur le fond, de la cause libérale. Soit de la liberté. Et de surcroît, chef d’entreprise !

C’est le propre de notre pays. Pourtant, Edouard Fillias, président d’Alternative Liberale, est un défricheur du débat public, un aventurier de la politique car il sort des sentiers ulta-battus en bousculant sans ménagement les idées reçues et, pour la plupart, fausses, qui à la longue desservent notre pays. Pour ces qualités, il devrait retenir beaucoup plus l’attention des médias. Mais non. Ces mêmes médias, pourtant, nous expliquent que la France s’éteint par asphyxie faute d’idées neuves ou de têtes nouvelles !

En voila une pourtant bien faite et neuve, pourquoi ce désintérêt ou cet intérêt a minima ?

Bien faite car c’est un des rares ‘’petits candidats’’ (terme que je conteste car en rapport avec la place qu’on leur accorde et non leur qualité) est porteur d’un vrai projet de société. Soit global, et non l’expression des intérêts d’une catégorie ou d’une corporation, sérieux et crédible.

Autre avantage : ce programme offre une réelle perspective, autrement dit, imagine des solutions qui engagent notre pays sur le long terme.

Tête neuve aussi, par sa jeunesse, mais surtout par l’originalité et la nouveauté des propositions contenues dans son programme, qui contribueraient sans conteste à moderniser la France.

Edouard Fillias est porteur d’un vrai choix de société. Il rompt avec ce consensus à l’oeuvre qui a systématiquement conduit à reporter les réformes à mettre en oeuvre et qui sont pourtant une des clés du redressement de la France. Et donc d’un mieux vivre de nos concitoyens.

Rien d’étonnant à cette distanciation. La France est persuadée qu’elle doit ses maux, économiques et sociaux, à un excès de libéralisme. Résultat d’un acharnement, frôlant l’endoctrinement par sa récurrence véhémente, de la pensée unique ! Depuis les Français vivent dans la paranoïa. Or, c’est tout le contraire. Si la France est à la peine, c’est en raison d’un déficit de libéralisme ! Affirmer et soutenir le contraire c’est faire preuve de démagogie et même de malhonnêteté intellectuelle !

Les français en 2002 ont décidé de réélire Jacques Chirac. Même si c’était par contrainte au second tour, ils l’ont choisi. Depuis, on connait le désamour, croissant, entre le président et les Français. Une des raisons : la France va plus mal aujourd’hui qu’il y a cinq ans. Pourtant, pas besoin de sortir de l’ENA ou d’être grand clerc pour anticiper dès 2002 cette dégringolade.

En 2002, dans un livre intitulé Après 1995, 2002 on r’met ca ? non merci !, j’annoncais la couleur : avec Jacques Chirac, la France se porterait encore plus mal à la fin du quinquennat.

A l’époque, les Français avaient l’opportunité, surtout à droite, de s’illustrer par un choix moins conservateur et plus novateur, bref de marquer une réelle volonté de changement avec une manière de faire de la politique et surtout de gérer de manière radicalement différente l’économie en se prononçant pour Alain Madelin. On connait la suite...

Si la candidature d’Edouard Fillias est un appel d’air, elle est aussi une nécessité pour la droite. Le courant libéral doit être représenté car il est une des composantes de la droite. Il doit avoir une voix forte et audible. Ce qui n’est plus le cas avec Nicolas Sarkozy qui, au mieux, compose, au pire, se compromet sur ces thématiques afin de rassembler et donc de se créer les meilleures conditions pour gagner. Légitime mais fort discutable. C’est aller à reculons et non de l’avant.

La droite doit avoir un authentique représentant car sinon c’est hypothéquer une part de son capital électoral. En particulier, celui qui est convaincu que l’une des solutions pour sortir de l’immobilisme et de la crise qui affectent notre pays depuis trente ans, s’appelle le libéralisme. Ni sauvage, ni ultra-sauvage, ni rapace, ni prédateur, comme on l’entend à tue-tête par le fruit d’une démagogie irresponsable. Mais ce libéralisme issu d’une riche et universelle tradition philosophique dont les plus illustres promoteurs s’appellent David Humes, John Stuart Mill, Benjamin Constant, Montesquieu, Tocqueville ou encore Raymond Aron, pour n’en citer que quelques uns.

Des noms qui n’évoquent pas grand-chose pour beaucoup. Leur accorder un portrait de cinq minutes pendant le prime time, voilà qui contribuerait à l’éveil du citoyen, honteusement dupé. Et à changer les regards. Mais personne n’y a intérêt !

Une philosophie synonyme de responsabilité, de liberté et d’humanité.

Comme l’écrit Sabine Langlade dans sa chronique dans l’hebdomadaire L’Express, ‘’ le libéralisme, comme doctrine économique fut la première à poser des règles dans un monde où elles n’existaient pas (droit de la propriété, de la concurrence, etc.)’’.

Un magnifique défi à relever pour notre pays. A condition de ne pas le polluer par un sectarisme farci d’une mauvaise foi nauséabonde qui discrédite par la violence verbale son adversaire. Un vrai enjeu qui exige un débat dépassionné, fait d’arguments et non d’insultes.

Edouard Fillias a engagé ce débat, de façon éclairée.

Où sont ses (vrais) contradicteurs ?


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