Conditions d’interpellation d’un étranger en situation irrégulière
par IMINOREG
mardi 25 avril 2006
Depuis que je suis en France, deux mois comme prof. invitée, je constate une escalade dans le verrouillage de la démocratie en France. Une circulaire du 21 février 2006 commence à faire parler d’elle dans les milieux concernés mais aussi dans les médias : la circulaire sur les conditions d’interpellation d’un étranger en situation irrégulière.
Dans cette circulaire que vous pouvez télécharger ICI j’ai eu la surprise de lire en introduction que les priorités de la politique du gouvernement étaient la maîtrise des flux migratoires et la lutte contre l’immigration irrégulière. Une telle circulaire, sortant à un an de l’élection présidentielle, est un véritable appel du pied à l’électorat de droite, et surtout d’extrême droite.
De plus, j’étais persuadée que, vu le taux de chômage jamais inférieur à 10% et les problèmes d’intégration au travail des jeunes, qu’ils soient des banlieues ou de la classe moyenne, les priorités du gouvernement français devaient être avant tout l’emploi et la lutte contre le chômage. Et non, la tête de Turc est l’immigrant illégal...
Le prochain examen par les députés du projet de loi sur l’immigration choisie ou appelé sur l’immigration et l’intégration
Le 2 mai 2006 sera lourd de conséquences si la population française ne prend pas conscience des changements radicaux que cette loi entraînera ! D’ores et déjà, des organismes se mobilisent contre la loi à venir et surtout dès aujourd’hui contre la circulaire qui a de quoi surprendre. Je vous invite vivement à la lire attentivement. Je vous assure que les mesures préconisées ont un goût malsain qui pourrait faire penser à des temps guère reluisants de la France.
RFI présentait dans ses news le texte suivant :
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique, les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont fait parvenir aux préfets et aux procureurs, le 21 février 2006, une circulaire sur « les conditions d’interpellation d’un étranger en situation irrégulière » qui a jeté de l’huile sur le feu. Elle a été présentée par les associations comme « un véritable manuel pour mener une traque des sans-papiers » qui « institue un Etat de non-droit pour les étrangers ». Cette circulaire informe, en effet, les autorités des conditions et des lieux où les clandestins peuvent être arrêtés, parmi lesquels figurent les locaux des associations et les hôpitaux. Même si le ministère de l’Intérieur a tenu compte des protestations et a fait suivre, quelque temps après, un télégramme aux mêmes destinataires pour préciser qu’aucune interpellation ne devait avoir lieu « dans l’enceinte des hôpitaux », le Syndicat de la magistrature et le collectif « Unis contre l’immigration jetable » ont décidé de déposer une requête en annulation devant le Conseil d’Etat. L’un de leurs arguments étant que cette circulaire applique « aux étrangers des mesures dérogatoires »
Heureusement, il semblerait que les mouvements chrétiens n’apprécient guère cette mouture. Dans le Journal chrétien sur Internet de ce jour je lis : "La première offensive contre le projet de loi sur l’immigration et l’intégration est assez inattendue. Lundi, soit une semaine avant que les députés n’entament, le 2 mai, l’examen du texte, un collectif réunissant une cinquantaine d’associations chrétiennes lancera un appel à la vigilance. « Cet appel s’adressera au gouvernement et au ministre concerné, et vise à sensibiliser l’opinion publique sur les risques que cette loi risque d’engendrer », a indiqué vendredi un porte-parole du Secours catholique."
Lundi, il devrait y avoir une conférence de presse contre la loi Sarkozy.
Le pasteur Jean-Arnold de Clermont , président des Protestants de France, semblerait souhaiter une mobilisation contre la nouvelle loi sur l’immigration choisie similaire à celle anti-CPE.