Cuba, Castro et un argument
par Guillaume St-Hilaire
lundi 7 août 2006
La maladie de Fidel fait la une dans près de tous les pays du monde. Les gens crient ! Le monde s’exprime...
Bon, je dois me rendre à l’évidence : je ne peux plus continuer à écrire des romans dans la section « répondre à l’article » ! C’est donc pour cette raison que j’ai décidé d’écrire moi-même un article sur un sujet très présent dans le monde médiatique : la maladie de Fidel.
J’avoue être calé au sujet de Cuba et de son chef d’état. Depuis l’an passé, ayant eu une copine cubaine (Ah ! L’amour ! Ça fait faire des choses terribles !), je me suis rendu à Cuba deux fois et j’ai lu énormément sur le sujet. Des écrits politiques aux récits de voyage sur l’île, je crois être passé partout, ou à peu près ! On pourrait même me qualifier de « cubanophile » ! Bref, tout cela pour dire que j’y ai découvert une patrie merveilleuse ! Par contre, je suis un peu désolé de voir qu’en ces derniers temps, on construit et surtout, on détruit l’histoire et la politique de l’île sans fondements. Il ne s’agit pas d’être un pur fidelista ou d’être un extrémiste de droite, mais il s’agit de savoir pourquoi on l’est, et pourquoi on aime ou on déteste Fidel. Et de ce côté là, je suis habitué aux gens qui parlent sans fondement, car au Québec, il y a les séparatistes et les fédéralistes qui disent n’importe quoi aussi ! Ainsi, je me permettrai de laisser mon opinion ici afin que suite à l’article, je l’espère, les gens débattront intelligemment du sujet.
Fidel cède les pouvoirs à Raúl, c’est la cohue ! Pardonnez-moi si j’appelle le président Fidel et le vice-président Raúl, mais c’est une réalité, à Cuba, on les appelle ainsi et non MM. Castro. C’est aussi un fait que l’on ne l’appelle pas Líder Maximó parce qu’à Cuba, on sait que la vraie forme, c’est Líder Maximó de la révolucíon. Alors c’est ça, Raúl prend les rênes, le monde entier s’agite, c’est la fin de Fidel et le début d’une ère de démocratie. Ah oui ? Quelle démocratie ? Celle où la masse populaire se fait adroitement contrôler par un président corrompu qui vendrait les intérêts de son pays à un quelconque magnat du pétrole ? Je sais que tous les pays capitalistes ne fonctionnent pas de cette façon, et c’est tant mieux ! Ainsi, je ne peux qu’espérer que si Cuba régresse, ce sera bien fait. Mais j’ai peine à croire que le régime « démocratique » américain, celui qui influencera directement une transition, s’il y en a une, ne fera pas en sorte de ramener Cuba au stade de colonie. Effectivement, lorsque l’on lit le rapport de la Commission pour une Cuba libre, on se rend compte qu’ils prévoient d’éliminer toute intervention de l’Etat, et de remettre tout au secteur privé ! Ce sera triste de voir des enfants, dont les parents gagneront un salaire se situant autour de quelques sous de l’heure dans un monde où tout coûte très cher ne pas pouvoir se faire soigner, faute de moyen ! Ou encore de les voir rôder, avec une instruction mineure, car l’école coûtera trop cher pour la majorité de la population. Les Cubains seront libres....libres de quoi ? De mourir dans la rue alors qu’avec Fidel, ils étaient logés, nourris et éduqués ?
Après une discussion dans l’arrière-cour de la maison d’une vieille dame cubaine, j’ai compris pourquoi on admirait tant Fidel sur l’île. Et oui ! On admire Fidel ! Quand on sort des lieux touristiques, véritables attrape-nigauds, on découvre un peuple fier, révolutionnaire, qui aime Cuba et qui, le plus important, est resté humain. Pas d’influence sombre américaine, rien, seulement des personnes qui donneraient leur vie pour aider un passant. Le pueblo cubano a été protégé par leur chien de garde, Fidel, de tout anéantissement personnel relevant de la recherche sauvage du capital dans les pays dits démocratiques. Bien sûr qu’à Cuba, on ne voit pas de voitures à 1 million de dollars ou de villa tout en marbre, mais il ne faut pas oublier que depuis toujours, Cuba est un pays de l’Amérique latine...En connaissez-vous beaucoup de pays d’Amérique latine très riches ? Prenez le temps d’y penser...Haïti, République dominicaine, Colombie...dans tous ces pays, le niveau de vie est bien moins élevé !
Et puis Fidel ? Que dire de ses actes ? Il n’a pas toujours été parfait, personne ne l’est. Et il a admis qu’il avait commis des erreurs. Qui peut lui en vouloir ? Le Premier ministre canadien qui a avoué son appui à Israël ? Moi ? Vous ? Je prendrais bien encore quelques centaines de pages pour vous en parler, mais les articles ne doivent pas être trop longs. Prenez seulement le temps de vous informer avant de détruire la révolution et ses acquis. Et pour les autres, prenez aussi le temps de vous instruire avant de dire que Cuba est une merveille de ce monde !