Il faut déboulonner le potentat Frêche
par Henry Moreigne
vendredi 24 novembre 2006
Scène abracadabrantesque mardi 21 novembre sur les TV françaises. Un dinosaure (tyrannosaure rex) de la politique, George Frêche, se paye le luxe de proférer des menaces à l’encontre de sa formation politique, le PS. “Je pourrais semer une panique que vous ne pouvez pas imaginer”. Le message de l’édile est clair. En cas d’exclusion, il fera des révélations sur les pratiques anciennes de financement du PS, en s’appuyant sur trente années d’archives soigneusement conservées. Puis volte-face. Il se ravise. Il affirme qu’il ne fera rien. Mais le message est passé.
Le bureau national du PS saisit la commission des conflits. Histoire de gagner du temps et de laisser passer l’orage, comme si le folklore du Ceausescu de l’Hérault pouvait prêter à sourire. Personne localement il est vrai n’a crié son indignation lorsque celui qui s’est rêvé en empereur de la Septimanie (le nom qu’il a essayé d’imposer à la place de Languedoc-Roussillon). Il a, en pleine séance du conseil d’agglomération de Montpellier, déclaré en parlant de l’équipe de France de football : “Dans cette équipe, il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais, là, s’il y en a autant, c’est parce que les blancs sont nuls. J’ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze blacks.”
L’homme il est vrai n’en n’est pas à son premier dérapage. Le populisme, ou plutôt le clientélisme, il connaît. Il y a peu, des harkis étaient à ses yeux des sous-hommes. Tous les moyens sont bons pour fidéliser les voix de la très importante communauté des rapatriés d’Algérie de Montpellier. Surfant opportunément sur le populisme sous-jacent de Ségolène Royal, il se permet de dire tout haut ce que le peuple est censé penser tout bas.
Comme si être un homme politique, ce serait se limiter à être une simple caisse de résonance de la vox populi, fût-elle injuste et erronée. La boite de Pandore est désormais ouverte. Selon Frêche, aujourd’hui, il y a trop de noirs dans l’équipe de France de football. Demain il y aura sans trop de juifs dans la finance, et après-demain trop d’immigrés en France. La dérive est aussi limpide qu’inacceptable. Le président socialiste de la région Languedoc-Roussillon n’est pas seulement un mégalo, c’est surtout un Le Pen de gauche. A la gauche justement, dans on ensemble, et au PS en particulier de prendre ses responsabilités. Toutes ses responsabilités, dont celle de faire le ménage. G. Frêche est un homme dangereux qui n’a pas sa place parmi les démocrates. Son exclusion va de soi. Maintenant. A chaud, pour mettre un coup d’arrêt à toutes ces idées noires qui envahissent notre société.