Juifs, chrétiens, musulmans et autres, tous sur le même bateau !

par Laïd DOUANE
lundi 15 mai 2006

C’est par hasard que je suis tombé sur un article intitulé : « L’Islam a mal ? ». C’est un prétendu Français qui l’a écrit, en prenant comme point de départ les fameux mouvements de protestations générés par les caricatures sur le Prophète Mohammed. Bien que modéré, l’article n’est pas pour me laisser indifférent. Son auteur s’interroge, et c’est normal, sur la quantité de polémiques autour de l’islam, et sur la peur des occidentaux, tout en essayant de comprendre le pourquoi des choses.

Il n’y a rien de non dit dans cette affaire de caricature du prophète Mohamed. En effet, l’Occident a toujours peur de l’islam. Cette peur injustifiée, mais compréhensible chez les musulmans, doit nous inciter à trouver les meilleures méthodes pour communiquer avec ceux qui nous repoussent par ignorance. Nous ne devons pas jouer le jeu de ces malades qui font de la haine une industrie. Le vrai musulman, c’est celui qui ne ferme pas les portes de la communication, tout en résistant à la transgression, d’où qu’elle vienne.

Je rejoins amplement l’auteur de l’article quand il dit : « Ce qui est frappant aussi, c’est qu’au lieu de comprendre l’islam dans ses modes de fonctionnement et de poser un dialogue des cultures, on a décidé de diaboliser l’islam ». Mais oui, au lieu de nous combattre sans nous connaître, il serait bénéfique de comprendre notre religion pour nous comprendre et nous attaquer en connaissance de cause. Or, les politiques occidentaux, sans leurs sages bien sûr, savent très bien que l’islam est le pire ennemi du terrorisme. Leur peur vient du fait que des millions d’hommes et de femmes occidentaux se sont convertis à l’islam en essayant de le comprendre.


Effectivement, comme le souligne l’auteur de l’article : « Aujourd’hui, en France, lorsque l’on parle d’un musulman, c’est presque toujours en mal. Il est jugé sans qu’il ait la possibilité de répondre, car on lui dit qu’on sait déjà ce qu’il va répondre  ». Je l’ai vécu moi-même en France en tant que musulman, mais ça ne m’a jamais offusqué, pour la simple raison que la majorité de mes concitoyens ne donnent pas la vraie image de l’islam. D’où la dénomination « racaille », utilisée par M Sarkozy. Les bons musulmans, cher monsieur, ne sont pas chez vous en Occident. Ils sont chez eux, dans leur pays d’origine. Ils s’y maintiennent vaille que vaille. Quant à nous qui vivons chez vous, il n’y a aucun doute, nous ne méritons pas le nom de mouslim. Nous sommes peut-être des musulmans, mais pas des mouslim !

Quant à l’Occident qui « pense détenir la vérité, les bonnes valeurs et le mode de vie adéquat pour toute l’humanité, comme il le dit », ça, c’est vieux. Ça date des croisades. C’est-à-dire d’un temps où la raison n’avait pas raison d’exister. D’un temps où les êtres humains fermaient les yeux sur leurs capacités individuelles. Aujourd’hui, chacun de nous, en général, est capable de se démarquer des guides et même de s’en passer. La science est l’héritière de la prophétie. Nous n’avons plus besoin des nouveaux prophètes. Et comme nous sommes dotés de moyens intellectuels, je pense que nous devons agir en en conséquence, c’est-à-dire en êtres libres.

L’auteur de l’article a, enfin, raison de dire que « la vie sur terre n’appartient à personne, et nul n’a le droit d’insulter les autres. » Dans ma religion justement, il y a quelque chose que beaucoup de musulmans ne tolèrent pas, malheureusement : la liberté de croire et de renoncer à la foi. Il est dit dans le Coran : « La vérité est de votre Dieu. Que celui qui veut, croie, et que celui qui veut, nie ! ( la foi) »

Pour terminer, je rappelle que l’humanité est condamnée à vivre ensemble et que ni les juifs, ni les chrétiens ni les musulmans ni les autres ne sont prêts à déménager. Alors, autant nous respecter mutuellement et dialoguer. Il me vient à l’esprit en ce moment, et c’est le titre de mon article, une petite anecdote à propos du prophète Mohamed qui, un jour, a voulu expliquer à ses adeptes que les êtres humains sont condamnés à cohabiter s’ils veulent survivre. Il leur a raconté l’histoire de ces voyageurs qui ont emprunté un bateau à deux étages et qui, à cause d’un différend, ont partagé leur monture. Un jour, ceux du sous-sol ont décidé de creuser un trou pour puiser de l’eau en évitant de monter à la surface. Le prophète commente : Si on les laisse faire, c’est tout le monde qui court le danger. Et si on le leur interdit, tout le monde en sera sauvé ! Il en est ainsi de l’humanité entière. Alors, soyons indulgents envers nous-mêmes !


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