Le massacre aux portes d’AgoraVox

par Le Dut
vendredi 19 janvier 2007

Après la lecture d’un article d’AgoraVox « Le Sarkosacre de la Porte de Versailles » a suivi un acharnement de commentaires partisans et une censure systématique des opposants aux prises de position de l’auteur. Cet article doit montrer le cadre dans lequel AgoraVox a été conçu, celui d’un média d’analyse et d’information.

A la lecture des commentaires qui ont suivi l’article de M. Riot, on peut voir que l’esprit d’un média alternatif s’est perdu dans les passions partisanes, le forum, en une après-midi, s’est transformé en une disparate cacophonie de caricatures grotesques et tentatives vaines d’esprits éclairés pour apporter un peu de sagesse dans ce fouillis.

Rendons néanmoins à l’auteur le succès qui lui revient : son article a suscité plus de 180 remarques.

Davantage que les luttes partisanes stériles sur un forum, cet article permet de s’interroger sur les limites d’une initiative telle qu’AgoraVox, les limites de la transparence (qui sont les modérateurs ?), les limites à la liberté de publication, les règles de pluralité, d’équité : sont-elles respectées ? Il y a également la légitimité du vote, prenons encore cet article en exemple et observons que tout commentaire favorable, de près ou de loin, à Nicolas Sarkozy a été systématiquement la cible d’opinions négatives. Où se trouve dès lors la liberté de débat, lorsqu’une minorité décide de prendre en otage un espace d’expression publique ?

D’autre part, ce type de forum cacophonique pose une question évidente, celle de la conformité des propos tenus aux réalités. L’auteur chiffre à vue d’oeil le congrès de l’UMP de dimanche, entre 3,5 et 5 millions d’euros, pas de source divulguée ni d’explication sur les investigations. Un média alternatif doit aussi faire prendre conscience à un rédacteur des obligations qui lui incombent, celles de justifier tout information divulguée.

Assister au spectacle désolant d’un lynchage entre militants bornés, sur AgoraVox, c’est voir, désemparé, le gâchis d’un concept, l’incendie d’un espace de débat public, en somme le triomphe systématique de l’ignorance sur le raisonnement.

Lors de la dernière campagne présidentielle américaine, différentes associations et des médias alternatifs ont lancé des sites de fact checking. L’idée était de réunir différents experts afin de vérifier les propos des candidats à la présidentielle ; inutile de dire qu’à ce jeu-là, George Bush n’a pas brillé brillé... Ce type d’initiatives permet d’instaurer un climat d’apaisement, et de sortir des sphères passionnelles du partisianisme, mais aussi de juger, de façon objective, des compétences réelles des candidats.

Ainsi verrons-nous peut-être sur AgoraVox une rubrique similaire, regroupant enfin des esprits éclairés désireux de collaborer à la mise en texte de la vérité... Si telle est l’ambition de cette fabuleuse Agora.


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