Ma première journée au sein de l’Armée du Salut
par gricourt franck
lundi 29 mai 2006
Quand je me suis fait inscrire à l’Armée du Salut, pour faire du bénévolat, je pensais que je connaissais tout en ce qui concerne les SDF, et à ma grande surprise, je me suis trompé sur toute la ligne.
J’ai proposé mon aide à l’Armée du Salut pour faire du bénévolat, car il est fréquent de recevoir du courrier de quantité d’associations qui vous demandent de faire un don. Quand j’ai ouvert l’enveloppe de l’Armée du Salut, et que j’ai lu le prospectus, j’ai vu une BD qui avait pour titre : Tout a commencé par un café. Je me suis dit : une BD, qui raconte l’histoire d’un SDF, c’est du déjà vu, je vais m’ennuyer à la lire ; mais par curiosité j’ai commandé la BD, et à mon grand étonnement j’ai appris quantité de choses, et de plus cela se lit facilement. A la fin de la BD, il y a un numéro de téléphone pour tous ceux qui souhaitent devenir bénévoles de cette association.
Quelques jours plus tard, j’ai téléphoné à cette association, et on a pris rendez-vous avec la personne qui s’occupe du service "bénévolat" au sein de l’association. Je ne sais pas combien de temps a duré notre conversation, par contre j’ai rempli quelques feuilles où étaient inscrites les différentes activités susceptibles de m’intéresser, et je devais en choisir deux, en étant sûr que j’étais capable de remplir la fonction décrite, par exemple : "Vous demandez à être bénévole pour vous occuper d’un atelier de peinture avec des personnes démunies, alors que vous peignez très mal." Il faut savoir que l’Armée du Salut demande aux bénévoles de signer et de dater la Charte du bénévolat. Cette charte est un contrat qui explique ce que l’Armée du Salut est prête à vous donner, par exemple : accueillir et considérer le bénévole comme un collaborateur à part entière. Autre exemple : le bénévole s’engage à accepter les principes de la Fondation Armée du Salut, et à se conformer à ses objectifs. Je pense que beaucoup d’associations devraient penser à écrire une charte du bénévolat, qui est en quelque sorte un contrat de travail non rénuméré entre l’association et le bénévole, pour faire comprendre aux personnes qui veulent faire du bénévolat que s’investir pour une association, cela demande du temps, et qu’on essaie de donner le meilleur de soi-même ; même s’il y a des jours où on n’a pas la tête à cela...
La première journée A la soupe de nuit au sein de l’Armée, qui se trouve à une minute de la Gare de l’Est, et on commence généralement à 19h : je suis arrivé en avance, et la première chose que j’ai vue, c’est un square avec quantité de cartons. J’ai eu, à ce moment-là, l’envie de me dire : est-ce que je rêve, ou je suis dans la réalité ? Malheureusement, j’étais dans la réalité, et j’ai senti une réaction de honte m’envahir. On donne à tous ceux qui font la queue devant nous de la soupe, du café, du thé, un sac qui peut contenir une salade, de la compote de pommes... Quand je suis en face d’eux, je suis surpris qu’on me dise merci, surpris de les voir revenir pour demander encore de la soupe, certains d’entre eux sont gênés de venir nous voir pour qu’on leur donne à manger ; alors qu’avoir à vivre cette situation, cela peut arriver à chacun d’entre nous, du jour au lendemain. Les bénévoles avec qui j’ai travaillé ce jour-là étaient tous des habitués, donc je leur ai demandé quelques conseils, et en partie grâce à eux, tout s’est très bien passé. Je suis rentré chez moi en me disant que quand on donne de l’argent pour une association, quelle qu’elle soit, et qu’on voit que l’argent que l’on donne n’est pas gaspillé inutilement, on peut dormir sur ses deux oreilles.