Phoque me I’m Famous

"Dix candidats à la présidence, tous signataires du Pacte écologique de Nicolas Hulot, viennent détailler mercredi matin devant l’animateur et un public restreint leur profession de foi sur la sauvegarde de l’environnement.

De Ségolène Royal, la première entendue à 8h45, à Nicolas Sarkozy, le dernier en ordre de passage à 11h45, après le Conseil des ministres, les aspirants ont rendez-vous au nouveau Musée des Arts premiers, quai Branly à Paris.
"Ils bénéficieront chacun de 15 minutes de temps de parole pour confirmer leurs engagements pris dans le cadre du Pacte écologique", a indiqué mardi la Fondation Nicolas Hulot, qui organise la rencontre.

Les candidats se succéderont devant un parterre de "grands témoins", 50 citoyens signataires du Pacte tirés au sort et les représentants des ONG environnementales, qui ne seront ni les uns ni les autres autorisés à poser de question
Ces ONG sont celles qui adhèrent à l’Alliance pour la Planète, coalition d’associations environnementales, syndicales et professionnelles, ainsi que la Ligue de Protection des oiseaux (LPO), la Ligue Roc, la fédération France Nature Environnement (FNE) et l’Union mondiale pourla nature (UICN).
"L’objectif de Nicolas Hulot est vraiment de passer le relais aux ONG en appelant les candidats à travailler avec elles", explique Annabelle Geiger, de la Fondation NH.

"L’ordre de passage des candidats a été établi en fonction des contraintes de chacun, le Conseil des ministres par exemple, et en tentant de respecter certains équilibres droite/gauche et homme/femme", ajoute-t-elle.
Après Ségolène Royal en ouverture, les candidats se succèderont dans l’ordre suivant : Antoine Waechter, France Gamerre, Jean-Marc Governatori, François Bayrou, Corinne Lepage, Marie-George Buffet, Nicolas Dupont-Aignan, Dominique Voynet et Nicolas Sarkozy. Outre leur adhésion aux cinq propositions concrètes et dix propositions du Pacte écologique, Nicolas Hulot - qui a finalement choisi de ne pas se présenter à l’élection présidentielle - a demandé aux candidats d’argumenter leur engagement".

Après avoir amusé le tapis, l’animateur de télévision, qui a finalement obéi aux injonctions de TF1 et renoncé à se présenter, organise donc un examen de passage bidon pour présidentiables à la pêche aux voix. Ça c’est une discipline bien écolo la pêche aux voix !

Convoqués pour argumenter leur engagement, les candidats, pardon les "aspirants" (on rêve !!!), viennent... À Canossa... Comme un seul Homme... Pas un seul pour l’envoyer aux pelotes et lui conseiller de retourner s’occuper de ses shampoings.

Eh bien, leur réponse à cette convocation et leur participation à cette cérémonie d’auto-flagellation contribuent un peu plus au discrédit de la politique. Ils croient que cela montre au bon peuple qu’ils se soucient soudainement de notre planète ?

Foutaises !

Ils délivrent un message bien différent.

Ce qui transparaît c’est qu’il suffit que quelqu’un de populaire, qui culmine dans les sondages - et qui les a bien fait flipper en feignant de se présenter - les sollicite pour qu’ils accourent comme des caniches à chacune de ses injonctions.

Ce spectacle est simplement désolant. Parce qu’une fois de plus - jurisprudences Abbé Pierre, restos du Coeur, BB phoques, Enfants de Don Quichotte, etc. - c’est d’abord la logique de l’audimat qui prévaut.

Bien sûr le réchauffement climatique est évidemment une cause importante, la mère de toutes les causes même pour les amis de monsieur Hulot, mais pourquoi se prêter à une telle cérémonie publique et médiatique ?

Les rendez-vous individuels - déjà tenus - et les engagements pris - déjà pris - ne suffisaient pas ? Il fallait encore faire des image pour les 13 heures et les 20 heures (de TF1) ? C’est ça l’histoire ?

Alors là, j’ai "déjà vu le film" : des technos en bras de chemise ont évidemment "bachoté" toute la nuit (pas très écolo les amphets...) pour sortir une copie potable aux candidats qui vont recracher leur petite leçon comme un matin blême de grand oral à l’ENA ou à Sciences-Po’.

Fastoche.

Minable.

Qu’est ce que cette séance, entre rite initiatique ("Il est des no-o-tres !) et messe expiatoire, prouve au juste de leur sincérité, de leur engagement et surtout de leur futur respect du Pacte ?

Surtout, pendant ce temps là, toujours aucun débat de prévu entre les "ténors".

Madame et monsieur se contentent de se croiser dans les coulisses et de délivrer des discours standardisés qui flattent, les uns après les autres, les intérêts particuliers de telle ou telle catégorie, de telle ou telle communauté.

Ça ne s’arrange pas.