L’éléphant Trump énormément
par olivier cabanel
jeudi 6 février 2025
Pire qu’un éléphant dans un magasin de porcelaines, le nouveau président américain, à force de menaces, de projets insolites et violents, et de reculades, est en train de semer un joli bordel dans un monde qui n’en demandait pas tant.
Il menace quelques grandes puissances mondiales de leur imposer des taxes sur leurs exportations, et même si peu après, il diffère, les désordres provoqués sont déjà visibles.
Prenons, au hasard, la Palestine…
Voila un pays de 6020 km², ou vivent depuis des siècles 3,7 millions de Palestiniens... avant la création de l’état d’Israël…lien
Comme l’explique Simha Flapan, dans « the Birth of Israël », à l’issue de la guerre israélo-arabe (1948/1949), Israël avait déjà conquis 6000 km² du territoire palestinien supplémentaires et dès 1937, Ben Gourion affirmait : « ...nous abolirons la partition et nous nous étendrons à l’ensemble de la Palestine ».
On connaît le résultat. lien
Aujourd’hui, la population de la bande de Gaza est estimée à 2,1 millions d’habitants, et le nombre de morts s’élève déjà à 47 000 (avec 111 000 blessés). lien
Trump a décidé de faire sur ce territoire « la Côte d’Azur du Moyen-Orient », se proposant d’en chasser les Gazaouis et de les envoyer en Égypte, ou en Jordanie, assurant que « les palestiniens adoreraient quitter la bande de Gaza »...
et « les USA en prendraient le contrôle » ajoute-t-il. Lien
Devant l’émoi sucité un peu partout, la maison blanche a fait un timide retropédalage... mais Trump argumente que de toute façon, ce n’est plus possible d’y habiter, vu les destructions que ce territoire a subi.
Il est bien placé pour le savoir, d’autant qu’une bonne partie des bombes qui ont fait le sale boulot étaient américaines. lien
Sauf que Trump évacue discrètement une donnée : à l’Ouest de Gaza se trouve un énorme gisement de gaz (35 milliards de m³), et pour l’extraire il faut l’accord de l’autorité palestinienne, d’autant qu’il a été acté que « seule l’autorité palestinienne (…) recevra les revenus du gaz ». lien
D’ailleurs dans les colonnes de Médiapart, on pouvait découvrir que, selon Alain Juillet, ex-responsable de la DGSE, les royalties du pétrole et du gaz gazaoui représentent 3 milliards de revenus annuels. lien
De Gaza au Groenland, que Trump veut aussi prendre, (comme il se proposait de faire avec les femmes), il n’y a qu’un pas, car là aussi, avec le changement climatique, des opportunités énergétiques et minières sont probablement l’un des moteurs qui animent la volonté du président américain.
En effet, ce territoire, faisant partie du royaume du Danemark, est riche en minerais rares (terres rares, uranium, zinc, plomb, etc.), mais aussi de pétrole, lequel était jusqu’à présent d’accès difficile. Lien
Dès lors les motivation du président Trump s’éclairent d’un jour nouveau...même s’il veut faire croire qu’il s’agit seulement « d’une nécessité absolue pour la sécurité des USA ». lien
Sauf que le chef du gouvernement groenlandais lui a répondu vertement : « le Groenland n’est pas à vendre et ne le sera jamais ».
Cette volonté trumpienne d’acheter le Groenland n’est pas une nouveauté, il l’avait déjà émise en 2019, proposant 100 millions de dollars, et maintenant il n’exclut pas d’utiliser la force… lien
Pourtant, contrairement à ce que le président américain affirmait, ses gesticulations ne font pas grandir le pays, et deviennent largement contre-productive, ainsi que l’écrit Dana Milbank dans les colonnes du Washington Post : « il promettait aux américains qu’ils allaient gagner, gagner, gagner, au point qu’ils seraient fatigués de gagner. En réalité, l’Amérique est en train de perdre, perdre, perdre ». lien
Ajoutant : « nous perdons sur le plan commercial, puisque les importations de Chine et du Mexique atteignent des records... ».
Et l’on peut découvrir dans Courrier International cette analyse assassine : « vu des États-Unis. Au lieu de faire la paix, Trump enflamme le Proche-Orient ». lien
Trump va-t-il déclencher une guerre pour arriver à ses fins, d’autant que la Russie et la Chine ont aussi de l’appétit ?
Va-t-il dans une prochaine déclaration fracassante proposer d’exiler les 2 millions de Gazaouis sur les terres quasi désertes du Groenland ?...
Et alors, quid de l’intérêt soudain du patron des USA pour l’Ukraine ?
Et là aussi, on découvre que l’une des raisons qui pousse Trump à s’intéresser à l’Ukraine pourrait bien être les richesses minières du pays... d’ailleurs, Zelensky n’a-t-il pas proposé aux USA d’exploiter les richesses minières du pays... en échange de leur soutien logistique ? Lien
Ajoutons pour la bonne bouche les visées expansionnistes du président américain sur le Canada...le canal de Panama... en se posant la question qui tue : où va-t-il s’arrêter ? car comme dit mon vieil ami africain : « l’éléphant ne peut pas courir et se gratter les fesses en même temps ».
le dessin illustrant l’article est de Damien Glez
Merci aux internautes pour leur aide efficace
Olivier Cabanel
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