La fin est proche

par Pascal Dubellé
jeudi 13 février 2025

La guerre en Ukraine est sur le point de s’achever, du moins si l’on en croit les principaux protagonistes, Russes et Américains, car ce conflit, comme il est juste de le qualifier, est un affrontement par proxy, opposant les ex deux Grands des années 80. 

En fait, les Américains, du moins au temps de l’administration Biden, se sont servis de l’Ukraine pour entraîner la Russie dans une intervention militaire qui, naturellement, serait condamnée par l’ONU (violation de l’intangibilité des frontières), mais qui, selon Washington, provoquerait l’effondrement économique de la Russie, et donc, par voie de conséquences, le départ de Poutine (le nouveau diable de l’Occident) et surtout le démantèlement de la confédération russe.

Tout cela vient confirmer l’analyse que je développe dans mon essai : « Heur et malheur d’un monde sans guerre » où est mis en avant le changement de paradigme opéré après la Seconde Guerre mondiale et après Hiroshima et Nagasaki, à savoir que désormais, les guerres, ou plutôt les interventions militaires, sont au service de l’argent (les puissances d’argent, l’équilibre économique du monde) quand, durant des milliers d’années, l’argent, nerf de la guerre, était au service de la guerre par laquelle était déterminé le destin des peuples et des nations.

Aujourd’hui, la puissance de l’argent, appuyée par celle de la force armée, est l’unique ordonnateur du monde et de la vie des gens pris individuellement, reléguant au second plan le destin des peuples et des nations.

Tout, dans le conflit qui se déroule en Ukraine – et j’évite volontairement d’employer le terme de guerre – montre que du point de départ de cet horrible affrontement à la résolution qui se dessine, n’est qu’affaire d’argent.

L’Occident (les USA et leurs alliés ou séides) ont échoué à démanteler la fédération de Russie après l’avoir fait avec l’Empire soviétique en provoquant sa ruine dans les années 80. Donald Reagan et sa « guerre des étoiles » avait entraîné Moscou dans une course aux armements hors de prix, tout en organisant une baisse des cours du baril et donc des ressources de l’URSS, gros producteur et exportateur. Et l’opération a réussi au-delà de toute attente tant avait été surévaluée la puissance économique et militaire de l’URSS.

Ici, avec, Biden, ce fut un bide, tant a été sous-estimée la puissance économique et militaire de la Russie de Poutine.

Aussi, la solution ne sera pas seulement celle d’une victoire militaire, mais économique, même si les conditions de la paix, les questions du redécoupage de l’Ukraine et du destin des Ukrainiens pro-russes et pro-européens ne seront pas négligeables. Mais, elles resteront, somme toute, secondaires.

Dans cette affaire tragique à bien des égards, inutile, car évitable, la guerre n’a pas eu lieu, chacun, Russes et forces de l’OTAN, se gardant de mettre en œuvre leurs armes décisives. Seules les armes dites conventionnelles ont occupé le champ de bataille. Ce n’était pas la « guerre en dentelles », ni une guerre à fleurets mouchetés, mais un peu quand même dans la mesure où chacun a veillé à garder une certaine mesure, une certaine retenue, pour ne pas être entraîné dans l’engrenage fatal d’un conflit thermonucléaire qui aurait provoqué des centaines de millions de morts, voire l’anéantissement de l’humanité, tant la puissance de destruction en jeu est colossale, surréaliste.

La guerre n’a pas eu lieu ainsi que je l’avais annoncé. Il n’y a pas eu de Troisième Guerre mondiale. Et souhaitons qu’il en sera toujours ainsi, car ce serait la fin de tout et il n’y aurait plus personne pour l’évoquer.

Dans ce drame Ukrainien, aussi bien Biden que Poutine ont su éviter la montée aux extrêmes qui est la règle en cas de guerre (Voir Clausewitz).

Reste à trouver les moyens de mettre fin à ce conflit et à assurer un avenir pacifique de cette partie du monde quand, dans le même temps, s’établissent de nouveaux rapports de force entre les puissances économiques anciennes et émergentes.

Référence : Heur et malheur d'un monde sans guerre. Amazon. 

 


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