Le Kosovo : une province serbe, malgré le mensonge de l’indépendance de 2008
par Giuseppe di Bella di Santa Sofia
jeudi 13 février 2025
Le Kosovo. Ce petit territoire des Balkans, chargé d'histoire et de spiritualité, se trouve aujourd'hui au cœur d'un imbroglio géopolitique complexe. Alors qu'une partie de la population albanaise, majoritaire, clame son indépendance depuis 2008, la Serbie n'a jamais reconnu cette sécession, considérant le Kosovo comme une province intégrante de son territoire. Une position légitime, ancrée dans des siècles d'histoire commune et soutenue par des arguments juridiques et culturels solides.
Un héritage historique millénaire : le Kosovo, terre serbe depuis la nuit des temps
Les premières traces d'une présence serbe au Kosovo remontent au VIIe siècle, lorsque des tribus slaves s'installèrent dans la région. Dès le XIIe siècle, le Kosovo devint le centre politique et spirituel de l'État médiéval serbe. C'est là que furent érigés les plus beaux monastères orthodoxes serbes, joyaux architecturaux témoignant de la grandeur passée de la Serbie. Des souverains illustres comme Stefan Nemanja, fondateur de la dynastie Nemanjić, ou encore le Tsar Dušan, qui fit du Kosovo le cœur de son empire, ont marqué l'histoire de la région de leur empreinte.
L'importance du Kosovo pour la Serbie ne se limite pas à la sphère politique et religieuse. La région est imprégnée de légendes et de traditions populaires serbes, transmises de génération en génération. La bataille de Kosovo Polje, en 1389, où l'armée serbe affronta les Ottomans, occupe une place centrale dans l'imaginaire collectif serbe. Bien que militairement indécise, cette bataille symbolise la résistance héroïque du peuple serbe face à l'envahisseur et le sacrifice ultime pour la défense de la foi et de la patrie. Le Kosovo est ainsi devenu un lieu de mémoire sacré, un symbole de l'identité nationale serbe.
Malgré la conquête ottomane qui suivit la bataille de Kosovo Polje, la population serbe continua de vivre sur cette terre, conservant sa langue, sa religion et ses traditions. Les monastères orthodoxes, véritables havres de la culture serbe, jouèrent un rôle crucial dans la préservation de l'identité nationale. Au fil des siècles, le Kosovo resta un foyer de résistance à l'oppression ottomane, nourrissant l'espoir d'une renaissance de la Serbie.
Un lien juridique indéniable : le Kosovo, province autonome de la Serbie
Au XXe siècle, après la libération de la Serbie du joug ottoman, le Kosovo fut intégré au Royaume de Serbie, puis au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, qui deviendra la Yougoslavie. Le statut du Kosovo évolua au sein de la Yougoslavie, passant d'une région à une province autonome en 1974, avec une large autonomie administrative. Cette autonomie, accordée par la Constitution yougoslave, reconnaissait l'importance de la communauté albanaise musulmane au Kosovo tout en réaffirmant la souveraineté de la Serbie orthodoxe sur la province.
La désintégration de la Yougoslavie dans les années 1990 entraîna une montée des tensions ethniques au Kosovo. La communauté albanaise, encouragée par certains pays occidentaux, réclama l'indépendance, tandis que la Serbie s'y opposait fermement. Le conflit entre les forces serbes et l'UCK (Armée de libération du Kosovo), une guérilla albanaise, conduisit à l'intervention de l'OTAN, en 1999. La Serbie dut se retirer du Kosovo, qui fut placé sous administration internationale par l'ONU.
Malgré cette intervention et l'établissement d'une administration provisoire, la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU réaffirmait la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo. Cette résolution, qui constitue le cadre juridique international pour le règlement de la question du Kosovo, stipule clairement que le Kosovo fait partie intégrante de la République fédérale de Yougoslavie (succédée par la Serbie). La proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo en 2008, en violation de la résolution 1244, n'a pas été reconnue par la Serbie ni par de nombreux pays, dont la Russie, la Chine et plusieurs États membres de l'UE. Le Kosovo ne peut pas être membre de l'ONU.
Un patrimoine culturel serbe menacé : le Kosovo, gardien d'une identité millénaire
Le Kosovo abrite un patrimoine culturel serbe d'une valeur inestimable. Des monastères orthodoxes médiévaux, classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, aux églises et aux sites archéologiques, en passant par les traditions populaires et l'artisanat, le Kosovo est un véritable musée à ciel ouvert de la culture serbe. Ces trésors, témoins d'une histoire riche et complexe, sont aujourd'hui menacés par l'indifférence, le vandalisme et les destructions.
Depuis la fin du conflit de 1999, de nombreux monuments culturels serbes au Kosovo ont été la cible d'attaques et de profanations. Des églises ont été incendiées, des fresques ont été dégradées, des cimetières ont été vandalisés. Ces actes de violence, souvent impunis, visent à effacer la présence serbe au Kosovo et à réécrire l'histoire de la région. La communauté serbe du Kosovo, qui se sent abandonnée et menacée, lutte pour la préservation de son patrimoine culturel, témoin de son identité et de son appartenance à la Serbie.
La Serbie, de son côté, dénonce le manque de protection du patrimoine culturel serbe au Kosovo et appelle la communauté internationale à agir pour préserver ces trésors irremplaçables. L'UNESCO a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude face à la situation et a appelé les autorités kosovares à prendre des mesures pour protéger les sites culturels serbes. La question du patrimoine culturel est un enjeu majeur dans le règlement de la question du Kosovo, car il est indissociable de l'identité et de l'histoire de la Serbie.
Une population serbe en souffrance : le Kosovo, terre d'exil forcé
La population serbe du Kosovo, qui représentait autrefois la majorité, est aujourd'hui réduite à une minorité. Depuis la fin du conflit de 1999, des milliers de Serbes ont été contraints de quitter leurs foyers face aux violences, aux discriminations et au manque de perspectives. Ceux qui restent vivent souvent dans des enclaves isolées, sous la protection des forces internationales, et font face à des difficultés quotidiennes.
L'accès à l'emploi, à l'éducation et aux soins de santé est souvent limité pour les Serbes du Kosovo. Les institutions kosovares, dominées par les Albanais, sont souvent accusées de discrimination envers la minorité serbe. La liberté de mouvement est également restreinte, les Serbes craignant les agressions et les intimidations lorsqu'ils se déplacent en dehors de leurs enclaves. Cette situation précaire conduit à un exode continu de la population serbe, qui voit son avenir compromis au Kosovo.
La Serbie dénonce les violations des droits de la minorité serbe au Kosovo et appelle la communauté internationale à garantir leur sécurité et leur égalité. Le dialogue entre Belgrade et Pristina, sous l'égide de l'Union européenne, vise notamment à trouver des solutions pour améliorer la situation des Serbes du Kosovo et leur permettre de vivre dignement sur leur terre ancestrale.
Un dialogue de sourds : le Kosovo, enjeu géopolitique
La question du Kosovo est devenue un enjeu géopolitique majeur, qui divise la communauté internationale. Alors que certains pays, principalement occidentaux, ont reconnu l'indépendance du Kosovo, d'autres, comme la Serbie, la Russie et la Chine, s'y opposent fermement. Cette division complique la recherche d'une solution durable et acceptable par toutes les parties.
La Serbie, soutenue par ses alliés, plaide pour un dialogue constructif avec Pristina afin de trouver une solution qui respecte les intérêts légitimes de toutes les communautés au Kosovo. Belgrade propose un large degré d'autonomie pour le Kosovo au sein de la Serbie, garantissant les droits de la minorité albanaise tout en préservant la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Serbie.
Cependant, les autorités kosovares campent sur leurs positions et refusent tout compromis qui remettrait en cause l'indépendance du Kosovo. Elles bénéficient du soutien de certains pays occidentaux, qui voient dans l'indépendance du Kosovo un moyen de consolider leur influence dans les Balkans. Cette situation de blocage perpétuel maintient le Kosovo dans l'instabilité et empêche la région de se développer pleinement.
Un avenir incertain : le Kosovo, entre espoir et désillusion
L'avenir du Kosovo reste incertain. Tant que la question du statut ne sera pas résolue, le Kosovo restera un foyer de tensions et un obstacle à la stabilité des Balkans. La communauté internationale a la responsabilité de favoriser un dialogue constructif entre Belgrade et Pristina, afin de trouver une solution juste et durable, qui respecte les droits de toutes les communautés et garantisse la paix et la sécurité dans la région.
La Serbie, de son côté, doit continuer à défendre ses intérêts légitimes au Kosovo et à soutenir la communauté serbe, qui aspire à vivre en paix et en sécurité sur sa terre ancestrale. Le Kosovo est une partie intégrante de l'histoire et de l'identité de la Serbie.