La pauvreté de langage, la décadence de la pensée
par Plume29
samedi 15 février 2025
Par Louis-Marie Guénégan
Il est toujours difficile de s’engager sur la critique des citoyens d’un pays démocratique, voire inconscient ou même parfois périlleux. Une atteinte à la liberté d’expression et d’opinion d’un peuple souverain… défenseur de la censure du compromis politique et social. Un pays où la gauche politique veut incarner le pouvoir de la bienpensance.
Il ne s’agit pas d’un procès en sorcellerie par un tribunal de la bienpensance, ni de l’hypocrisie du politiquement correct ni d’une crédulité béate de la conscience humaine. Mais la révolte d’observer la société française se dissoudre à la vitesse d’un sucre dans l’eau. Ne faudrait-il pas une société non miscible, comme l’huile dans l’eau, conservant sa cohésion sociale par la personnalité de chaque citoyen, acceptant des relations humaines contradictoires, pour favoriser le compromis de vivre ensemble ?
Le constat du déclin de la France, tout le monde le fait avec ses mots, ses maux, ses convictions, son idéologie, ses idées, son sens supposé de l’intérêt commun… dans une société de plus en plus individualiste. Chacun exprime librement ses opinions et débat au café du commerce ou pendant des heures sur les chaînes d’informations continues, provoquant l’intolérance au plat de… nouilles, sur le dernier mot de vocabulaire politique, lancé en pâture à la réflexion du peuple par le Président, le Premier ministre, les ministres, les députés, les leaders politiques, les idéologues, des experts et spécialistes de la théorie de l’inaction politique. La crise institutionnelle que traverse la République est cependant une réalité au quotidien. La Nation se divise en communautarismes, les Institutions flirtent avec la corruption, le pays s’enfonce dans le narcotrafic et la criminalité, l’ordre public est bafoué et la police insultée, l’autorité judiciaire s’est faite l’avocat général de la société délinquante, l’autorité de l’Etat est dévalorisée par la politique spectacle d’un Président de la République… qui fait sourire la Joconde quand il pose au Louvre pour l’éternité de son passage aux commandes d’un vaisseau fantôme, tel le Hollandais maudit, condamné par les Français d’avoir erré dans les allées du Pouvoir pour accoster au bout de cinq ans au ponton de l’Elysée pour chercher son salut dans la fidélité de Marianne. Et du haut de sa prestigieuse fonction, se permettre d’injurier le peuple français de « gaulois réfractaire ». L’injure et la violence sont tristement devenues le langage de l’intolérance, le rejet des différences ; la provocation par l’arrogance, trop souvent la haine, jusqu’à la caricature qualifiant d’extrême droite tous les pauvres imbéciles qui ne pensent pas le « politiquement correct » des gaucho-centristes de l’arc républicain. Ce ne sont pas les incantations du « chamanisme » politique prononçant des paroles magiques qui vont aider à transgresser la réalité de l’impuissance de l’Etat à gérer la France et protéger les Français.
Si le récit historique est volontairement entaché de contre-vérité à des fins politiques, l’histoire est le cache misère de la pauvreté du langage, quand un député LFI répond à un journaliste à propos de la comparaison d’Emmanuel Macron au maréchal Pétain, par un de ses collègues de l’Assemblée Nationale : « Je ne sais pas qui est Pétain. J'ai entendu parler de lui. Je sais qu'apparemment, c'est un raciste. Je connais pas tellement l'Histoire. J'apprends ». La réponse est édifiante mais elle s’apparente à tous ceux qui à tout propos dénoncent une idée, une information, un média, une personnalité, qu’ils qualifient d’extrême droite, devenue l’injure suprême dans le langage courant ! Une responsabilité civile de désinformation reprise en écho de la mouvance politique radical-populiste de gauche, d’incitation à la haine et indirectement, par l’assimilation à l’antisémitisme. Les mots ont un sens, une genèse, une interprétation, engageant une lourde responsabilité vis-à-vis des jeunes, témoins de tels propos et accusations sans justifications sérieuses, eu égard à l’histoire et ses conséquences dramatiques pour les peuples, la civilisation et l’humanité. Chaque électeur est le détenteur de la souveraineté de la nation française et de son territoire, chaque citoyen est l’héritier de la France, chaque Français est le maillon de la chaîne civilisationnelle de l’Occident.
La France a des faiblesses génétiques : la colonisation, l’esclavage, l’absolutisme de Louis XIV, et l’arrogance de présidents premiers de la classe politique, un Etat providence en faillite ; mais aussi la force qui fait parfois sa faiblesse : la démocratie, la laïcité, la liberté d’opinion, le système de santé publique, la politique sociale. L’Etat est la courroie de transmission de la légitimité des droits des citoyens, mais aussi de leurs obligations et leurs devoirs. Une mission de prédicateur à transmettre avec conviction et courage politique, faisant mentir Albert Einstein "Ne comptez pas sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre".
La liberté d’expression et d’opinion du citoyen ne donne pas tous les droits, dont ceux d’incitation à la haine, à l’antisémitisme, au viol, aux crimes. Des libertés revendiquées mais quelles sont les obligations exigées, et quelles sanctions prononcées pour atteinte à la dignité humaine ?
Quand la gauche-radical-populiste admet les massacres des barbares terroristes islamistes du Hamas, les qualifiant de résistants, dénonçant Israël d’Etat d’extrême droite et de pays génocidaire, ces héros français de la lutte arabe pour un Etat de Palestine, sont-ils dignes de siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, se drapant du drapeau tricolore de la République, usant et abusant de leur liberté d’expression, encourageant leurs représentants d’incitation à la haine des juifs, applaudissant un militant palestinien adepte du fondamentalisme islamique, appelant à mener l’intifada dans Paris lors d’une manifestation propalestinienne en septembre 2024. Il bénéficie alors du soutien d'une députée de La France insoumise (LFI) au cours de sa garde à vue, se rendant immédiatement au commissariat parisien où il est retenu. Même si cette visite s'inscrit dans la démarche légale d'un député, s'est-elle précipitée lors de la garde à vue des assassins de Lola, Philippine, Thoams, Elias, et toutes les victimes des crimes antisémites ?
Pendant que les Français s’inquiètent de la xénophobie par une immigration massive légale et clandestine, représentant presque 10% de la population française, la Patrie des droits de l’homme dénonce l’expulsion d’un mineur étranger isolé sous OQTF, la justice condamne à 3 mois de prison avec sursis la tentative de meurtre d’un policier par un refus d’obtempérer, le Conseil d'Etat annule l'OQTF d'un fabricant de haine algérien. Quand l’assassin de Philippine s’est réfugié en Suisse, son extradition, demandée par la justice française, s’est heurtée à son bon vouloir d’accepter leur démarche.
La décadence de la pensée s’accompagne de la complaisance des juges et la complicité des suppôts idéologiques... des frères musulmans.