Le Kantique des quantiques, un livre inédit(é) à découvrir

par Bernard Dugué
mardi 31 octobre 2006

Promouvoir ses propres travaux s’avère un exercice délicat pour un chercheur. La règle impose à ses pairs de s’acquitter de cette tâche, tandis que les journalistes spécialisés se proposent de faire partager au grand public les découvertes. Mais quand un chercheur est dans une situation de marge et d’isolement, il n’a pas le choix. Je vais donc pratiquer cet exercice de funambule en m’aidant toutefois de la seule évaluation critique qui ait été produite.

Il est question d’un ouvrage rédigé il y a sept ans, intitulé Le Kantique des quantiques. Cette étude, fruit de longues recherches en métaphysique ainsi qu’en philosophie de la nature et biologie théorique, annonce un changement de paradigme, mieux encore, l’avènement d’une nouvelle philosophie de la nature, englobant la physique quantique, les sciences de l’auto-organisation, la compréhension du vivant et de son évolution. Bref, un « projet titanesque », dont sont présentés quelques éléments.

J’ai sollicité il y a quelque temps Pierre Kerszberg, professeur de philosophie des sciences à Toulouse et Montréal, afin qu’il examine mon texte. Je le remercie chaleureusement pour le temps qu’il y a consacré, d’autant plus que rien ne l’y obligeait et que, par ailleurs, je n’émarge dans aucune institution. Son compte rendu est détaillé, visant autant la forme que le fond. Je laisse au lecteur le soin de juger, en prenant note de la critique de Kerszberg mais aussi en examinant à son tour le texte complet.

Pierre Kerszberg, dans le mail qu’il m’a adressé, dit ceci : « Votre manuscrit s’est révélé être une lecture très enrichissante. Je propose aussi quelques critiques, en particulier sur l’interprétation de Kant. Je crois aussi que ce texte mérite d’être connu des philosophes et des scientifiques. Merci donc pour m’avoir fait découvrir un sens critique très aigu en philosophie des sciences. »

Alors, puisque je n’ai pas d’éditeur pour ce texte qui, paraît-il, mérite d’être connu, je me permets d’en faire la promotion, afin que ce travail ne soit pas enterré et serve à quelques-uns. Pour le reste, chacun appréciera l’absurdité de cette situation ; n’ayant aucune place dans les institutions, privé de la logistique pour présenter ces travaux, les éditer, sans moyens pour poursuivre cette voie de recherche prometteuse. Ce point mériterait un billet spécial expliquant cette étrange histoire et le fait que ni les responsables universitaires, ni les politiques ne semblent se préoccuper des progrès dans une recherche plus que fondamentale. C’est carrément de philosophie de la nature, d’ontologie, de métaphysique qu’il s’agit. Des thèmes qui pourtant devraient intéresser les scientifiques et autres citoyens épris de connaissance et cherchant à comprendre le monde physique, ce qu’est la vie, puis la conscience et la civilisation.

Bref, tout internaute passionné de science, de liberté, d’esprit des Lumières, pourra avec ses moyens, ses connaissances, agir en citoyen de la connaissance, afin de contourner les lois de la marchandise et les structures de domination intellectuelle régnant dans les institutions. Je répondrai aux critiques émises par Pierre Kerszberg quand j’aurai le désir de rentrer à nouveau dans ces savantes préoccupations. En attendant, voici les liens conduisant vers le Kantique et l’intégralité du jugement critique émis à son sujet

Critique de Pierre Kerszberg

Kantique 1 (partie pas vraiment essentielle)

Kantique 2 (biologie, auto-organisation, évolution)

Kantique 3 (physique quantique)

Extrait de la critique du Kantique par P. Kerszberg

" Il s’agit d’un travail ambitieux et courageux, qui prend non seulement le parti de souligner le déficit métaphysique des penseurs de la science contemporaine, mais qui propose en plus une véritable réhabilitation de la métaphysique de la nature pour répondre à ce déficit. Ceci s’applique particulièrement au paradigme de l’auto-organisation, et il faut savoir gré à l’auteur de proposer une véritable exploration de la notion de fondement pour penser la complexité... Il est bien question de déficit, et non d’erreur, c’est pourquoi la philosophie de la nature proposée ici, contrairement à celles qui ont prévalu jadis (Bergson ou Whitehead, par exemple), fait plus que rectifier des erreurs commises par des scientifiques sur la véritable destination de la métaphysique. Cette philosophie est fondée sur une critique de toutes les formes de positivisme, jusqu’aux plus insidieuses, comme on le voit très bien en juxtaposant les enjeux épistémologiques à ceux de l’histoire, de l’économie, et de la politique. Il s’agit de sortir de l’alternative paralysante entre les naturalismes d’inspiration matérialiste et les théismes à tendances dogmatiques ou théologiques. Malgré la liberté apparente du propos, le texte est fort bien organisé, d’une manière très originale et féconde : décrivant les problèmes d’interprétation de la vie au dix-neuvième siècle, l’ouvrage passe directement aux questions actuelles sur l’auto-organisation, pour revenir ensuite aux concepts fondamentaux autour desquels gravitent toutes ces questions, à savoir ceux de la mécanique quantique. En outre, l’auteur démontre une capacité peu commune à maîtriser des domaines aussi variés que la science, la philosophie et l’histoire. Peu d’auteurs peuvent se revendiquer aujourd’hui d’un tel bagage.

Le diagnostic global est particulièrement fort et fécond : à chacune de ses époques, la science est pour ainsi dire emportée par un « désir de connaissance » qui va plus vite que la connaissance elle-même, d’où les étonnants décalages entre les théories et leurs interprétations. Ces décalages nécessitent une prise de recul philosophique, et en ce sens, il est légitime de penser que la philosophie rigoureuse (et non la « philosophie spontanée » des savants) a toujours quelque chose à apprendre à la science. "


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