L’Argentine de Milei : « paradis des riches, enfer des pauvres »

par Robert GIL
mardi 4 juin 2024

Le programme de Javier Milei tient en un slogan simple « tout pour le capitalisme ». Aujourd'hui, près de 57 % de la population est considérée comme pauvre, un chiffre au plus haut niveau depuis 20 ans. Au-delà de l’extrémisme verbal, de l’utilisation d’une « tronçonneuse » comme moyen de réduire les dépenses publiques et autres excentricités, parmi ses idées, figure l’élimination de plusieurs ministères et institutions publiques, la privatisation de la santé et de l’éducation. L’éducation supérieure publique et gratuite est un des rares piliers encore debout dont la gratuité fait la fierté nationale. Le gouvernement libertarien d’ultra-droite met en place un chantage aux allocations sociales pour dissuader les manifestations organisées par les syndicats. D’importantes mobilisations des mouvements sociaux, des syndicats et des forces d’opposition se succèdent pour combattre un programme qui menace sérieusement les droits fondamentaux, avec un programme néolibéral extrême de coupes budgétaires et de privatisations.

Le fascho-anarcho-capitaliste Milei qui a pris en main la présidence de l’Argentine a démarré sous les applaudissements du Fonds Monétaire Internationale. Un plan de vente à la découpe du pays et d’exploitation terrible des travailleurs argentins démontre une nouvelle fois que les menées fascistes sont bien le prolongement naturel de la prédation capitaliste :

L’arrivée au pouvoir de Milei prend sa source à la fois dans ces puissants soutiens par les milieux capitalistes en particulier Nord-Américain, mais aussi dans les difficultés de la population, exsangue à cause des difficultés économiques provoquées par la mise en coupe réglée du pays par les politiques austéritaires du Fonds Monétaire International. Des difficultés qu’il n’est pas possible de résoudre sans sortir du capitalisme. Un FMI évidemment ravi de voir venir aux affaires un dirigeant autoritaire, à la politique ouvertement fasciste et donc pro- capitaliste.

Comme dans nos démocraties autoritaires, pour ne pas dire plus, le gouvernement de Milei entreprends de réécrire l’histoire. Il a mis un coup d’arrêt pour les enquêtes sur les crimes commis lors de la dictature en Argentine. Une ligne révisionniste également impulsée par la vice-présidente Victoria Villaruel. Cette dernière provient d’une famille de militaire et a fondé en 2006 le Centre d’études juridiques sur le terrorisme et ses victimes. Selon elle, les événements de 1976 à 1983 se résument à un conflit entre l’armée et des groupes terroristes de gauche. Ainsi, en plus d’une situation économique catastrophique, le long et dur chemin pour la mémoire semble être paralysé en Argentine. Quant à ceux qui font l’apologie du capitalisme, un jour même un cheval de bois finira par leur mettre un coup de pied…

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