Reconstruire l’Ukraine : en détruisant l’UE ou enfin en la reconstruisant ? Un choix crucial volontairement esquivé !

par hugo BOTOPO
samedi 7 janvier 2023

L'UKRAINE détruite par la RUSSIE -à défaut de la CONQUERIR- voit, jour après jour, ses infrastructures, ses logements et ses terres détruits ou saccagés et une partie de sa population tuée, blessée ou déportée ! La population ukrainienne se bat contre l'occupant et répare, avec les moyens du bord, les dommages sans cesse renouvelés ! Quelque soit l'issue du conflit il faudra aider l'Ukraine à se reconstruire et déjà germent -avant la fin du conflit- des plans de financement des reconstructions, s'affublant du titre de plan Marshall mis en oeuvre après la seconde guerre mondiale. Si ce plan bénéfique pour les économies des bénéficiaires et surtout pour le seul "donateur" à savoir les USA, voit son avatar pour l'UKRAINE promu comme une panacée, sa Réalisation pose question sur son financement, son contrôle et surtout sur l'Avenir de l'Ukraine, de L'Europe (ou de l'UE) : cette dernière peut en sortir renforcée ou en déliquescence ! Que de dérives et de luttes fratricides ou externes émailleront le parcours de la reconstruction !

La référence au plan Marshall a déjà été évoquée pour le Plan Européen de Relance en 2020 pour un montant global de 750 Md€ (valeur 2018) (avec des subventions(390 Md€) et des prêts (360 Md€)) destinés aux Etats membres (les 27) selon des programmes adaptés aux besoins des différents pays (avec des écarts, en pourcentage, par rapport aux clés de répartition usitées dans les instances européennes (participation aux budgets, droits de vote...). Les 750 Md€ sont finanncés par un emprunt "communautaire" in fine garanti par les états membres selon la clé de répartition. Ils ne sont pas financés par des avances de la BCE. Si les états bénéficiaires des prêts doivent les rembourser, par contre la partie "subvention" de l'UE sera remboursable sur le budget de l'UE au vu des augmentations de rentrées financières de l'UE liées au surcroit d'activité induit par le PER. En cas de défauts partiels dus à des imprévus (la CoViD, la guerre en Ukraine, crise économique et financière) les pays membres garantissent les emprunts selon la clé de répartition si les budgets de l'UE sont dans l'incapacité de prendre en charge les remboursements des emprunts liés à la tranche "subvenyions de l'UE !

Pour la reconstruction de l'Ukraine (coût estimé à plus de 750 Md€ à ce jour (les destructions continuent à un rythme élevé) coût probable d'au moins 1000 Md$ ou €, les plans de financement ne sont pas sur la table des négociations de "marchands de tapis". Les Autorités et Entreprises de chaque Etat "donateur" ou "garantisseur d'emprunts" espèrent recevoir en contrats des montants supérieurs à leurs dons et à leurs garanties données. La part des Ukrainiens dans les reconstructions, dans la gestion des travaux et dans les financements n'est pas évoquée : les "conférenciers" européens, et mondiaux n'ont même pas évoqué la part des dons et la part des prêts restant à la charge de l'Ukraine ! Le fait d'envisager une éventuelle grande part de dons incite à la comparaison avec le plan Marshall de 1948/52. Mais le copier-coller de ce plan à la reconstruction de l'Ukraine est totalement irréaliste tant les conditions initiales et les buts recherchés sont différents.

 

Le plan Marshall de référence :

Ce plan de reconstruction de l'Europe a été présenté par Marshall le 05/01/1947 à Harvard, puis après négociations internes aux USA, signé le 3 avril 1948 par Truman. 
ARTE le 12/01/2021 a présenté dans un documentaire différentes facettes de la mise en oeuvre de ce plan.    Hugo BOTOPO dans son article du 16/01/2021 sur Agoravox en fait une synthèse et en dégage des conclusions :

- C'est d'abord un plan totalement américain, au bénéfice de l'économie américaine et du contrôle du gouvernement US principalement sur les pays d'Europe de l'Ouest, les pays de l'Est sous emprise soviétique ont dû refuser d'en être les bénéficiaires : les clauses de "soumission à la bénédiction des USA" évinçant la "protection du grand Frère".

- Ce plan assurait, en partie, le transfert/reconversion des productions de matériels militaires (chars, camions, Jeeps) vers la production de matériels agricoles (tracteurs, moissonneuses-batteuses), matériels de travaux publics (bulldozers, chargeurs, niveleuses) et d'équipements pour les industries européennes victimes des bombardements. Ces fournitures US étaient "reçues" par les états européens  : ces derniers les vendaient aux sociétés de matériels agricoles (pour les vendre aux agriculteurs), de travaux publics et aux intervenants du monde industriel. Les gouvernements européens devaient abonder les "cadeaux US" d'une somme égale -financée sur des ressources budgétaires propres (pas de planche à billets)- afin de reconstruire et développer  leurs économies nationales (pour des équipements de fabrication locale ou d'importations complémentaires US). Un Etablissement de Contrôle Administratif (ECA) à Paris prélevait 5% des diverses fournitures du plan Marshall pour gérer et financer d'autres activités d'influence US en Europe. L'ECA se transforma en CIA assez rapidement avec une ingérence croissante comme la constitution et le financement de syndicats indépendants des mouvances communistes (FO en France) !

- Ce plan était financé par 85% de dons US et par 15% de prêts (par le FMI et Banque Mondiale, (avec le seul veto possible des USA). Ces prêts avec intérêts étaient émis en dollars de 48/49 encore liés à l'étalon-or. En fait, seule une petite partie des prêts ont été remboursés, la grande partie restante transformée en dons.

- d'autres éléments annexe d'influence US, tels l'absence de taxe sur les produits culturels US et un minimum obligatoire de 30% de films US dans les salles de cinéma !

 

La non transposition du plan Marshall à la reconstruction de l'Ukraine :

Le montant "estimé" à 1000 Md€ (750Md à ce jour, plus les destructions à venir), n'a pas fait l'objet d'études potentielles de son financement (différentes hypothèses possibles) ; seule la conférence de Paris du 13 décembre 2022, a réuni des donateurs pour un appel de fonds global de 750 millions d'euros, couverts au niveau de 1 milliard€ pour parer au plus pressé, dans l'urgence des secours à la population bombardée, en grande partie privée de fournitures d'énergies, d'eau et de soins médicaux. La conférence de Paris considérée "comme un succès" ne traite donc que le millième des besoins !

Si de nombreux pays se proposaient de participer au financement de la reconstruction de l'économie ukrainienne ce serait naturellement en fournitures par leur propre pays : il faudra alors s'entendre sur qui fournit quoi. La Chine pourrait proposer de fournir (par HuaWei et autres) tous les équipements informatiques de communications (serveurs, antennes, répétiteurs etc...) gratuitement (en totalité ou en grande partie). Ce Loup dans la bergerie, comme d'autres possibles, même en excluant la Russie des discussions, sont rédhibitoires à la nécessaire bonne entente.

La solution de faire payer la Russie à l'origine des destructions, ne peut au maximum prélever que les avoirs en devises de la Banque Centrale de Russie (biens d'état) (saisis dans les banques occidentales) soit un montant actuel d'environ 300Md€, bien loin des 1000 Md€ ! La récupération des avoirs saisis des oligarques russes (personnes privées) serait contraire aux lois internationnales de la finance mondiale, (sauf condamnations des oligarques pour crimes de guerre) alors il ne faut pas y compter. Reste alors 700 Md€ à financer par des dons et des emprunts (souscrits par l'Ukraine et garantis par qui ?). Les pays qui octroieront des dons ne le feront que pour leurs propres fournitures, donc ils devront négocier avec le bénéficiaire à savoir les Autorités ukrainiennes ! Quant aux prêts "garantis par les états donateurs" la clause du juste retour sera requise. Donc au minimum rien ne peut être sérieusement envisagé sans la concertation et l'accord de l'Ukraine : c'est la moindre des choses lorsque l'on prétend défendre la Démocratie !

La solution de financements "garantis par l'UE (par ses états membres)" avec "l'oukase" d'imposer la libre concurrence européenne si ce n'est mondialisée -libre concurrence toujours faussée par essence !- ne pourra que faire exploser l'UE !! : les pays membres devront-ils financer des fournitures industrielles allemandes ?

 

Un vrai plan Marshall financé exclusivement par l'Allemagne !

L'Allemagne a engrangé suffisamment de ressources pour financer seule son plan Marshall : ses ressources sont dues, d'une part, à son déclin démographique naturel compensé par une immigration de travail et, d'autre part, à l'accumulation de ses énormes excédents commerciaux !

Effet déclin démographique compensé par l'immigration de travail :

Après le baby boom d'après guerre (de 1946 à la fin des années 60) le solde des naissances sur les décès est devenu systèmatiquement négatif à partir de mi 1972 d'environ 150 000 à 300 000 chaque année. L'immigration de reconstruction du pays a fait appel à l'immigration de travailleurs turcs, mâles et célibataires, qui envoyaient "au pays" une bonne partie de leurs salaires. Cette immigration a progressivement disparu, les arrivées compensant les départs (entre 2000 et 2015 le nombre de travailleurs turcs est resté stable au niveau de 1.5 millions). Par contre entre 1972 et 2015 le déficit global des naissances sur les décès s'élève à plus de 5 millions : ce déficit a été plus que compensé par de l'immigration essentiellement d'européens (Polonais, Russes, Italiens, Espagnols, Portugais, Roumains, Tchèques, Bulgares (et Français frontaliers), etc...) ; Ces travailleurs ont été élevés, instruits, formés, dans leur pays d'origine, aux frais de ces pays , pour environ 10 millions de personnes. Seul une partie renvoyait au pays une part de leur salaires. De plus, les statistiques démographiques allemandes ont réintégré dans leurs courbes et tableaux la population de la RDA , effaçant toute donnée de transfert d'au moins 2 millions de jeunes adultes de la RDA vers l'ex-RFA, jeunes élevés et formés aux frais de la RDA et non pas de la RFA. A ces chiffres il faut tenir compte des adolescents élevés par la RDA.

L'analyse financière de ces mouvements de population part du fait que les dépenses publiques (nationales et territoriales) induites par un jeune dès sa conception jusqu'à son entrée dans la vie active (après formation professionnelle) s'élèvent -aux coûts allemands- par personne de 150 000 à 250 000 € selon le niveau de formation : ainsi la RFA puis l'Allemagne a économisé en dépenses publiques environ 2000 Md€ (10 millions x 200 000€) pour les immigrés issus de l'étranger et plus de 400 Md € pour les transferts de la RDA. Cette dernière somme est à comparer aux dépenses allemandes (de la RFA) pour la remise à niveau des infrastructures de la RDA : initialement 500 Md de DeutscheMark portés à 1000 Md de DM, soit 500 Md €. Il est bon de constater qu'en France il y avait (et il y a toujours) systématiquement un excédent annuel de naissances sur les décès, (150 à 250 000) donc un excès de dépenses publiques d'environ 40 Md€ /an (et non pas une économie comme en Allemagne !). soit environ 2000 Md€ sur 50 ans ! A comparer avec le montant de la dette publique de la France.

Le potentiel d'économies faites par l'Allemagne sur le dos des pays européens voisins depuis 1972 jusqu'en 2015 (après il y a eu l'afflux des réfugiés/immigrés de Syrie et Afghanistan, avec des frais induits pour acceuillir ces immigrés et les former : fin 2017 déjà 150 000 immigrés/réfugiés étaient pleinement intégrés dans l'économie allemande et contribuaient à son PIB), est énorme : environ 2000 Md €, à comparer aux évaluations d'un plan de reconstruction de l'Ukraine (1000 Md €). Si ces économies ont permis d'équilibrer les comptes publics allemands avec une faible imposition, elles ont profité aux citoyens et entreprises de l'Allemagne.

Effet dû aux énormes excédents commerciaux de l'Allemagne vis-à-vis de ses partenaires européens :

La balance commerciale allemande est monstrueusement excédentaire (200 à 250Md€/an) pour un pays de 83.5 millions d'habitants ; surtout si l'on compare avec la Chine de 1400 millions d'habitants dégageant un excédent commercial annuel de 250 à 300 Md$ ou €.  La Commission Européenne rappelle sans succès la nécessité d'avoir des échanges proches de l'équilibre pour maintenir une stabilité économique. Les excédents de l'Allemagne sont avec les USA et les pays européens et occidentaux, les déficits sont avec la Chine et les pays grands fournisseurs d'énergie (gaz et pétrole). Ainsi les excédents commerciaux annuels de l'Allemagne avec ses partenaires de l'UE sont de l'ordre de 200 Md€. Dans ces excédents payés par les partenaires déficitaires, il y a une grande part (environ 40%) qui alimente les comptes publics (charges sociales et impôts divers) allemands, soit environ 80 Md€/an payés par les clients partenaires dans l'UE. Sans ces excédents, pour maintenir un même équilibre des comptes, il faudrait augmenter les prélèvements sociaux globaux de 80 Md€ en Allemagne ! Les clients/partenaires alimentent donc les comptes sociaux de l'Allemagne sans le moindre retour sur leurs dépenses publiques (générales de l'état, sécurité sociale, retraite...), d'où très souvent le recours aux emprunts publics pour pallier ces manques de recettes et un déséquilibre des comptes publics, dénoncé par Bruxelles et par les "vertueux allemands" grands profiteurs sur le dos de ses pauvres partenaires !

L'Allemagne n'a nullement l'intention de ristourner tout ou partie des prélèvements indus sur ses partenaires européens, accumulés depuis plusieurs décennies : de l'ordre de plusieurs milliers de milliards d'euros : c'est la loi du plus fort, du plus puissant ! Les demandes de la Grèce, de l'Italie et surtout de la Pologne (pour 1300 Md€) pour l'indemnisation des dommages de guerre dont l'Allemagne est responsable, sont rejetées avec fermeté si ce n'est de désinvolture ! Alors payer pour reconstruire l'Ukraine, est inconcevable, sauf éventuellement dans le cas de la transformation de l'Ukraine en une colonie ou dépendance allemande ! L'Ukraine passerait du joug soviétique ou russe au joug allemand, avec ou sans "pacte germano-russosoviétique". C'est à la fois la mort de l'Ukraine indépendante et la mort par implosion de l'UE ! Donc un plan Marshall financé par l'Allemagne (pour fournir en exclusivité et totalité les équipements nécessaires à la reconstruction de l'économie du pays) est totalement exclu !

 

Les possibilités futures de dons de l'Allemagne pour la reconstruction de l'Ukraine

La puissante Allemagne n'a pas les ressources des USA, et elle se trouve face à des orages économiques :

-1- Les USA sont fatigués de supporter un énorme déficit commercial avec l'Allemagne (avec une part importante en automobiles) et ils se doivent de prendre des mesures de rééquilibrage au profit de leur économie : 

       + d'où la commande massive de F-35 -sans appel d'offre (le rafale français aurait alors été sur les rangs)- jusqu'à 35 appareils pour un coût global de près de 10 Md$, pour remplacer une partie de ses Tornado : le motif de ce choix invoqué par Olaf Scholz serait la capacité d'emport de bombes nucléaires américaines dans ces appareils. Comme l'Allemagne n'est pas autorisée à de tels équipements, soit c'est du baratin pour entuber Macron et le faire taire, soit l'achat prévoit que ces appareils pourraient être mis à la disposition des forces US opérant en Allemagne et sous leur contrôle exclusif, en cas de fortes tensions internationnales ! Vive la soumission de l'Allemagne devant le plus fort !

     + d'où l'abandon des dividendes de la paix (avec réduction des dépenses militaires de 2% à 1% du PIB) avec la décision de porter à nouveau les dépenses de défense au minimum de 2% du PIB, avec le fimancement d'un plan de modernisation et de développements de 100 Md€ (sur 5 à 10 ans, pas encore bien précisé et adopté). Ces dépenses nouvelles bénéficieront aux entreprises allemandes, avec des retombées importantes pour les entreprises américaines et dans une petite mesure pour les entreprises européennes (dans le cadre de projets communs).

     + d'où la volonté des USA de limiter les subventions à l'achat de véhicules électriques aux seuls véhicules américains ou produits (assemblés) en majeure partie sur le sol américain ! C"est un coup dur pour les échanges commerciaux USA-UE et la Commission Européenne est montée au créneau, alors que cette mesure (hors les produits asiatiques de la Chine, de la Corée et du Japon) était, en Europe, essentiellement dirigée vers les constructeurs allemands ! De plus, ces derniers ne vendent plus rien en Russie, et leurs ventes en Chine (filiales assemblant et/ou produisant des véhicules) sont en baisse d'environ 20% alors que les véhicules de marques chinoises sont en augmentation de 20% sur leur marché, avec des modèles copies quasi conformes aux modèles européens (surtout allemands) !!

-2- Les "bénéfices de la Paix", avec la forte baisse à 1% du PNB des dépenses militaires de l'Allemagne depuis de nombreuses années ont eu un impact catastrophique sur la production de nouveaux matériels militaires, sur leur perfectionnement, et sur la disponibilité de ces matériels militaires à rester opérationnels. Déjà la gouvernement allemand se retranchait derrière les limitations de son armée et des opérations militaires autorisées, imposées par les alliés après la fin de la seconde guerre mondiale : l'armée allemande ne pouvait avoir qu'une mission défensive de son territoire en cas d'attaques étrangères ! (il y a une analogie avec le Japon et ses forces d'auto-défense). Même dans le cadre de l'OTAN, l'Allemagne refusait de s'associer aux opérations extérieures. Il y a eu une petite exception dans les Balkans, en Bosnie. Par contre, au Sahel l'Allemagne s'est limitée à des actions de formation des militaires maliens. Il en résulte un grand paradoxe : alors que l'Allemagne produit et vend des équipements militaires réputés (chars Leopard-2 (plusieurs milliers)), elle ne s'est pas engagée à l'extérieur pour démontrer les performances et la fiabilité de ses matériels ! Depuis plus d'une décennie, les entrainements des personnels et l'entretien des matériels sont très en-dessous des normes opértionnelles militaires, aussi bien en aviation qu'en armée de terre : pour les chars, les spécialistes de l'Otan considéraient que les matériels allemands (y compris les fameux Leopard-2) tomberaient en panne avant d'atteindre les frontières de la Russie ou de la Biélorussie à partir des casernes d'Allemagne ! D'où le cri de désespoir "L'Otan est en état de mort cérébrale" Ce fameux char Leopard-2 très performant lors des évaluations/démonstrations n'a jamais participé à un engagement de haute intensité contre des matériels ennemis ! Les tests ont été effectués par les clients-export ! En Afghanistan quelques chars canadiens et danois ont été détruits par des explosifs improvisé et par des missiles légers tirés contre les chenilles. Des missiles légers antichars russes utilisés par DAESH en Syrie ont mis hors service une dizaine de Leopard-2 !

Devant ce bilan peu engageant et surtout devant le taux d'attrition important lors de combats de chars en Ukraine  (plus d'un millier (russe et ukrainien) en quelques mois) le gouvernement allemand n'est vraiment pas chaud pour tester ses fameux chars Leopard-2 en Ukraine : il refuse d'en livrer ! Par contre, les Polonais détenant plus de 200 Leopard-2 sont partants pour en livrer un certain nombre (si ce n'est la totalité) à l'Ukraine, à la condition de pouvoir les remplacer par des ABRAMS américains. Ils ont déjà remis leurs vieux T-72 russes à l'Ukraine. Et comme un malheur n'arive jamais seul, les Allemands devaient en ce début janvier 2023 prendre la direction de la FAR (force d'intervention rapide de l'Otan) et dans ce cadre fournir leurs engins blindés légers Puma (équipés d'un canon de 30 mm) transporteurs de troupes d'assaut : ces Puma, lancés il y a 20 ans et dont 150 (sur les 250 livrés) sont déclarés opérationnels en mars 2022. Fin décembre, un test d'opérabilité pour l'Otan portant sur 18 véhicules s'est traduit par 18 appareils défaillants au bout de quelques jours ! Alors l'Armée Allemande a décidé d'utiliser 40 Marder,(ancêtres des Puma), des appareils conçus il y plus de 50 ans, pour honorer ses engagements dans la FAR. Et on comprend mieux le désir des Polonais de fourguer leurs "famreux" Leopard-2 à l'Ukraine ! En outre, l'argument fallacieux de ne pas livrer à l'Ukraine des chars avec un canon de gros calibre (120 mmm pour le Leopard-2), alors que la France va livrer des AMX-10 avec un canon de 105 mm (calibre vraiment imposant devant les canons de 30 mm des Bradley américains, des Puma et Marder allemands). Deplus, la Pologne demandait officiellement l'achat de 250 ABRAMS en juillet 2021 et a signé enfin une commande de 116 Abrams le 4 janvier 2023 (dont une partie peut être rapidement livrée en puisant dans les stocks de l'Amée américaine en Europe). La Pologne sera-t-elle autorisée ou interdite pour la fourniture de Leopard-2 à l'Ukraine ?? A voir !

Conclusion :

L'Allemagne est dans une situation difficile pour s'imposer en "grand frère" protecteur de l'Ukraine.

 

A défaut de plan Marshall, l'Ukraine affaiblie mais non détruite, peut et doit prendre en main sa reconstruction

L'Ukraine a une plus grande superficie que la France, même en retirant la Crimée. 

Sa population est déclinante (de 51 millions 1990 elle est passée à moins de 43.5 millions à ce jour) mais les tranches d'âge les plus importantes sont celles des 30-40 et 50 ans, celles qui aujourd'hui sont mobilisées.

C'est un pays avec beaucoup de ressources agricoles et industrielles (mines et industries de transformation, artisanat). La part des "improductifs" est plus faible qu'en France : L'Ukraine ne dispose pas de la formidable et nombreuse administration française, de sa meute d'avocats ; de conseeillers et de divers services : Elle est heureusement en retard sur la France : Elle est comparable à la France d'après guerre, avec ses ingénieurs, techniciens et ouvriers qui ont construit les barrages hydrauliques, les ouvrages d'art, et reconstruit les immeubles, usines, écoles,hôpitauxt surtout mis en oeuvre le grand programme de centrales nucléaires (avec en supplément les constituants de la Force de Frappe).

Actuellement les Ukrainiens, savent se mobiliser sans délais administratif pour réparer les infrastructures (voies ferrées, lignes électriques, postes de transformation, stations de pompage, écoles, bâtiments divers, hôpitaux, toitures, réseaux d'eau et de chauffage...). Ils ont besoin de composants, de fournitures pour assurer les réparations.

Demain ils auront besoin de reconstruire rapidement (provisoirement dans un premier temps ?) leurs usines pour fabriquer une grande partie des besoins matériels de reconstruction. Des fournitures en provenance de l'étranger, selon les réels besoins de l'Ukraine, seront les bienvenues : mais les Ukrainiens doivent rester maître du choix de leurs fournitures importées, ils n'ont pas à se comporter en bons élèves du système européen de libre concurrence faussée par essence !

S'ils ont besoin d'un supplément de main-d'oeuvre étrangère pour accélerer leur reconstruction, les Ukrainiens pourraient faire appel aux Moldaves, candidats à L'UE, et fortement touchés par le chômage. Cet appel améliorerait la situation économique Moldave et permettrait de mieux l'intégrer ; de plus elle est en situation médiane entre la Roumanie et l'Ukraine.

Toutefois certains grands travaux comme la reconstruction de ponts importants, d'aéroports, de centrales d'énergie, d'hôpitaux, pourraient se faire dans le cadre de marchés internationaux (avec si possible des entreprises européennes car l'intégration européenne de l'Ukraine bénéficiera de subventions de l'UE dont les origines remontent aux taxes et impositions sur les activités économiques de l'UE).

L'ancrage de l'Ukraine à L'UE peut et doit se faire dès la reconstruction :

L'économie de l'Ukraine sera nettement moins tournée vers la Russie : il faut donc dès maintenant nouer des relations solides dans les mondes économiques (et aussi culturel, éducatif, médical, législatif, touristique...) ; Par exemple l'Ukraine dispose de bons ingénieurs et techniciens, en aviation (Antonov et Motor Sich), en spatial (fusées et satellites), en nucléaire (avec ses 4 nombreuses centrales et ses 15 réacteurs nucléaires), (dans ce dernier domaine une collaboration spécifique d'Energoatom avec la France (EdF, CEA, Framatome/Areva/orano) est souhaitable, en electronique/informatique (voir les drones performants rapidement mis au point) et dans les industries de base (fer, aluminium...) de production et de transformation. Des accords industriels, avec des parrainages gouvernementaux, devraient initier non seulement des collaborations mais encore des financements des programmes communs.

L'Ukraine disposera aussi d'une masse importante de travailleurs volontaires et acharnés à la reconstruction rapide de leur pays : c'est sûr qu'ils mettront autant d'énergie à la reconstruction qu'ils en mettent à défendre leur pays !

 

Ainsi, dans le respect des Ukrainiens, dans l'amitié, il sera possible, en utilisant seulement les 300 Md€ des avoirs nationaux russes bloqués dans les banques occidentales, de construire une Ukraine libre et indépendante, tournée vers l'Europe et ses diverses nations européennes !


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