Grand Paris-Arc express : scénario de convergence I

par Jules Laforgue
mercredi 22 décembre 2010

Puisqu’il est finalement admis qu’il serait inconcevable que l’orgueil froissé de quelques politiques conduisent au gâchis suprême de deux métros différents sur des tracés voisins, faisons un peu de politique-fiction en évoquant quelques pistes de réflexion pour le fameux « scénario de convergence » entre le métro Grand Paris et Arc Express.

Dans la perspective de la convergence la question de la ligne rouge doit se poser en premier. Au sud, le tracé d'Orbival ne devrait pas faire de difficultés. Le Grand Paris reprend exactement le tracé monté depuis 5 ans par les élus et les habitants. Les variantes du tracé Arc Express, pour leur part, ne sont que de la poudre aux yeux du débat tant on imagine mal qu'à la suite de celui-ci le STIF produise un schéma qui irait contre l'avis de tous les élus. Donc au sud, pas de problème : Orbival + naturellement la gare de saint-Maur.

A l'ouest jusqu'à La Défense, peu de polémiques en vue. Arc express pour l'instant ne propose rien de précis, le tracé du Grand Paris devrait connaître des ajustements à la suite des réunions publiques qui ont déjà eu lieu, notamment le déplacement de la gare de Suresnes, vers Suresnes-Rueil. Rien de fondamentalement contradictoire avec la cohérence du métro Grand Paris. Rien qui s'oppose non plus au tracé Arc Express puisqu'il n'a pas de position arrêtée sur ce secteur classé dans les "non-prioritaires". A l'Ouest rien de nouveau.

En revanche à l'Est, tout est ouvert. Arc express n'en faisait pas un chantier prioritaire au début et ne proposait pas de tracé sur ce territoire. Le Grand Paris avait fait le choix de passer très à l'est vers Champs-sur-marne, Chelles, Clichy-sous-bois, Aulnay et Sevran. Ce tracé a bien des mérites mais il a le défaut de contourner toute la zone "intermédiaire". C'est à dire le secteur au delà des communes desservies par le métro de Paris (Bobigny, Montreuil, les Lilas...) mais en deça du métro du Grand Paris.

Pour remédier à cette lacune, l'équipe du Grand Paris récupère un vieux projet de la SNCF de prolongement de la TLN qui passerait en mode tram-train à travers toute cette zone intermédiaire pour aller du Bourget à Champigny en passant par Val-de-Fontenay. La (double) boucle est bouclée.

Le 15 novembre, sentant qu'il y avait, dans l'oubli de l'est de la Seine-saint-Denis, comme une faute politique, Jean-Paul Huchon propose un tracé avec deux arcs à l'est en précisant quand même que cela ne constitue qu'une contribution au débat. Mais, faché par le soutien des élus (presque tous de gauche) de l'Est au projet Grand Paris, ses propositions snobent encore l'est du 93. Vengeance politique et pertinence de transport vont rarement de pair et de fait cette proposition n'a guère soulevé d'enthousiasme.

La médiation pourrait alors bien venir de Claude Bartolone, président du conseil général du 93 dont la délibération soutient les deux projets tout en présentant une synthèse qui conserve le métro Grand Paris et éjecte les solutions de Huchon pour les remplacer par une proposition inédite. C'est le "Métro Barto".

Portée par le Conseil général de la Seine-saint-Denis, cette carte pourrait mettre tout le monde d'accord. A condition que des gages sérieux soient donnés aux élus des territoires de l'est pour éviter que le génie du phasage ne leur impose un début de commencement de travaux à Clichy-Montfermeil en 2050 !

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